Immenses étendues de verdure, les plaines calmes et apaisées où se joue pourtant sûrement l'horreur de l'avancée de Kontvykh. Elle ne connaît pas encore bien cette partie des alentours d'Eden - n'y a que très peu mis les pieds, juste quelques jours à sa sortie avant de repasser par les bidonvilles pour retrouver la forêt connue. Le vent souffle - les nuages dispersent les rayons du soleil. Il fait moins lourd, mais elle peut sentir l'électricité qui annonce une météo orageuse (non, Ellie n'est pas météorologue). Elle descend finalement de son perchoir - un vieux pommier en fin de vie, lui semble-t-il - pour se diriger tout naturellement vers le petit hameaux repéré à moins d'un kilomètre. Peu de mort autour, sûrement à l'intérieur mais il faut savoir prendre des risques pour trouver du matos et de quoi se défendre - il paraît que les morceaux de bois trouvés en forêt c'est pas des armes suffisamment efficaces. Et des clopes. Damn elle tuerait pour de la nicotine.
Elle trottine à bonne allure, tente d'améliorer son cardio et son endurance et surtout, estime que c'est la meilleure façon de ne pas se faire repérer trop facilement - avantage et désavantage de ses terres : l'exposition. Les survivants auront tous le loisir de la repérer et de l'attaquer ainsi. C'est pour cela qu'elle s'abaisse autant que possible et tente de se faire discrète en passant derrière les buissons et arbres sur le chemin. Paranoïaque, elle ne compte plus le nombre de fois où elle remonte dans un arbre ou regarde par dessus son épaule. Finalement, les premières maisons apparaissent au bout d'une petite heure à zigzaguer et honnêtement, à force de s'en rapprocher, elle n'est vraiment plus certaine d'y trouver quoique ce soit. Les pilleurs sont nombreux, les terres d'Eden habitées depuis des années. Mais peut-être que sur un cadavre oublié... ou alors au moins un abris et un bon lit pour la nuit ?
Trois pas en direction de la première maison, s'accroupie, prend un cailloux, le lance contre une vitre tandis qu'elle se dissimule dans le buisson et enfile sa veste en cuir afin de prévenir d'une possible morsure. Dix minutes, pas de mouvement à l'intérieur ou aux alentours. Réitère le mouvement sur une autre vitre - qui déjà amochée finit par se briser. Grondements se font entendre au même moment - a-t-elle attisé la colère des dieux et ainsi la foudre va lui tomber dessus ? Non, un coup d'œil en arrière l'informe que ce sont des véhicules de l'armée qui roulent non loin d'elle. Shit, si elle reste là, ils vont la voir ! Ni une ni deux, elle se faufile dans le jardin puis à l'intérieur de la maison en passant par la fenêtre tout juste ouverte. Observation rapide des lieux, s'accroupie encore pour ne plus être visible depuis l'extérieur - tend l'oreille. Pas de bruit, ni de mouvement - le grondement des moteurs semble s'éloigner. Soupire, mais elle n'est pas encore tirée d'affaire.
Dans le doute, elle entoure son poing d'un vieux tissus suffisamment épais pour servir de protection et de gang de boxe (on s'arme avec les moyens du bord hein) et la voilà alors parcourant la maison, dans le plus pieux des silences. Fouille tiroirs et placards sans ne jamais rien trouver d'utile - pas de clope, pas de briquet, seulement une casserole assez petite pour qu'elle puisse la ranger dans son sac une fois entourée de vieux vêtement pour limiter le son émis. Bon au moins de quoi préparer quelques décoctions. Plus qu'à trouver des allumettes et elle pourra faire chauffer la viande chassée ces derniers jours. Pour l'instant niveau survie, elle gère bien - il lui manque encore un peu de matos, mais ça viendra à force de patience et les racines qui sont la majorité de son alimentation suffisent pour l'instant à lui donner de la force.
Finalement, il n'y a rien de très intéressant ici, sauf un vieux lit qui en a sûrement vu passer déjà. Bon, maison suivante, du coup ! Sauf qu'en sortant dans le jardin, elle prend un peu la confiance (beaucoup trop) et en se rendant compte de son erreur, elle se rejette à l'intérieur. Damn, elle doit être minutieuse si elle veut pouvoir vivre encore longtemps : règle numéro 4, ne jamais sortir d'un lieu sans observer les environs avant. Bien. Non pas bien, mais bien quand même. Deux pas en direction de la maison suivante - arrêt sur image, il lui semble avoir entendu quelque chose, battement de cils, s'abaisse, retient son souffle et prend une branche qui traine pour la jeter bien loin d'elle et attendre de voir s'il y a du mouvement. Rien ? Elle est peut-être shizo maintenant, genre entend des voix, comme Jeanne. "Y a quelqu'un ?" Murmure dans sa propre folie. Bah oui, vas-y Ellie, dit à tout le monde que t'es là mais à voix basse. C'est comme ça qu'on signe son arrêt de mort ou qu'on entreprend des actions véritablement inutiles. Alors, ici ça sera quoi ? Chance ridicule ou mort ?
Elle n’entend rien, ne voit rien – peut presque pousser un soupire de soulagement mais reste vigilante puisque même la question demeure sans réponse. Enfin jusqu'à ce qu’une voix masculine ne retentisse derrière elle, lui hérissant les poils. Sursaut, petit cri de stupeur et extrêmement ridicule retenu de peu tandis qu’elle se retourne dans la foulée, prête à en découdre avec son poing droit bandé pour frapper. Mais maladroite elle s’emmêle un peu les pieds et finit sur le cul. Bonjour la crédibilité. Ok, ok, ok. C’est le moment de donner tout ce qu’elle a pour sa survie. « J’ai de la viande et des plantes, mais pitié prend pas ma ves- » Quoi ? Comment ça il connaît son nom ? Et sait qui elle est ? Au p’tain, c’est le Babel group qui l’envoie pour lui faire sa peau parce qu’ils ont capté qu’elle avait peut-être compris un truc qu’elle est pas sûr de comprendre ? Les plus sombres desseins se hissent dans les pensées – elle ne peut qu’imaginer sa mort lente et douloureuse – et s’il est pas du genre sadique, juste sa mort, mais c'est terrible quand même. Dans le feu de l’action, elle parvient finalement à se redresser sur ses pattes et commencer à reculer très subtilement (ce qui n’échappera pas aux yeux de lynx de son interlocuteur, mais laissez lui un peu d'espoir).
Damn it – si elle lui répond que c’est pas elle, Eloïse Fairley, c’est grillé vu l’expression super sexy de poisson perdu qui cherche quand même à fuir en regardant dans toutes les directions qu'elle porte clairement sur le faciès. « Si j’dis que j’suis son sosie tu me crois pas, hein ? » Qui ne tente rien à rien comme on dit. Il doit déjà la prendre pour une dégénérée pas très douée, autant plaider la folie jusqu’au bout. Puis au mieux ça lui fait gagner du temps – même si elle en perd des neurones. « Votre père m’envoie. » Si elle avait pu retrouver un peu de couleur et une tête relativement neutre lors de ce court instant de répits, le visage manifeste clairement une expression d’incrédulité. Arrêt sur image, bloque tout mouvement. Son quoi ? Son père ? Ça se mange ? Haha elle rirait presque aux blagues pas drôles qui se jouent dans sa tête – c’est la faute à la sidération, ça. Mais y a quand même un truc drôle dans cette histoire.
Eclat de rire, donc. « Sérieux ? » Genre, vraiment. Et enfin elle se décide à analyser la personne en face d’elle. Les yeux ne se gênent pas et décortiquent chaque détail qui concernent l’homme en face d’elle. Premières remarques : grand, musclé, militaire (ils ont même le pantalon treillis assortis dis donc) et donc aucune chance de rivaliser physiquement s’il lui prenait l’envie de devenir beaucoup plus menaçant. Lui aussi n’hésite pas à la juger, faisant une rapide constatation en passant des pieds à la tête. Sauf qu’elle, à part son sac et sa jolie veste (oui elle en fait trop avec son perfecto, mais well, faut se vanter des bonnes choses de la vie), elle n’a pas d’informations très intéressantes à fournir. A part peut-être qu’elle est sale de ne pas s’être lavée depuis trois jours – manque de fleuve et de ruisseau - et que même elle commence à ne plus vraiment supporter cette douce odeur de crasse. Et qu’elle doit avoir de sacrées cernes aussi qui marquent le dessous des yeux (parce que dormir avec une paranoïa aiguë c’est pas facile toutes les nuits).
Elle, ceci-dit, ne manque pas d’observer et le flingue à présent en direction du sol entre ses grandes mains, et les poches certainement remplies à souhait de trucs plus mortels les uns que les autres – et les quelques autres armes sur ses hanches. Avec un peu de chance, il a même un couteau de combat qu’elle pourrait lui chaparder sur un malentendu non ? « C’est pour me tuer ou pour m’en coller deux d’être partie sans rien dire ? » Et alors qu’elle était promise à un bel avenir au sein d’Eden, mais c’est son côté dramatique pas très sérieux qui parle. « J’espère au moins qu’il vous paie bien, il manque pas de fric le vieux. » Impossible pour elle de s’imaginer qu’elle est à côté de la plaque – après tout, le daron ne lui a jamais donné aucune attention jusqu’à son arrivée à Eden, il y a un an maintenant, et elle jurerait que c’est bien parce qu’elle lui faisait pitié à pleurer tous les jours la mort de George. Outch, injonction : penser à autre chose, vite – point d’ancrage sur le visage de l’inconnu et les cernes marquant les journées de travail ou les nuits courtes. Dans une autre vie elle aurait presque pu le trouver agréable à regarder. Mais le stoïcisme brute, la dureté des traits – et surtout le fait que ça soit pas le moment ont raison du charisme de l’homme. « Bon, bah, c’était cool hein, si on omet la petite frayeur et l’arme pointée sur moi au début, mais voilà, survivre ça prend du temps, alors j’vais y aller. Bisous. » Dernier mot léger lui échappe, tente de partir sur une bonne note et marche à reculons, p’tit sourire gentillet en coin de bouche pour prouver qu'elle est pas méchante et cherche seulement à filer, le plus simplement du monde.
Avant que le grand public ne la prenne pour une bécasse dans l'incapacité totale de survivre par ses propres moyens et surtout bourrée de chance (à défaut d'être bourrée tout court) - Ellie a déjà fait le tour de la maison trois fois avant l'arrivée en toute discrétion du militaire - donc en effet, elle se pensait seule. Pour une fois, sa paranoïa s'était un peu calmée - c'était presque reposant, jusqu'à ce qu'on lui pointe une arme dessus et qu'elle ne se tourne au ridicule. Yes, la fatigue commence visiblement à se faire sentir. Tout de suite, puisqu'un mort ça ne parle pas (bien ouéj Sherlock), elle opte pour l'option pillard qui va la dépouiller de tout ce qu'elle a (au mieux). D'où l'idée de, de suite, vendre son matos afin de conserver son trésor le plus précieux. Le regard suspicieux du type lui indique qu'il ne comprend clairement pas sa démarche - il doit sûrement pas avoir la lumière à tous les étages, on ne lui en veut pas trop, Ellie est plutôt tolérante, c'est une jolie qualité. Certains oublie parfois que les survivants sont possiblement plus dangereux que les Kontvykh. C'est tout.
Visiblement, le soldat n'est pas d'humeur légère, alors Ellie mise sur une possible constipation afin d'expliquer que le visage arrive à exprimer tout à la fois ce mélange de jugement, sidération, énervement et de sérieux. Elle a très envie de poser un doigt sur les rides entre ses deux sourcils pour lui dire de se détendre sinon il risque de rester coincé (dans l'hypothèse où ce n'est pas déjà le cas.) Mais l'ambiance change du tout au tout - et la Fairley ne peut que s'interroger sur sa présence ici - oui, sur ordre du père, elle a compris (elle parle bien sa langue, et n'a aucun soucis d'ordre compréhensif) mais juste, pourquoi le daron voulait la retrouver ? Fou rire lui échappe - rien n'est logique dans ce monde, Hawksley encore moins que tout le reste visiblement. Demoiselle n'est pas objective pourtant, ni très juste - elle s'est faite aveugle à toute tentative de rapprochement cette année passée. Mais pourquoi retrouver un enfant qu'on a déjà laissé pour mort une première fois, vraiment ? Pas de sens, pas de sens - le monde est stone.
L'homme semble passablement saoulé - toujours pas avec de l'alcool, ça manque dans l'histoire, pas autant que la nicotine, mais ça manque quand même. Alors elle demande, tout de même curieuse de connaître les raisons et il lui aboie qu'il en a rien à foutre. Ah, ça perd le sourire précédent et le juge très fortement. Haussement d'épaule - qu'est-ce qu'elle en a à foutre qu'il en ait rien à cirer ? Interroge finalement sur la somme - puisque de toute évidence il n'est pas là pour lui trancher la gorge. "L'offre est généreuse seulement si vous respirez, princesse." Le nez se retrousse à l'entente du surnom banni. Oh celui-ci elle le connait bien - les gamins l'en ont affublée pendant un temps dans la cours de récréation, un moyen comme un autre de la pointer du doigt et de lui rappeler que sa chance d'avoir de l'argent à l'époque, elle ne l'avait pas méritée. Réplique, répliquera pas ? "Hm, donc votre passe-temps - très morale - c'est de ramener des princesses égarées dans votre château fort ? L'armée n'est plus ce qu'elle était." Question peut paraître moqueuse - mais l'information pourrait bien lui être utile, à Ellie - elle est blonde, ça l'arrange qu'on la sous-estime, mais si elle est dehors aujourd'hui, c'est aussi peut-être bien parce qu'elle sait qu'Eden n'est pas aussi sûre qu'on veut leur faire croire.
Enfin - le jeu fût amusant l'espace d'un instant - elle s'en tire avec tout ce qu'elle voulait savoir et donc s'apprête à décamper, marchant à reculons mais tendant particulièrement bien l'oreille - et surtout s'apprêtant à se retourner - c'est à ce moment que monsieur les gros bras décide de franchir la distance vitale qui les sépare pour la choper par le col de la veste. Peste, vocifère, mais sa grosse voix recouvre la sienne. Est-ce qu'elle entend vraiment ce qu'il a raconté ? Ellie est bien trop occupée à se débattre, posant une main sur le torse pour repousser la proximité, sans résultat (force de mouche oblige) tandis que l'autre s'enroule autour du poignet. Mais c'est son propre mouvement qui la ramène un peu plus d'un an en arrière - et lui procure des nausées. "C'bon, j'compris ! Lâche moi !" Les mots mâchés, le ton dur, qui cache la panique, cherche un semblant d'autorité pour mettre fin à la situation. Ok, souffle Ellie - calme. Reprendre contenance, contrôle de soit bien qu'elle a dû pâlir un peu. "T'es l'premier à avoir dit que tu devais me ramener saine et sauve - ça me paraissait évident qu'y avait personne." Si tout va bien, il devrait attribuer sa réaction à la rapidité de son mouvement et à la stupper.
Et voilà qu'il lui donne une leçon. Holy shit, mais c'est quel genre de daron ça ? Il a 40 piges ou quoi ? Ouais, prends-moi pour une quiche, quand je te fausserais compagnie tu feras moins le malin.. Elle le laisse parler tandis que de belles idées lui traversent la tête - c'est le moment ou jamais de s'emparer de l'un de ses jolis flingues accrochés à la ceinture, non ? "Okok." L'air de dire qu'elle en a rien à foutre de ce qu'il raconte mais qu'elle l'écoute quand même. Soldat finalement observe les alentours - elle garde ses pupilles scotchées à ses iris - tient, il a de jolis yeux quand même, clairs... et la main délicate de la blonde quitte le torse pour trouver le trésor convoité. Yeux dans les yeux à présent - elle force le contact visuelle, p'tit sourire presque aguicheur pour qu'il ne se rende pas compte qu'elle a posé un doigt déjà sur son arme, puis un deuxième - et il s'éloigne, rompant tout contact. Zut, elle a pas eu son gun, de quoi lui donner envie de bouder. Mais est-ce qu'il l'a remarqué au moins ? Mieux vaut pour elle que non.
Son attitude à elle change encore - du tout au tout - on jurerait qu'elle est lunatique. Blasée, puis amusée. "Faut dire que vous êtes plus doués pour empêcher les gens de rentrer que de sortir d'Eden." Et encore - vu le nombre de Sans-Ticket, on pourrait penser qu'on les laisse passer volontairement. Sourire s'élargit en pensant à la réponse à sa question. "Aucune." Y a aucune raisons valables pour qu'un être humain risque sa vie pour un autre. A moins de s'appeler George et Ellie. Pique. "Sérieusement, si tu me ramènes, j'vais fuir - et ça sera la même rengaine à chaque fois. Mon père peut te payer autant de fois qu'il le veut, mais ça sera un jeu inutile. J'crois pas que ton but dans ta vie c'est de me traquer éternellement." Un moyen de dire : vas-y, lâche le morceau. "Puis vous devez déjà être bien payés, les soldats." Surtout les Exterminateurs. "Et j'ai pas besoin de toi, tu seras ravi d'apprendre que j'suis venue à Eden à pied quasi toute seule et que j'vis très bien depuis que j'ai quitté les remparts. Alors non j'cracherais pas sur un couteau, mais j'sais me débrouiller toute seule." Elle n'irait pas jusqu'à dire que c'est ce qu'elle a toujours fait - mais en attendant, elle s'est toujours plutôt bien débrouillée.
Lancé de dé ici : Réussite ou non du vol du pistolet > NON
TW : mention de trauma dû à une agression sexuelle (rien de détaillé, mais mieux vaut prévenir que guérir)
On peut pas le nier, elle a merdé sur un point : se faire avoir par la discrétion du soldat et avoir des jambes en carton ou des lourds soucis d’appuis. Peut-être un peu orgueilleuse, elle a tout de même conscience qu’il va falloir qu’elle taffe un peu plus son physique, parce que la tête ne fait pas toujours tout – et qu’en un an à Eden, elle a perdu quelques réflexes et muscles trouvés lors de son long voyage jusqu’à la ville. De toute façon, c’était fait et trop tard pour empêcher le jugement certain dans le regard du soldat. Tant pis, qu’il la sous-estime autant qu’il veut, un jour il l’aura en travers. Très vite toutefois, l’ambiance change – médusée, ironique, peut-être un peu même colérique de savoir que ce type est là sur ordre du Padre. Multitudes d’émotions, mais l’incompréhension et la méfiance régnant en maîtresse tout de même. Rit finalement, pointe de folie qui permet au moins d’extérioriser des années de sentiments accumulés sans jamais n’avoir posés de mot dessus. Qu’importe qu’il la prenne pour une timbrée – elle n’a de compte à rendre à personne, se fiche éperdument de ce qu’inconnus qui resteront étrangers peuvent penser d’elle. Un instant tout de même, par curiosité peut-être, elle aimerait bien savoir ce qui se déroule dans la tête du militaire, quelles sont ses interrogations et s’il la prend réellement pour une princesse capricieuse et égoïste au possible (égoïste oui, capricieuse non, elle avait suffisamment de sa petite sœur pour ça).
Question finalement franchi les lèvres, réponses qui au moins est plus claire et convenable que la dernière. Leur taff est de ramener des gens... « Bah dites-donc, vous allez les chercher loin alors qu’y en a des milliers qui sont à vos portes. » L’ton dérape, raille sans amusement aucun - cynique. C’était se foutre de la gueule de bien des gens, ramener des vagabonds mais oublier les rescapés – sûrement un truc de riche encore. Une chose aussi qu’elle avait fuit en quittant les remparts et la sécurité – une place non-méritée, pas plus que donnée par conviction. Non, juste on avait trop d’argent et il fallait s’en débarrasser, alors autant l’utiliser pour elle qui n’avait rien demandé (mais ça devait faire bien auprès des amis de la famille – on crierait à leur grande générosité de bien vouloir accepter la bâtarde au sein de la famille, à la récompense d’un Dieu miséricordieux de leur avoir accorder la chance de retrouver la fille du père (mais pas du saint esprit). Des histoires à mourir d’ennui, fondées sur des principes qui n’ont pour but que de déculpabiliser le mépris des plus fortunés. Wouah, Ellie doit être fatigué pour réfléchir à de pareils sujets – elle est blonde, rappelons-le et a dû obtenir sa licence dans une pochette surprise.
Non, décidément, la britannique n’avait rien à faire à Eden – dans un monde qui l’avait rejetée et n’avait rien pu faire pour son frère. Pas plus qu’elle n’a de point commun avec Monsieur les gros bras. Il est donc temps de décamper d’ici et d’aller trouver ailleurs du matos dont elle aurait l’utilité. Ce n’est pas au goût du mastodonte (elle exagère un peu avec ce surnom) qui littéralement la plaque contre le mur. Dans un pur moment d’amusement et de légèreté, elle lui aurait sûrement demandé de calmer ses ardeurs en lui faisait remarquer son impatience sur le ton de la plaisanterie – mais ses propres mouvements, tentatives vaines et infructueuses, sentiment d’impuissance, réveillent de sombres démons. Un instant elle se perd, revit des choses qu’elle pensait avoir enterrer avec le reste – mais force est de constater qu’elle n’a réglé aucun de ses problèmes et les a fuit jusqu’à présent. Stupide émotions – sensibilité sûrement lisible sur le visage, en prendre conscience aura au moins l’effet de lui redonner du mordant, de lui ordonner de la lâcher puis de reprendre pleinement contrôle de ses actes.
Ça devient redondant ce jeu de question réponse entre eux. « Non, mais j’vois pas les gens partager la rançon qu’ils ont une fois la princesse ramenée à la maison. » Et ça rime, bim. Sourire moqueur pourrait presque s’étendre sur les lèvres en pensant qu’il aurait aussi été plus malin s’il avait songé à prendre du renfort. Mais pas besoin de le mentionner, ça, il doit sûrement l’avoir compris tout seul comme un grand et ne pas le formuler peut-être aussi terrible voir même plus que de prononcer l’évidence. Finalement, l’attention est toute tournée vers l’arme qu’elle convoite, bien plus qu’autre chose (c’est beaucoup plus utile qu’un homme en ce bas monde). Le faciès volontairement se mue en quelque chose qui devrait paraître plus agréable, histoire de détourner l’attention – séduit, bien qu’elle ne mise pas beaucoup sur un physique sale, le temps qu’il se pose des questions pourra lui être profitable pour sa tentative de vol. Mais voilà qu’il hurle à nouveau – colérique, très clairement, lui aussi va épuiser sa patience, quoique la sienne puisse se faire légendaire (mais préférerait largement l’employée sur des formules chimiques difficiles qu’avec un chien un peu trop excité.) Roulement de yeux, il lui semble au moins avoir repris l’avantage émotionnel. « Ca vaaa, j’t’ai pas touché non plus. » Contrairement à lui. Tout de même réaction fait s’interroger – mauvaise expérience sûrement, mais surtout semble refuser tout contact sentimental, du coup ? Ok stop, tu n’es pas là pour une analyse psychologique de ce type Ellie – et surtout, tu n’as pas les compétences pour comme tu dois t’en cogner des autres.
Pas son problème apparemment. Haussement d’épaule, s’il le dit, elle veut bien le croire – cette information n’est pas vitale de toute façon. P’tit discours pour répondre (encore une fois) à la question – il rit, stupeur. Il est capable de ça, lui ? Diiiingue, ça lui donne envie de rire aussi, mais se retient, sans pour autant réprimer le p’tit sourire qui se reforme au coin des lèvres – quoiqu’il se moque du fait qu’elle puisse se débrouiller seule. Y en a juste ils ont le rire communicatif, lui c’est son cas, mais en même temps c’est facile quand tu tires la gueule 99% du temps restant. Et outch, réflexion pique la susceptibilité. « J’peux faire mieux que ça ! Là j’suis juste fatiguée, me faut un temps d’adaptation aussi. » Trois semaines ce n’est pas suffisant ! Mais zut, elle lui a répondu sans aucun tact. Soupire, l’attention portée aux ongles rongés – ouais, cligne des yeux deux fois. Elle serait quand même presque tentée de faire un tour sur elle-même et de lui demander où il voit une princesse avec son treillis et sa veste bien large, les cheveux attachés juste de façon à ce qu’ils ne gênent pas la vue ou ne soient facile à attraper et la saleté plus qu'évidente. Si a la fac, elle avait pu être féminine, ça fait bien longtemps qu’elle n’a plus vraiment pensé à son apparence. Et qu’on soit clair, Ellie n’a jamais été de celles qui prennent des heures à accorder tenue et maquillage.
Le sourire tout de même rend perplexe – sceptique – méfiante. Dans une autre vie, elle aurait pu le lui rendre et le trouver presque supportable et charmant – dans celle-ci, elle sait qu’il peut être mortel. Grimace, elle veut s’esquiver à la main en quête de son bras mais est déjà acculée contre le mur et sans échappatoire. « Ok ok, y a plus de négociation ? » Essaie de trouver du temps alors que la pression sur le bras lui indique que ça ne marchera pas. Elle tente encore une fois de se défaire de l’emprise, mais il n’y a rien à faire, il est plus grand, plus fort. Eloïse qui se débat sauvagement, jusqu’à voir un deuxième homme, indiquant le rang de son (non)sauveur. Lieutenant, c’est pas juste au dessous de Général ? Ah oui, donc il a du pognon en plus, il a vraiment pas besoin d’elle le saligaud ! Elle enrage – finit de jouer les gentilles filles, plus question de se laisser malmener, tandis qu’elle passe de main en main jusqu’au plus vilain, pour finir dans la poigne du petit soldat. Aller, vas-y, elle en a sa claque – se faire trimballer comme de la marchandise, merci mais non merci. Dans l’échange, elle arme son poing gauche et vlaaaaan, dans gueule du p’tit soldat. Elle tente dans la foulée de se dégager mais n’y arrive pas. « Shit shit shit, vous me faites chier. » Patience à ses limites, elle est pas un objet dont on peut disposer au gré les sauts d’humeurs du daron.
Il fait de plus en plus sombre, à croire que le temps s’alourdit avec les humeurs de la blonde – elle ne s’en rend pas compte, tout ce qu’elle sait Eloïse Fairley, c’est qu’elle va gronder aussi fort que le tonnerre. « Si vous me lâchez pas, j’vous jure que... » Regard noir vers le Lieutenant, idée qui doit passer dans les iris. Oh, il va le regretter. Inspiration. Sourire angélique alors que le corps se détend. Ellie ne quitte détourne pas ses iris clairs de celles plus dures de l’employé, ne veut rater aucune miette de sa réaction. Et hurle – cri strident, fort et aiguë, qui pourraient même réveiller les morts – et sinon, les faire venir en nombre jusqu’à eux.
Lancé de dé ici : Réussite d'une gauche dans la gueule du petit soldat (9) mais échec de la tentative d'échappade et pas d'intervention du PNJ tout de suite
Forme de sociabilité retrouvée – cela fait au moins deux semaines qu’elle n’a pas taper la discussion aussi longuement à quelqu’un. Il y a bien eu Livia, la petite hispanique souhaitant pénétrer Eden – et le vieux chien croisé lors de cette même rencontre, qui l’avait suivi un petit bout de temps avant de prendre un chemin différent, visiblement plus à l’aise dans la forêt que les plaines. Mais clairement, on ne peut pas comparer ces situations à celle qu'elle vit à présent – rythmée par les questions-réponses, les aboiements du soldat et ses petites tentatives infructueuses. Elle ne se demande pas pourquoi il est si en colère d’un coup, pourquoi il ne la supporte pas – ça a toujours été comme ça d’une façon où d’une autre – le père, le beau-père qu’elle faisait toujours sortir de ses gongs – mais qui a tout de même donné sa vie pour les sauver, George et elle. Goût d’amertume, les pensées qui partent trop dans tous les sens – elle doit se concentrer.
Revient à la situation présente – il était hors de question de refoutre les pieds à Eden, de faire face aux Hawksley au complet, qui sauront exactement comment la remettre au plus mal – ce qui n’est pas difficile, susceptible et bornée comme elle est, se complaisant dans sa solitude. Pas question de retourner dans ce labo où les secrets règnent en maître et ses recherches, incomplètes, lui mettent la puce à l’oreille concernant toutes les horreurs qui peuvent s’y produire – de tomber sur un autre type fuyant le Babel, l’immense tour à l’odeur acre. Pas question d’être emprisonnée de nouveau, d’avoir la sensation d’étouffer ou qu’on la force un faire un deuil quelle doit encore porter. Lui et tous les autres. Les yeux rivés sur la silhouette qui la jugent – elle diabolise, dramatise cette vie cloîtrée. « Malheureusement, ce n'est pas tout le monde qui peut rentrer non... » Réponse plus que sérieuse, fait s’adoucir un instant le visage et les a priori d’Eloïse sur le soldat – premier mot employé qui au moins à le mérite de partager ses pensées – mais attise aussi les interrogations. Elle avait pu rentrer si facilement à Eden avec son petit-frère la première fois. Et le militaire vient de lui rappeler l’étrangeté de son cas. Elle aimerait lui demander, once d’espoir qui germe en elle. Est-ce que George pourrait avoir seulement été libéré, mis gentiment à la porte finalement ? Folie – elle n’a vu qu’un papier après tout, pas de cadavre pour attester véritablement de la mort.
Tout sourire, elle a appuyé là où il fallait. « Justement, si pas de partage, vous êtes seul pour l’instant. » Cheh – oui, tout ça pour ça, mais blonde au moins à la sensation de gagner ce petit duel. Il enrage, ça l’amuse. Petite peste, sensation de retour à son enfance, aux rixes verbales avec Evangeline. Presque un goût de nostalgie dans la gorge – très vite se désintéresse de la situation. Ellie n’a clairement pas essayé de le draguer dans l’intention de l’avoir dans sa poche – c’est à l’arme surtout qu’elle aimerait faire les yeux doux. Tout s’enchaîne finalement – jusqu’à ce qu’il se moque d’elle et fasse preuve d’un peu plus d’humanité. Le rire résonne – elle s’en défend, il la prend en pitié – elle le voit dans les yeux. Moue boudeuse sur le visage, elle finit par fermer la bouche, mais ça ne dure pas très longtemps tandis que ça veut re-entamer les négociations. Non, non, non, pas question de mettre un pieds dans leur foutu camion et d’être expédiée aux enfers à nouveau. Se débat, petits poings cruels qui tentent d’atteindre leur cible mais qui ne font que se heurter à du muscle solide. Bon sang, elle aurait dû prendre art-martiaux en option à la fac plus que tout autre chose !
Au final, la voilà devant le camion, un autre soldat avec eux – et elle peut en entendre d’autres un peu plus loin. Equilibre est rompu, la proie va finir en cage, et c’est elle, qu’on a traquée. Enrage, elle ne se laissera pas faire si facilement et elle arrive à en foutre une droit sur le nez du soldat, qui doit pisser le sang à présent. Héhé, p’tit sourire ravi, au moins pour la forme même si elle n’a pas réussi à se libérer. Menaces se forment sur la langue, vicieuse et brutale, claque, tente de se faire autoritaire, mais à défaut résonne au moins furieuse. Puis lueur d’idée traverse le crâne. Haha, il faut être fou pour se mettre en danger comme ça, mais c’est son seul espoir. Œil pour œil – ancre les pupilles aux iris bleues du lieutenant. Puis hurlement vient hérisser les poils des vivants et appelle les morts à elle. Petit soldat tente de la dresser, sans résultat, elle se débat, a du souffle en prime, d’avoir passé des années à chanter dans sa chambre. Peut-être même qu’elle lui donne un coup de coude dans les bides dans l’action – le pauvre, elle aurait presque de la peine pour lui. Finalement, le mastodonte vient en aide à son subordonné, tente de lui fourrer un truc dans la bouche, sûrement pour la faire taire. Ah ça non ! Hors de question qu’on la bâillonne – une main passe sous les yeux, c’est le moment de taper son meilleur croc même si c’est pas super propre (elle espère qu’il s’est lavé les mains après être sorti des toilettes la dernière fois). Dent pour dent. « Garce ! » Qui retentit, lui laissant au moins la satisfaction d’avoir marqué le plus fort d’entre eux.
Rendue muette par la force des choses, elle n’a plus que son corps pour s’agiter tout seul et se débattre (Ellie n’a plus moyen de percer leur tympan, ce qui est bien dommage). Dans l’action, elle discerne la crosse de l’arme du soldat commencée à se lever dans sa direction – se glace, l’idée de perdre conscience terrorise, scotche sur place et fait trembler les jambes. Non – pas ça. Mais ce n’est pas du goût de haut gradé, qui l’arrête dans sa tentative. L’attention lui est toute retournée, entre stupeur et incompréhension – ha ! Il chercher à la faire culpabiliser, mais ça ne marchera pas, faut être égoïste dans la survie – elle a tué quelqu’un comme ça, c’est trop tard pour vouloir aller au paradis de toute façon. Pour toute réponse elle le juge de haut en bas, l’air de dire "c’est toi qui me condamne là, wesh". Les autres ils sont soldats, ils ont des armes, ils savent se défendre – en jouant cette carte, elle se met plus dans la merde qu’eux. Coup d’œil à la main mordue – ouuuh, elle a de quoi être toute fière, mais au final, ça lui pince le cœur d’en être arrivée là – et que lui la protégée du coup de crosse. Détourne les yeux, observe un peu pour savoir si son coup à réussi – mais les rares kontvykh qui ont pu être attirés sont vite contrôlés.
Grande main entoure à nouveau le bras, réaction est plus légère, petit sursaut alors qu’elle ne pensait pour une fois plus à mal – et bim, elle se cogne la tête contre le haut de la carrosserie. Geint légèrement tandis qu’on l’engouffre dans la voiture. Bien calme soudainement – comme vidée de ses dernières ressources. Elle va puiser dans le ventre pour batailler contre le bandana qui l’empêche de parler. « Me-ci. » Difficilement articulé mais compréhensible. Oh, tient, elle se découvre des talents de ventriloque, ça peut servir ça. Soupire, colle la tête à la vitre, observe les orages qui se rapprochent d’eux au loin. Éclairs encagent les nuages noirs. Ca ne lui plaît pas, même si le spectacle est beau, phénomène météorologique lui semble bien étrange. Quatrexquatre démarre, voilà – elle n’a plus d’échappatoire. Soupire encore, ferme les yeux. « Hé, enl-ve oi ça. » En parlant de ce truc dans sa bouche. Ton autoritaire mais qui n’indique pas qu’elle va recommencer sa connerie.
Se fait doucement à l’idée qu’elle va y retourner – elle pourrait en pleurer, mais il n’y a que le teint pâle qui témoigne de son mauvais karma et de ses émotions. « Il avait l’air comment quand il t’a demandé de me ramener ? » Est-ce que le Padre semblait inquiet, décharné – s’inquiétait-il vraiment de ce qu’elle pouvait devenir dehors ? Et les autres, les frère et sœurs d’une autre mère – cette mère aussi justement, le regard dur et froid, terreur nocturne de l’enfance, qui allait de nouveau se poser sur elle. La sensation de redevenir enfant – rire étouffé, se laisse tomber fortement sur le dossier devant elle. « J’vais devenir folle. » En toute objectivité, elle l’est déjà. Mais Ellie préfère crever que s’apitoyer indéfiniment sur son pauvre sort – enferme sous clés tout ça et en profite pour ré observer le Lieutenant, suspicieuse. « Un coup à la tête aurait au moins sauvé votre main. » Claque, même si on sent une touche de regret dans la voix – questionne sans vraiment le faire sur son sauvetage de la crosse. S’interroge – le bougre n’est-il juste pas malin ou trop gentil ? Tout ça est trop compliqué pour elle – gamine devrait juste ignorer, mais qui à être chiante, autant continuer avec ses questions. « C’est quoi votre nom ? »
Lancé de dé ici > toujours pas d'intervention de PNJ mais un 9 en ventriloquie
Vraie furie quand elle s’y met – elle-même découvre cette part d’elle qui se refuse à se soumettre à la volonté du premier venu – pire, à celle du géniteur qui croit qu’il suffit de claquer des doigts et de faire les yeux doux pendant à peine un an pour la voir se plier aux volontés. Ellie avait connu une adolescence agitée, faisait peut-être un peu payé au beau-père ce que le père lui faisait subir au quotidien : l’impression d’être inexistante. Non – sa fugue n’était pas seulement un caprice d’enfant gâté pour pouvoir se venter d’être une survivor auprès des camarades de la fac. C’était plus un réel ra-le-cul de ces 22 dernières années. Mais de là à ce qu’Eloïse elle-même en prenne conscience. Kofkof – c’était une autre histoire. Fairley ou l’art d’oublier de réfléchir aux choses essentielles de la vie, comme ses propres sentiments. Jusqu’à ce qu’ils débordent et ne finissent par se manifester sous une forme ou une autre. Blonde connaissait parfaitement les risques qu’elle avait pris en quittant Eden – elle avait quand même vécu deux ans dehors et survécu près d’un an seule – elle-même n’y aurait pas cru cela-dit si on le lui avait prédit.
Rebelle autant qu’elle puisse l’être – du moins indocile, elle se refuse à le suivre, écouter ses conseils ou se laisser malmener. Sauf que Monsieur a décidé de sortir la mesquinerie – et lui rappelle pas tout à fait volontairement l’importance qu’elle a aux yeux du chef de famille. Ne payer qu’une personne alors qu’il pourrait en payer plus – les yeux s’ancrent au plafond, comme pour trouver une contenance alors même qu’elle ne devrait pas être étonnée. L’air sur le visage poupon change, perd de la chaleur moqueuse pour adopter l’indifférence froide. Ils ne jouent plus. Gamine a exaspéré le soldat – soldat a fait taire la gamine. Il est temps pour eux de s’avancer en direction du camion même si femme se bat bec et ongle contre son ravisseur. Manque de muscle et surtout de technique – force de mouche, ce n’est pas vraiment nouveau mais il doit lui manquer du fer encore – elle commence tout juste à chasser, n’est pas très performante même si s’en sort bien.
Puis tout s’enchaîne – apprentissage du grade du kidnappeur (il a du pouvoir cet enfoiré en plus) – coup dans le nez du soldat, hurlement, cannibalisme (beurk), sauvetage de coup de crosse. Elle se débat avec une fougue rare, puise dans les dernières énergies mais l’idée de se retrouver inconsciente la calme – réfléchie, elle ne veut pas se retrouver non-maîtresse de ce qui lui arrive. Le danger est envoyé se battre contre les morts, elle retrouve un peu de couleur. Les poings dans le dos, la bouche scellée – peu d’échappatoires possibles à présent, l’impuissance alimente la peur et les réflexions – jouer les sauvages n’avaient visiblement pas du tout été efficace, alors autant être moins égocentrique et commencer à réfléchir à ce qui allait se passer à présent. En montant dans le camion, elle se cogne – outch, mais tout au plus elle aura une bosse. Finalement assise, le Lieutenant l’aidant même à se positionner et adopter presque une position pas trop inconfortable, elle retrouve un très léger sentiment de sécurité, qui aurait pu être amplifié si seulement elle avait décidé d’être ici.
Grommelle intérieurement avant d’être coupée par un mouvement vers sa tête – doigts agiles dégagent son front et le visage en face semble prendre connaissance de son état. Stupeur, reste là, abasourdie un instant sans savoir comment réagir, étrangère à ce genre de considération, à la douceur qui s’en dégage – chaleur qu’elle a du mal retrouver dans ses souvenirs. Les joues s’enflamment d’incompréhension et de gêne, elle se tortille et détourne le visage pour le coller à la vitre, retrouver un semblant de fraîcheur et calmer le palpitant qui s’est emballé pour rien. Ridicule, il va la prendre pour quoi maintenant ? Un changement de sujet s’impose – et elle décide alors de le remercier – pour le coup de crosse, surtout, pas vraiment pour l’attention qu’il lui a donné ensuite. Elle se surprend elle-même d’arriver à s’exprimer aussi bien. Monsieur les gros bras cependant décide qu’il ne parlera pas beaucoup plus – est-ce qu’elle se vexe ? Un peu, il pourrait au moins faire l’effort de rendre le voyage plus agréable pour la princesse. Elle mettra une étoile sur sa note finale. Tout proche, la nature fait des siennes – dépeignant un magnifique tableau de chaos. Ellie a parfois l’impression qu’elle est en communion avec elle – que ses états d’âmes se reflètent sur le ciel, mais ça serait pencher dans le mélodramatique.
Ordonne finalement qu’on la débâillonne – de tout façon, crier dans un véhicule ne servira à rien. Il hésite, il soupire – il s’exécute. A moitié libérée, dame au moins a retrouvé la voix pour casser les pieds – mais elle n’a plus le cœur à l’ouvrage. Plutôt, elle continue d’observer les faits et gestes du Lieutenant – aimerait lui dire qu’il devrait plutôt prendre un bout de tissus propre ou des bandages (ils doivent bien avoir ça sur eux les militaires), pourrait presque se proposer de l’aider, mais se mordille la lèvre pour se retenir (et aussi parce qu’elle a les mains attachées dans le dos de toute manière). C’est dommage, elle a des plantes dans son sac qui pourraient aider à la cicatrisation. Pincement au cœur tout de même, sur le point de s’excuser mais question brûle les lèvres légèrement gercées. Début de réponse, quoique courte, réveille un soupçon d’espoir – les yeux s’illuminent de savoir que tout de même, le père s’inquiétait de- ah non. Ascenseur émotionnel, elle laisse la tête tomber sur le dossier avant, prédisant la folie prochaine. A quoi s’attendait-elle de tout façon ? Hawskley ne lui avait jamais donné le moindre intérêt, la moindre importance – son inquiétude devait être liée aux rumeurs qui courraient ; "il paraît qu’il n’a pas su retenir sa fille, au final il devait vouloir s’en débarrasser". Et autres conneries du genre.
Corps se redresse à peine, juste de quoi poser les yeux sur le gradé – observer encore et toujours la silhouette, comme cherchant à le sonder un peu au moins, puisque le bougre n’a pas l’air méchant mais reste brusque et têtu quand même. Elle s’excuse à demi-mot – et au final ça ne prouve en rien sa culpabilité, mais peut-être qu’il sentira qu’elle n’avait pas vraiment pour but de le blesser. Réponse ferait presque rire si la fatigue ne commençait pas à la gagner, et plutôt, elle opte pour un air grossièrement offusqué – même si sourire en coin finit par briser son jeu d’acting incroyable. Rassurée, juste un peu, à l’idée qu’il ait connu des douleurs plus vives et que cette marque ne le dérange pas plus que ça. Demande alors pour le nom – il connaît le sien, il n’y a pas de raison qu’elle soit celle qui soit lésée dans l’histoire. Les iris s’esquivent aux siennes, mastodonte réfléchi, comme s’il pesait le pour et le contre – pourquoi rechigner, ce n’est qu’un prénom après tout ? – et finalement horizons lui reviennent et la langue se délie. « Stanley Briggs. » Tourne le nom dans la tête, le mémorise – cela semble être important pour lui, elle n’en comprend pas vraiment les détours. « Un prénom m’aurait suffit... » Mine amusée, fière de sa future petite bêtise. « … Stanley. » Prononce finalement le prénom – fait tomber les formalités, force une proximité pour embêter, toujours.
Mais voilà que kidnappeur pose sa première question. Elle devait bien arrivée, celle-ci, bien que blonde gardait l’espoir qu’il s’en tienne à ce côté "je fais mon job sans poser de question". Enfin, elle se redresse complètement et tourne la tête vers la fenêtre, hésitante, avant de s’affaler contre son fauteuil. « Calian... » Début de réponse par le prénom du père, lui permettant d’instaurer une distance émotive avec la famille. « Comme tu l’as dit, il n’était pas triste. » Début de réponse bancale, prend le temps d’organiser ses idées, de choisir ses mots tandis que le visage, orienté à présent face au dossier, ne peut empêcher les dilemmes de le marquer - émotive. « Il ne s’est jamais senti très concerné par ce que je faisais de ma vie. » Et puis merde, Briggs finira bien par l’apprendre un jour au l’autre, si ce n'était pas déjà le cas, alors autant dire les choses comme elles sont. « Je ne suis que sa bâtarde, pas vraiment sa fille. Pas non plus désirée. Seulement une ombre au tableau de sa parfaite petite vie de famille. » Une erreur qui aura pu profiter à quelqu'un - sa mère. Il n’y a ni haine ni douleur dans la voix – seulement des faits, comme si la chose avait été acceptée depuis des années déjà – c’est le cas, bien que parfois il persiste ce sentiment d’injustice, ces remises en question qu'elle réenterre à chaque fois.
Sourire morne trône sur le faciès. « La princesse a fait un caprice et n’a juste plus supporter d’être entourés de faux-culs plein aux as. » Renchérit sur son précédent surnom, omet volontairement la partie concernant le petit-frère disparu, pas encore apte à en parler, accepter la perte. « Ma seule consolation dans cette histoire c’est de me dire qu’une partie de sa fortune sera entre les mains d’un Lieutenant colérique mais pas trop con. » Est-ce qu’elle vient de lui faire un compliment ? Possible. Mais elle n’a pas vraiment le temps d’en placer plus, tandis qu’en franchissant une petit colline, la voiture frêne puis fait un virage à 180 degré. Fairley n’est pas attachée et se voit trimballée dans tous les sens jusqu’à atterrir tête en avant sur les jambes de Stanley – situation presque comique si le soldat au volant ne beuglait pas. « Une horde Monsieur ! Ils sont trop nombreux ! » Indiquant la situation, un peu paniqué, attendant les ordres du Lieutenant. Ellie tout de même finit par se servir du peu d’abdo qu’elle a pour se redresser et observer par la fenêtre ce qu’il se passe. « Juré, c’est pas moi qui les ai appelé ceux-là. » Humour contrastant avec le sérieux du visage et les yeux détaillant les environs pour s’informer de la topographie tandis qu’un Kontvykh se jette sur la vitre du camion. « Il a plus la dalle que moi visiblement. » Alors qu’elle n’a pu réprimé un mouvement de recul, au cas ou la vitre pourtant blindée viendrait à se briser, dégout scotché sur la bouille.
Lancé de dé ici > une horde de konvykh sur le chemin du retour (la surprise c'était des chevaux sauvages qui auraient galopés à côté de la voiture )
Goûte la chair, soudainement reconvertie en consommatrice à temps partielle de viande humaine, elle a bien un petit goût de sang qui lui reste en bouche et qui l’avertit qu’elle y est peut-être allée un peu fort, relâchant la proie aussi rapidement qu’elle lui a planté ses crocs dedans. Vous pensez qu’elle peut faire croire à sa contamination en prime pour le foutre autant de le pétrin qu’il est en train de l’y mettre ? Qu’importe – bloquer lui les mains, les pieds – bâillonner là, c’est son regard assassin qui aura finalement votre peau. Jusqu’à moins faire la maline lorsque le rapport de force augmente encore – deux contre une, armés alors que pieds et poings sont liés. Dernière fois où elle s’est retrouvée dans cette situation... – coupe court à toutes pensées et se pétrifie, jusqu’à ce que beau brun ne la pousse dans le camion. Bam, petite bosse en prévision alors que le contact la fait sursauter – attention de l’homme la laisse perplexe, suspicieuse, avant de la faire furieusement rougir – mais tente de le cacher en observant le ciel.
Blancheur naturelle retrouvée, c’est qu’elle veut faire la conversation, sûrement pour se donner contenance – peut-être pour en apprendre un peu plus sur le presque gentleman et sa mission. Gamine passe par tout un tas d’émotion, de l’espoir à la nonchalance – en passant par pointe de colère et l’aigreur d’un retour à la réalité. Évidemment qu’il (le père) n’allait pas soudainement se mettre à l’aimer et s’inquiéter de son devenir. Elle n’avais malheureusement juste pas la chance de son frère ou ses sœurs. Dans le lot elle apprend quand même le nom – envie de taquiner la pousse à n’user que du prénom, mais boutade s’arrête là – non, Ellie n’est pas si méchante ou du genre à faire des blagues pas drôle sur les prénoms (de toute façon celui du Lieutenant ne s’y prête pas à part si on veut faire dans la chaussure). Légèreté de la situation disparaît toutefois très rapidement tandis qu’on la questionne sur les raisons de sa fuite. Outre le Babel group et ses secrets, la disparition du plus pur des amours, la seule réponse qui lui semble possible d’aborder, c’est ce background familial catastrophique.
L’émotion imprime ses traits, contraste avec voix contrôlée, signe d’une certaine acceptation de sa condition – petite enfant n’avait jamais pu aller contre les évènements, qu’importe ses efforts – elle n’aurait jamais pu changer son statut de bâtarde, les regards de son père ou les mots de la fratrie. C’est ce qui l’a forgée de toute façon – en un sens, sa survie, elle l’a doit a ce qu’elle a déjà pu traverser, bien qu’elle ne soit pas l’unique gosse au monde à avoir vécu ce type drame familial. Discours commence par un prénom – celui du daron – puisqu’ainsi il lui paraît plus facile de décrire la chose, de se détacher sentimentalement parlant de l’histoire qui n’est pas tant un conte de fée. De temps à autres, les pupilles s’orientent vers celle de son interlocuteur, comme pour prendre connaissance de l’attention qu’il lui donne – savoir s’il ne s’est pas endormi en chemin. Mais plutôt, les astres du militaire lui témoigne brin de colère et de consternation. Compassion dans les traits – c’est à cet instant que le regard redevient fuyant – cœur tambourine d’émotion, paupières s’abaissent pour apaiser ce qui la traverse, redevenir maîtresse. L’ambiance radicalement changée, douceur des confessions sans jugement, agréable surprise de découvrir le soldat si empathique dans un monde où ceux pouvant se vanter de n’avoir souffert d’aucun évènements doivent se compter sur les doigts d’une main.
Atmosphère dramatique pèse – et Ellie n’aime pas voir les beaux visages marqués par sentiments de tristesses, qu’ils soient coupables ou soudainement conscient des détails d’une vie, alors elle se tente à une pointe d’humour, complimentant sans vraiment le faire ce qui ressemble à présent plus à un gros nounours qu’à un gorille. Derniers mots font leur effet puisqu’il rit, lui arrachant à elle aussi quelques notes harmonieuses et un sourire plus tendre. Hochement de tête compréhensif, elle s’apprête à poser des questions encore, pour profiter de la chaleur ambiante un peu plus, d’un de ces si rares instant de complicité – mais camion vire, le corps ne peut que suivre et la blonde se demande avec combien de bleus elle va bien pouvoir s’en sortir cette fois-ci. Un peu sonnée, il lui faut quelques longues secondes avant de s’apercevoir que sa position n’est pas la plus prude qui soit pour peu qu’on est l’esprit mal placé – et comme chaque personne dans cette camionnette est certainement majeure et vaccinée, tout le monde doit penser à la même chose. Se redresse aussitôt avec la très forte envie d’exploser joyeusement de rire pour palier à ce début de gêne, mais les morts sont en manque d’attention et jouent les princesses capricieuses en manifestant leur présence. La grosse voix du haut gradé résonne, donnant ses directives tandis qu’elle ne peut s’empêcher de commenter la situation – trait d’humour pour relâcher la pression qu’évoque la situation, prendre parfaitement conscience de qu'il se passe et surtout, ne pas paniquer. Elle en avait vu d’autres et avait améliorer et son cardio et sa vitesse de course en partie grâce aux Kontvykh.
Calme donc, autant qu’elle puisse l’être, elle se dit qu’au moins ils ont des armes, savent s’en servir et que le véhicule n’est pas en carton (si si, elle vous assure, de la bonne qualité de cette ferraille) – rationalise les choses pour en tirer des pensées réalistes. A vue de nez, elle dirait qu’ils doivent bien être une vingtaine, suffisamment pour retourner le camion s’il reste à l’arrêt et péter les vitres. Elle sent soudainement ses poignets se libérer. « Ah ! » Bien trop heureux et soulagé. Sourire radieux au Lieutenant qui a compris qu’Ellie pouvait être une alliée, qui se fane pour faire place au sérieux qu’exige la situation. Lui file un flingue, remplis ses poches sans qu’elle ne se sente concernée par le manque de douceur : situation oblige. Jubile, ça c’est vraiment stylé. « Nop mais j’apprends vite. Y a un cran de sécurité ? » Fais bien attention de ne pas pointer l’arme ni vers lui, ni vers elle, tient l’index loin de la détente pour l’instant. Elle ne connaît rien des armes sinon ce que sa culture cinématographique a bien voulu lui apprendre, il y a déjà trois ans en arrière. Plus lourde que ce à quoi elle s’attendait, ça lui paraît pourtant soudainement logique, maintenant qu’elle l’a entre les mains. Ce n’est clairement pas un jouet, mais bien une arme – pour tuer.
Il capture ses épaules, l’incitant à l’écouter – elle s’exécute, plus docile que jamais – ici, c’est lui qui sait, alors les horizons plongent dans les astres. Respire, vise, souffle, tire. Concentration, s’imagine la situation, hochement de tête – ils vont y arriver. « Ca va aller. » Automatique, à vocation de rassurer – l’habitude de le répéter perdue mais pourtant renouvelée. Les iris restent encore plongées quelques secondes dans celle de Stanley, comme pour y puiser du courage – puis c’est tout de même une vue vachement plus agréable que le chaos qui se déroule tout autour d’eux. Pas plus de cérémonie, il ouvre les portes arrières. Ne pas gaspiller les balles. Inspire, expire. Sa première pensée c’est de ne pas tirer dans le tas. Elle ne sait pas viser avec ce truc, alors elle ne tirera qu’à bout portant. « Heureusement qu’tu m’as pas mise au volant. » Une dernière remarque pour se donner du courage – elle n’a pas eu le temps d’apprendre à conduire, un point quand même important. Et pour le coup, tirer lui paraît bien moins compliqué. Yeux prennent le temps de bien observer les alentours, les mouvements stratégiques du lieutenant – pas de gestes parasites, va au plus efficace. Enragé – ça ne lui échappe pas. Mais pour l’heure un kontvykh s’apprête à monter à bord, très vite éjecté sur une touche d’humour. Sourire en coin.
Eloïse a beau viser, aucun mort ne trouve grâce à ses yeux pour qu’elle se risque à tirer. Le militaire bien plus rapide et précis qu’elle ne pourra jamais l’être. « Je sais ! » Pincement de lèvre – que sait-il ? Elle n’en sait rien, puisqu’une enveloppe s’accroche à nouveau au véhicule et que son premier réflexe est de lui mettre un beau coup de pied dans le crâne pour le faire lâcher prise ! Ah ! Voilà, elle commence à s’activer. Cheh. Bruit de vitre brisée, tout de suite l’attention divisée entre les deux côté. « P’tain ! » Qu’elle ne peut que s’exclamer lorsque la vision du chauffard tentant de maintenir un zombie à distance se fraie jusqu’au cerveau. Ni une ni deux, elle saute en avant, pointe, tire. Première balle, premier mort. Prend vite fait connaissance de l’état du soldat – en vie, pas mordu, il la remercie même – sauf que voilà, le trou est fait dans le pare-brise et les créatures s’accumulent sur le capot. « Euh, je te laisse te charger de l’arrière, on est blindé à l’avant aussi ! » Demoiselle s’empare alors du sac pour s’en servir de bouclier et repousser les mains ou têtes qui débordent à l’intérieur du camion. Soldat semble paniquer, bafouille elle ne sait quoi dans sa langue natale. « Accroche toi Stan, on vire àààààà droite ! » Elle prend les choses en main en l'occurrence le volant et tous ensemble prenne un beau gros virage permettant de dégager la vitre. Ménage presque fini, elle donne un coup de crosse dans les quelques mains un peu trop bien accrochées des kontvykh sui restent sur le capot. « Tu t’en sors bien, trésor. Maintenant tu seras chou, évite les et dis nous quand t’es sur le point de te faire croquer. » Tapote la tête du soldat avant de l'ébouriffer, puis de retourner aider à l’arrière. « L’avant est dégagé. » Ne pourrait pas mieux informer de la situation. Aller, se remet en position et s’apprête à viser.
Lancé de dé ici > 1. seul. kill mais il était bien utile
Un air de victoire pourrait presque retentir lorsqu’on l’embarque dans la camionnette (pas celle du vendeur de glace voleur d’enfant, ne vous en faites pas) sauf que ce n’est pas pour elle que la musique se joue, mais pour ses malfaiteurs qui ont eu raison de ses poings, de ses dents et de ses hurlements. Les malotrus sont plus redoutables qu’ils n’y paraissent. A quelque chose près que le petit soldat se mange un pain dans la gueule et son lieutenant hérite d’une blessure de guerre. Mais une fois les portes fermées, il n’y plus qu’à capituler et si au début elle préfère laisser régner un peu de calme, c’est certainement pour mieux revenir à la charge. Compagnie lui change de l’extrême solitude de ces derniers jours – pas non plus que ces dernières rencontres aient été désagréables, mais parler compense le stress et nourrit la curiosité, et la blonde en a revendre, soudainement. Les langues se délient, doucement, sûrement – gamine l’observe se débattre avec un bandage improvisé avant qu’il ne pose la question fatidique. Ce n’est pas mentir que d’omettre une partie de l’histoire n’est-ce pas ? Pas qu’elle s’inquiète que ses mots puissent ne pas retranscrire l’entière vérité mais comme le gradé avait finit par dévoilé son nom alors que ça semblait être un véritable dilemme pour lui, un peu d’honnêteté en guise d’équité lui parait logique.
Son histoire n’est pas larmoyante – du moins, Eloïse ne l’a jamais considérée comme une fatalité. Sa mère lui a appris une chose : le monde est cruel, et qu’importe ce que l’on fait pour survivre si à la fin, on est encore en vie. Quitte à mettre un bébé au monde pour soutirer de l’argent – et qu’importe si cet enfant n’est ni désiré, ni véritablement chérit, qu’on lui fasse comprendre qu’il n’est qu’un moyen d’avoir de quoi persister. Ce côté de l’histoire, elle n’en parle pas – cela remonte à trop loin à présent de toute façon, et il n’y aura pas d’happy ending pour la mère et sa fille. Pourtant, quelques mots d’explications, évitant évidemment de s’étendre sur son passé alors qu’il lui semble ne jamais avoir eu besoin d’en parler déjà, suffisent à attiser la compassion sur le visage de l’homme assis à ses côtés. Gênée, la situation est bien trop intime, bien trop étrange aussi alors qu’en ce monde, elle n’a jamais trouvé véritable ami et donc ne connaît pas le sentiment d’être écoutée ou soutenue. Trait d’humour pour effacer cela, flatte un peu l’égo au passage – elle se sent mieux à présent qu’elle n’attise plus la compassion.
Mais instants de douceur et de seul bonheur en ce monde sont rares, si rares qu’elle valdingue, créant presque un moment cocasse si seulement la situation s’y prêtait. Tout s’enchaîne très vite – les liens qui se défont, panique contrôlée mais l’adrénaline suffisamment présente pour ne pas rester les bras croisés en mode peace and love maybe ils nous boufferont pas si on leur fait les yeux doux (pour ceux qui ont de l’espoir, non cette technique ne fonctionne pas, à moins que votre but soit de vous faire bouffer). La joie d’être enfin libre et de tenir une arme à feu pour la première fois de sa vie s’estompe bien vite pour laisser place au sérieux et activer les neurones – s’agirait pas de se mettre une balle dans son propre pieds quand même. Questionne – réponse par l’exemple, cran de sécurité, enlevé, remis, pigé. Les mouvements sont lents, pour bien qu’elle puisse se les imprimer, grand sourire, message d’encouragement et c’est parti (son kiki, ha). Le cerveau prend le temps d’observer la situation – trois sont sur le point de monter, elle n’ose pas encore tirer par peur d’utiliser les balles pour rien (et parce que dans la précipitation du chaos ambiant, elle a peut-être un peu oublier de demander comment on le rechargeait, Jackie là). Les balles donc, sont aussi précieuses que l’eau en plein désert et cette métaphore lui parle tellement qu’elle préfère observer son nouveau copain (le désespoir de l’instant lui fait perdre la tête) tirer dans le tas et les zombies tomber comme des mouches tandis qu’elle plisse le nez à sa réflexion – pas sûr non, qu’elle prenne les virages moins serrés que le chauffard.
Un premier mort tente d’embarquer sans ses papiers, le gorille l’expulse, ce raciste – Ellie pourrait presque s’offusquer et faire cette blague de très mauvais goût, mais well, un autre tente à son tour de grimper et bon, si elle ne veut pas passer pour la petite princesse qui a peur de se casser un ongle, il faudrait qu’elle se bouge le cul. Ni une, ni deux, grand coup de godasse dans le menton a raison de la prise du Kontvykh et le voilà roulant au loin dans la pleine, tel un enfant s’amusant à faire des acrobatie (non). Son d’une vitre qui se brise, prend connaissance de la situation – shitzouille. Bon bah, bisou Stan, bonjour p’tit soldat numéro 2 et vilain infecté. Bom, première balle – Eloïse se fait prendre par surprise par le recul de l’arme mais heureusement, elle la tenait à deux mains. Sauf que d’autres enveloppes affluent en masse, alors elle s’empare du sac pour l’utiliser comme bouclier un instant, bloquant le trou dans le pare-brise et cherchant une solution. Elle ne met pas longtemps à être trouvée et alors vagabonde informe le camarade provisoire de la suite des évènements. Le crissement des roues sonne comme un sifflement libérateur et elle se débarrasse de quelques doigts trop persistants. L'exclamation dans le dos lui fait savoir que le kidnappeur est toujours en vie et suffisamment grossier pour qu’elle comprenne qu’il se porte bien.
Tapote la tête du chauffeur, avant de l’ébouriffer, ton adopté est amusé-amusant, presque maternel tandis que les mots doux sont employés sans modération – c’est même peut-être bien des rougeurs qui apparaissent sur les pommettes du soldat tandis qu’elle fait marche arrière pour revenir auprès du Lieutenant et l’informer de la situation, grand sourire aux lèvres. Bat des cils – c’est Anastasia ça, non ? Vieille ref à un film animé super vieux, très envie de chanter – allez, soyons fous. Commence à fredonner machinalement Au plus noir de la nuit, parce que les chansons de méchant c’est toujours les plus badass (et Raspoutine s’il-vous-plaît). « Prépare ta bouche alors. » Lorsque la situation semble enfin se calmer un peu. Ils roulent sur du sable à présent, signe qu’ils se rapprochent des remparts – et soudainement, l’envie de sauter du camion, arme toujours en main et sac à sa portée fait son chemin dans l’esprit. Pour autant, les Kontvykh sont toujours à leur trousse et fuir maintenant serait du suicide avec ce qui leur colle au train. Voiture passe une première dépression – elle tente de garder ses appuis en trouvant un équilibre mais une masse lui tombe dessus, la plaquant irrémédiablement contre une des parois du camion. Elle ne réalise pas tout de suite que dans la précipitation, parce qu’elle se sent partir en arrière, elle s’agrippe à la première chose qu’elle trouve : le militaire, l’enlaçant d’un bras sans vraiment le faire et encore moins le vouloir.
Enfin ça, c’est ce qu’elle pense jusqu’à ce que son cerveau n’affiche ERROR404 lorsque les yeux se rencontrent et que les sens soient déstabilisés. Les joues prennent des couleurs, proximité embarrasse, elle retire le bras aussitôt pour mettre fin à l’accolade et se cogne la tête à l’arrière – décidément, c’est pas son jour. Ok on se détend, on tente de l’humour « Si besoin t’avais, si, si t’avais besoin d’amour, y a, a avait d’autres méthodes… bref. » PUTAIN, se maudit de toute son âme d’avoir bafouillé bêtement comme une ado de quinze ans qui ne sait pas calmer ses hormones à la con (la con c'est Ellie). Vas-y, les pupilles s’esquivent, cherchent contenance, s’auto-boude d’être si débile par moment (et regarder sa joueuse très très TRÈS suspicieusement), visage qui ne cache rien de la contrariété. Le Capitaine finit par accuser le pauvre petit chauffard qui doit avoir les oreilles qui sifflent. Et tieeeent, en parlant de haricot – les horizons se baissent (non, pas pour savoir s’il y a du monde au balcon, Ellie n’a pas l’esprit si mal placé) afin de s’informer sur un point qui lui paraît étrange. Dans la pagaille, l’autre main n’a pas lâchée l’arme qui automatiquement s’est pointée vers le militaire. Monsieur doit donc sentir une petite bosse contre les abdominaux qu’elle ne doute pas être bien dessinés – mais ce n’est pas la question. « Promis, c’est pas ma queue. » Toute penaude, elle change l’arme de position alors que la situation est de pire en pire et que ses joues doivent être de la même couleur que le sang dont raffole les macchabées. Manque une nouvelle fois une occasion de se taire tandis qu’idiote replonge dans les océans du colosse. Faut dire qu’elle se sent si petite, là, toute embarrassée, tant par sa connerie que part les corps qui se… bref. Et enfin, elle décide de se taire et de prendre son mal en patience.
Finalement, il retrouve l’équilibre et met enfin fin à ce long moment de gêne absolue, puis ferme les portes. Les neurones court-circuités mettent un certain laps de temps avant de reprendre contenance, et les jambes accusent le contre coup de la sécrétion bien trop importe d’adrénaline et autres hormones supers chiantes et pas utiles – retombée, émotions n’en ont fait qu’à leur tête et Fairley n’est pas des plus apte à gérer tout ce lot d’information. Elle reste donc là, un peu recroquevillée un instant, le temps de respirer un peu, tentant d’oublier une certaine odeur entêtante. Jusqu’à ce qu’il décide que ce n’est pas finit, référence à Spirit cette fois-ci et lui permettant de ce fait de reprendre le contrôle. La main est acceptée volontiers. « J’compte pas sonner le clairon ceci dit, donc finit les mauvaises surprises pour aujourd’hui. » P’tit sourire épuisé, presque désolé de lâcher le morceau, capituler enfin – les yeux se baissent sur les mains avant qu’elle ne rompe le contact, pensive.
Les choix qui s’offrent à elle – nombreuses possibilités à présent qu’elle a une arme. Mais plus la force de se battre, pas non plus celle de faire face aux Hawksley – analyse la situation. Il gagnera forcément, qu’importe si elle lui pointe le revolver sur la tempe ou non. Soupire, elle lui rend l’arme. « Ça me tue de me séparer de Jackie, mais j’suis certaine qu’il te préfère toi. » Jackie c’est le petit nom qu’elle a donné au flingue – et comme elle n’est pas de mauvaise foi, elle a conscience qu’il a tissé un lien émotionnel plus fort avec Stanley qu’avec elle. « Prends en soin. » Voilà encore de quoi la faire passer pour une folle, mais que voulez-vous, c’est une sentimentale et elle sentait déjà une bonne alchimie se créer avec Jackie. Retourne donc se poser sur le fauteuil, prenant soin d’observer le soldat au volant, qui arbore un p’tit sourire moqueur. « Le karma te punira de te moquer comme ça – et regarde la route chéri, t’es déjà pas très habile alors bon. » Les mots sont durs mais le sourire tendre et les iris espiègle aussi ne manquent pas de sympathie. « Bon, alors chef, c’quoi le programme ? » S’affale, se recroqueville dans sa veste, tente d’y trouver un peu de chaleur. « J’fais un tour en quarantaine puis on me livre dans un paquet cadeau au daron ? »
Ciel est noir – de malheur et de terreur - s'apprête à déverser colère et chagrin. Pour la gosse qui a parfois tant de mal à exprimer ses pensées, il est un beau miroir de ses états d’âme. Ça lui plaît d’imaginer l’idée – de se sentir presque héroïne d’un bouquin pour ado, qui peut-être pourrait donner espoir aux héritiers. Mais elle ne se berne pas, Ellie – elle n’a rien de ces modèles parfaits que sont les protagonistes d’univers fictifs. Non, elle est vulgaire, lève les doigts en l’air – ment et est solitaire, même prête à accepter la mort si c’est pour esquiver un horrible repas de famille. Au moins ainsi, elle se sent vivante, à parcourir les plaines et contourner les Kontvykh, à affronter la fatalité et à s’y dérober. Épuisée mais en vie – seule pour répondre à ses propres maux et panser lentement les blessures. Vers sont déliés – bâtarde donne une raison à sa fugue, une première alors qu’elle a pu en compter deux et demi lors de ses randonnées – et demi parce qu’il y a George toujours dans ses pensées et qu’espoir fou parfois s’invite dans les rêves. Pour l’indésirée, famille n’est qu’un moyen de recensé les liens du sang – n’est qu’une attache sur papier.
Elle n’a pas l’impression d’avoir cherché la compassion, mais l’homme lui offre la sienne par les ridules creusant le visage inquiet, pensif – il n’est pas méchant le bougre, brute et dur, certes, mais les gestes sont attentionnés, prévenants. Compliment est envoyé alors – il rit, elle bloque un instant parce que ça pourrait soigner les myocardes et qu’au moins ça réconforte le sien – puis l’accompagne, plus sobre, plus discrète sans quitter la réaction du coin de l’œil, s’en délecte presque, même si fierté vous dira le contraire. Finalement instant de légèreté est éradiqué par le chaos qui règne dehors et alors ils n’ont plus vraiment le temps de taper la discut, bien que le cimetière de mort-vivants dans lequel ils s’engouffrent n’empêche pas la blonde de faire quelques réflexions, sur le ton de l’humour – en réalité un moyen comme un autre d’évacuer le stress et la peur que procure la situation, de redevenir maîtresse de ses émotions. Sécréter de l’adrénaline c’est bien, ne pas succomber à la panique, c’est mieux. P’tit soldat, lui, pourrait presque se pisser dessus – elle retient un roulement de yeux, aux dernières nouvelles c’est eux qui sont armés et elle qui a les mains liées (et essayer d’échapper aux crocs et aux griffes ainsi, bonne chance).
Finalement, Lieutenant la libère et lui offre même l’un de ses joujous – aka Jackie, son nouveau meilleur ami. Excitation n’est pas cachée, pas plus que le sourire qui ne tardent tout deux pas à disparaître – concentration, sérieuse, presque lunaire à passer si rapidement d’un état à l’autre. Les explications sont clairs, les démonstrations limpides, un dernier regard échangé, des paroles d’encouragements et les voilà en presque parfait binôme de buteurs de zombies. Mais si l’patron gère bien la situation, un peu en retrait Ellie préfère l’observer – côté réfléchi et prudent qui ressorte à l’instant où action devrait plutôt être de mise – mais wesh, pas question de crever bêtement parce qu’elle aura foncé dans le tas tête baissée (ouep, les deux en même temps). Il se débrouille bien, parle tout seul pour répondre à elle ne sait quoi – pensées intrusives, flashback, traumatismes, possibilités que vagabonde garde dans un coin de la mémoire, comme intriguée mais sans jugement (pour une fois). Bouffeur de cervelle tente encore de monter dans leur carrosse – hors de question, BIM dans le menton. Bisous bonsoir. Bruit sonore, il est temps pour elle de changer de côté. Aller, courage Stan, c’est pas comme si elle s’était rendue très utile de toute façon jusqu’à présent !
Appuie sur la détente, déjà-mort tombe, inerte, bloque un peu le passage aux autres. Elle n’a pas le temps de vraiment ce rendre compte de son geste, de s’apercevoir qu’elle à rompu tout lien avec le vivant de ses mains, puisqu’elle doit se charger des autres. Tente comme elle peut de les repousser, manque clairement de force alors que le conducteur juste à côté galère à maintenir sa ligne. Pas d’exaspération, prend les choses en main, mène la danse, vieille habitude également qui ressort. Volant est à elle maintenant – prévient le Briggs en express avant de se croire dans GTA et de conduire comme une folle. Héhéhé, c’est que ça serait presque fun (heureusement quand même que le soldat gère pédales et boîte de vitesse à côté, sinon le camion se serait retourné). Un coup d’œil à l’arrière l’informe que ça aura bien été utile vu qu’un zombie est en train de voler au loin, repoussé par la porte du camion. « Strike ! » Avant de donner des directives au p’tit gars (qui semble plus vieux qu’elle toute de même) et de repartir vers le véritable chef des opérations et donc l’informe de la situation. Promesse d’une reconnaissance, lui prédit qu’il va devoir préparer les remerciements – en tout bien tout honneur, sans aucune arrière pensée – juste envie de se faire un peu mousser pour une fois.
Menace s’est éloignée, ils peuvent presque soupirer mais une nouvelle situation saugrenue rythme cette première rencontre. A nouveau, les voilà physiquement proches, femme obligée d’étreindre pour s’éviter une chute douloureuse, mais revolver se pointant involontairement contre le militaire. Yeux dans les yeux, la gêne d’Ellie grandit à mesure que le temps passe, alors se tente à un peu d’humour pour calmer les ardeurs, après avoir briser l’embrassade et s’être cognée une nouvelle fois la tête, lui faisant sûrement perdre quelques neurones au passage puisqu’elle a un mal fou à articuler sa vanne – qui s’en retrouve alors gâchée. « C'était pas mon intention... » Lui aussi est gêné, quoique bien moins qu’elle – ce qui ne l’aide pas vraiment à s’habituer à tout ça, à ce genre de scène tirer de film romantique (sauf que là on a Ellie, pas une p’tite meuf de série télévisée à l’eau de rose, mais le genre qui s’fout de leur gueule justement – donc adieu romantisme). Tente de trouver un point d’ancrage, cherche un objet qui pourra satisfaire sa concentration mais en revient toujours aux pupilles ciel et au visage forgé par les dieux -kofkof, enlève cette comparaison de sa tête, refuse de se laisser berner par une gueule d’ange – plutôt déchu dans son cas, mais d'ange tout de même.
Enfin, leur attention est déviée par le même objet du crime – Jackie, tendrement logé contre les muscles en béton armé du capitaine – elle s’imagine, sans se l’imaginer, vous savez, c’est un militaire avec l’entraînement, tout ça, elle pense qu’il doit avoir le corps battît dans du ciment, mais ce n'est toujours pas la question. Ah. C’est pas sa queue. C’est pas la sienne non plus. HEUREUSEMENT. Elle aurait pu rire à gorge déployée, si il y avait un bon mètre de distance en plus entre eux – plutôt, les yeux se concentrent bêtement sur la zone indiquée. « En effet. » Affirmation – hurle intérieurement à sa connerie, esquive à nouveau les iris électriques, l’envie – le besoin même – de se taper la tête contre un mur pour se remettre les idées d’aplomb. « Nous voila rassurés, ha, ha. » Nouvelle tentative de légèreté, pas du tout convaincante. Cocasse instant, première fois qu’enfant est si embarrassée, plutôt du genre à prendre le contrôle des évènements en général – généralité qui remonte à trois ans maintenant. Terminé. L’homme ferme les portes, lui permettant ainsi de se reprendre un peu en main. Souffle. Oh damn, elle les accumule avec lui – survivante n’ose même pas imaginer ce qu’il pense d’elle – pas qu’elle s’en soucis ou que ça l’empêchera de vivre sa vie, mais, well.
Il l’aide à se relever, les mains qui se rencontrent, chaleur-confort et, peut-être, dissuade un peu plus de prendre à nouveau la suite. Référence fait sourire, doucement. Peut-être qu’elle a trouvé un allié permanent avec le Briggs ? Tire un trait sur cette idée – dépendre des autres, compter sur eux, c’est signer un arrêt de mort, risquer de les chérir plus que nécessaire – et de les perdre encore. A contre cœur, un peu, Fairley rompt le contact, sans vraiment prendre conscience que c’est aussi l’ambiance crée qu’elle brise. Jackie est retourné à son propriétaire originel, non sans une pointe de drama, louant sa fidélité. Elle ne loupe pas une miette de la presque tendresse qu’il porte à l’objet, les doigts se déplaçant en caresse sur le manche. Penaude, retourne alors s’asseoir, épuisée par les aventures – mais en vie, et presque heureuse des tournures des évènements. S’écroule sans aucune élégance – elle n’est plus à une preuve près qu’elle n’est pas une vraie princesse. Pas qu’elle manque d’éducation cela dit, la marâtre avait mis un point d’honneur à ce qu’elle se tienne bien droite, les avant-bras sur la table, à chaque repas de famille.
Stanley la rejoint peu après, se calant juste à côté cette fois. C’est dans l’action qu’elle se rend compte qu’une certaine forme de complicité s’est crée – étrangeté encore de la situation, alors qu’il est un ravisseur et qu’elle est une chieuse aux dents acérées. Le début avait mal commencé, mais au final, ils savent s’apprivoiser – en quelque sorte. Enfin, questionne sur la suite des évènements, comme acceptant son destin tragique – aka le retour à la cité. Réponse ne tarde pas à arriver, laisse perplexe, ne comprend pas où il veut en venir, mais elle se doute que c’est un trait d’humour. « T’auras un p’tit nœud dans les cheveux aussi ? » Et le papier cadeau, plutôt ballons d’anniversaire ou étoiles filantes ? L’image du gorille avec un joli nœud dans les cheveux cependant la rend joyeuse – retient de justesse de pouffer de rire. Morveuse pourtant reste toute recroquevillée, moyen comme un autre de conserver son énergie, de trouver un peu de chaleur dans le cœur. « Au moins j’puerais plus le babouin. » Et elle va retrouver un bon lit, se taper un sommeil de 24h non-stop et plus avoir à penser à aller se trouver à manger. Dis comme ça c’est le paradis. Mais elle sent les couilles arriver et sa liberté se restreindre.
Silence prend place, loin d’être pesant, seulement elle réfléchissant à cet avenir si proche, s’armant d’un peu de courage aussi. « Daisy. » Rompu par la voix grave, mais curieusement douce – bienveillante, du Lieutenant. Explication s’en vient, elle prend le temps de réfléchir. Cela semble important pour lui aussi. Ses lèvres se sont étirées, comme amusées, mais témoigne de remords qu’elle pourrait reconnaître, si quelques mots de plus lui était lâchés. Il l’observe, sans prendre le temps de s’arrêter sur ses yeux, indice qui ne lui échappe pas. Le voir comme ça ne lui plaît inexplicablement pas. « Jackie et Michel ça sonnait plus marrant, mais ce sont de beaux prénoms. » Pour arracher peut-être un étirement de la lippe plus sincère. « Heureuse d’avoir eu une femme forte entre les mains un instant, cela dit ! » Témoigne d’un bonheur éphémère – personnifie l’arme, pourrait presque la remercier d’avoir tirer sa première balle, la plus utile de sa vie pour le moment. Mais toute bonne chose a une fin, hein ? Et la sienne s’annonce avec l’arrêt du véhicule. Ils sont arrivés. « Aaaaaah. » Soupire fataliste. Il y a un an en arrière elle avait failli pleurer de joie en apercevant ces remparts – aujourd’hui, si la fatigue ne l’éreintait pas suffisamment déjà, c’est de frustration qu’elle lâcherait quelques larmes. Plus d’espoir, les portes s’ouvrent et on jurerait qu’on l’amène à l’échafaud. Pourtant, elle prend son mal sur elle et ébouriffe les cheveux du petit soldat, signe d’adieu. « La prochaine fois que je te vois, j’espère que t’auras appris à prendre des virages serrés. » Même pas d’humeur pour les mots doux. Et voilà que l’égarée suit le haut gradé.
Main lui est une nouvelle fois tendue – elle l’empoigne, se sent observée par les quelques curieux et saute du camion alors qu’elle sent la chaleur dans le dos. Le regard se fait plus dur envers les inconnus, l’air de dire "m’approcher pas, j’vais vous manger". Leur chef a la preuve que ce n’est pas du flan gravé sur la main gauche (flan, morsure, vous avez compris ?). Et les voilà devant la porte. Ellie garde la tête haute, laisse le militaire faire – c’est lui qui sait comment ça doit se passer. Sauf qu’on lui demande pour la morsure et la réponse méduse. Comment-que-quoi ? Mais, quel idiot. Instant de jugement dans le regard – vouloir la couvrir c’est bien, très gentil et touchant, mais s’il pouvait éviter de le faire bêtement. Trop tard cependant pour le contredire, ça serait le décrédibiliser – et en plus il commence à s’exciter. Roulement de yeux – elle en vient presque à regretter son compliment plutôt et finalement, se décide à agir, posant la main sur l’épaule du compagnon de route, histoire de l'apaiser. « On se détend, excusez le, j’ai pas arrêté de lui poser des questions tout le long du voyage, vous savez ce que c’est, voir Eden en vrai, c’est incroyable ! » La voix est presque mielleuse, complice, comme pour prendre parti de l’adversité tout en attirant la sympathie sur le Briggs. Cherche compassion dans les yeux, tente d’attiser l’empathie par un passé qu’ils doivent tous partager : celui d'enfin finir par mettre les pieds dans la cité. A l’aise, technique est maîtrisée et déjà le visage suspicieux du gardien s’apaise un peu. « C’est un sujet sensible en plus, cette morsure, j’vous laisse imaginer le ridicule de la situation. Entre nous, j’crois que je l’ai un peu vexé quand j’ai rit après l’avoir surpris dans cette position – signe que son coup a foiré en plus. » Et la revoilà qu’elle se met à parler, détaillant même le mensonge, le rendant acceptable à mesure des mots et surtout, lassant l’interlocuteur qui finit par leur faire un signe de la main pour qu'ils circulent.
Il passe la porte, si facilement qu’Ellie croit encore rêver – et avec ça, ils n’ont pas plus de problème de contamination en ville ? Clin d’œil complice à Stanley toutefois. « C’est léger un peu, quand même, de laisser les gens rentrer comme ça. » Le grade doit aider. Ah non, voilà drones et infirmiers pour vérifier que tout va bien – extrême rapidité cependant, on lui prélève un peu de sang et lui annonce quelques secondes après qu’elle est saine – yes. L’identité est confirmée par les scanners, pas de soucis pour l’entrée non plus. Et ils sont lâchés dans la ville. « Bon, bah, me voilà de retour. » Coup d’œil au presque nouvel allié. « Tu devrais soigner ça par contre. J’suis pas médecin mais... » Elle en a vu des semblables et là, avec le frottement des armes, c’est pas très beau. « J’crois pas que le daron soit à quelques heures près, aussi. » Sous-entendus : prends soin de toi avant de m’amener à ma perte. Puis ouais, c’est un moyen comme un autre de retarder le moment fatidique.
Ellie est une femme d’action – les mouvements sont réflexes, les réflexions vives – c’est une fois les dangers passés qu’elle s’effondre, que les forces la quittent et qu’elle accepte l’idée qu’elle a failli crever. Mais pour l’heure, on doit pouvoir compter sur la blonde, même si prudence est son mot d’ordre – et puis elle aura sût se rendre utile, à débarrasser l’avant d’un bout de la horde, à sauver le p’tit soldat (appelons le Ryan), puis indirectement, protéger la peau du beau Briggs aussi. Héhé – on fera pas plus fière qu’elle, pourrait même se retrouver à se dandiner devant le Lieutenant, l’air de dire "et t’as vu, j’sais me débrouiller". Mais la situation ne le permet pas vraiment – et surtout elle se sent replonger dans de vieux souvenirs, se rendant compte au passage qu’elle a fait un bon bout de chemin déjà. Gamine n’a pas vraiment eu le choix d’aider – c’était ça où ils se faisaient tous bouffer sûrement, mais il y a quelques années encore elle les aurait sûrement abandonner, trouvant un moyen de prendre discrètement la fuite. Survivante furtive, solitaire et individualiste. Ça lui rappelle qu’elle a tué quelqu’un ainsi – prenant sa place pour grimper le grillage, le condamnant à la mort. Frisson d’horreur, soupire – c’est le poids de ceux qui restent, elle imagine.
Soupire, elle en a vu d’autres, des situations qui ont l’air désespérées. Des camps qui tombent sous l’avancée des hordes, la folie dans les yeux des vivants – étrangement, les Kontvykh ne sont pas ceux qui l’effraient le plus – non, les hommes sont pires, dans leur instabilités, dans leur imprévisibilité – la manipulation, la cruauté. Nouveau frisson, secoue la tête pour chasser ses idées tandis qu’elle annonce à Stanley que la situation est contrôlée à l’avant – et que visiblement l’arrière est assez dégagé. Le moment est propice à une pointe de soulagement quoiqu’il faille toujours rester sur ses gardes – sauf que voilà, les secousses ont raison de leur équilibre, le gorille lui tombant dessus, les corps se rencontrant un instant avant que la distance ne s’impose – les bras s’enlacent pour éviter les blessures inutiles. Il a sa main dans son dos et le contact lui donne chaud. La gêne grimpe en flèche (comme la bourse) puisque les visages sont si proches – lui permettant même de compter ses pores (il a une belle peau cela dit, et un petit grain de beauté sur le front, très mignon). Bégaie sa vie pour tenter de le charrier, évidemment c’est un échec et la réponse est des plus sérieuses, quoiqu’un tantinet désolée.
Pas du genre pourtant à se sentir gênée par la proximité, au contraire, l’imposait à ses quelques idylles à l’université, moyen comme un autre de signifier qu’elle était intéressée – mais le choix, ici, elle ne l’a pas, pas plus que l’habitude qui s’est amenuisée avec ces dernières années de pure survie, et les envies coupées pas un traumatisme mal soigné (ou plutôt sur lequel elle n’a pas pris le temps de se pencher). Agît comme une adolescente expérimentant ses premières expériences amoureuses – horizons qui va et viennent, se plantant parfois dans leurs complices bleutés mais s’accrochant surtout ailleurs pour essayer de s’apaiser. Finalement, bouée de sauvetage est trouvée en ce flingue pointé vers le monsieur et les blagues toutes trouvées – mais le genre qui alourdissent l’ambiance. Elle peut presque entendre un rire venant de l’avant. Atmosphère brisée, il était temps – pas certaine qu’elle aurait pu tenir un peu plus sans péter une crise d’elle ne sait trop quoi. A présent tous deux debout, le dilemme est vite résolu et elle lui rend l’arme, un peu à contre myocarde, mais c’est plus prudent ainsi. Douceur à son égard fascine presque, en tout cas interroge – et elle ne le sait pas encore mais elle ne tardera pas à comprendre pourquoi.
Côte-à-côté à présent, elle rechignera à le dire, mais finalement, la présence du grand bourru ne lui est pas désagréable – au contraire, elle pourrait presque se sentir confortable, en sécurité – complicité qui se tisse doucement, alors que les débuts n’annonçaient rien de vraiment positif. Militaire tente une vanne, elle en rit, renchérit. Sourire laissera des rides sur les joues, légèreté qui s’empare du cœur. « Je te prends au mot, tu sais, la prochaine fois j’veux te voir avec ce nœud. » Se mord la lèvre ; "prochaine fois" qui entend qu’ils se reverront, alors que sûrement, une fois que le colis sera livré, ils n’auront plus aucun contact – s’ignoreront dans la rue, comme de parfaits inconnus. Regrette son choix de mot alors, mais il est trop tard pour le changer et la conversation tourne après qu’elle est noté à voix haute qu’un bon bain ne lui ferait pas de mal. Puis seul le bruit du moteur raisonne pendant un instant – perdus dans leurs pensées, jusqu’à ce qu’un nom brise le court de leur réflexion. Explication – elle ne peut s’empêcher de sortir sa petite blague, puis finalement de complimenter Jackie, en réalité Daisy. « Elle l’était oui. » Grave et plein d’amertume – le genre de ton qu’on emploie lorsque le palpitant est brisé, lorsque les souvenirs montent avec les larmes. Quelques secondes, longues et silencieuses pour comprendre tout ce que ses quatre mots impliquent – la disparition d’un être cher, d’une amante peut-être – de deux même en comptant Carter. Les garder prêts de soit sous une forme différente.
Elle est désolée, toute l’attention tournée au soldat dont les traits, même s’ils restent neutres, se tirent sous le coup de la tristesse, du remord. Observe, empathique – elle veut lui prendre la main, mince réconfort – s’apprête à le faire, mouvement du bras dans sa direction puis s’abstient, déplaçant finalement les doigts sur le bras, contact moins intrusif, moins intime, plus délicat, convenant mieux à cette relation qui c’est établis entre eux. Elle voudrait lui dire quelque chose – voudrait pouvoir panser la peine. Mais Ellie est la première au courant qu’on ne soigne pas la perte de quelqu’un qu’on a tant aimé d’un claquement de doigt. Et puis ils sont arrivés, et il n’y a plus rien à dire – sinon que peut-être, en cet instant elle a compris qu’ils avaient plus à partager qu’une rançon. Il est temps alors de descendre, et la gosse ne peut s’empêcher de taquiner une dernière fois le conducteur – c’est bien trop amusant ainsi. Enfin, la voilà de nouveau aux côtés du Nounours qui l’aide a descendre. Le regard change, elle ne veut pas de la suite et le fait bien comprendre, mais au moins elle reste enveloppée dans l’aura qui lui semble protectrice de son garde du corps.
A la porte, ça s’échauffe et elle choisit d’intervenir – ils passent, non sans qu’elle comprenne qu’elle en a peut-être trop fait, mais bon, ce n’est pas comme si Ellie lui avait caché à quel point elle peut être chiante depuis le début, si ? Blonde tente un commentaire qui n’arrache ni réaction ni mot au militaire. Les sourcils se froncent – tiens, il a décidé de l’ignorer maintenant ? Boude un peu dans son coin pendant qu’on lui prélève du sang, jusqu’à ce qu’on l’informe qu’elle est négative au test, et donc en parfaite santé. Y en a un qui doit être soulagé et du coup, elle retrouve le sourire, lui renvoie, montrant toutes ses dents. Enfin, propose de traîner un peu, avant d’être réellement livrée – flippe clairement à l’idée d’être disputée comme une petite fille, jamais vraiment courageuse en ce qui concerne les relations sociales. Espoir brisé. Le grand gars l’informe que c’est déjà trop tard, qu’Hawksley devrait bientôt être là, pour la ramener. Elle part pour ouvrir la bouche, se moquer ou elle ne sait quoi – mais il est là, voix qui se fait entendre juste là. « Lieutenant Briggs. » Elle n’ose même pas le regarder – et n’est pas sa priorité de toute façon. « Monsieur Hawksley. » Coup d’œil jeté.
Désillusion – retour brutal à la réalité. On jurerait voir le désespoir s’emparer de son âme. Chat sauvage est blessé, dans la fierté, dans la fureur, dans le cœur. Sensation insupportable d’être trahie lorsque les mains se rencontrent, signe que le pacte scellé a été accompli – la mission remplie – le colis (elle!) arrivé à destination. Biper est redonné au père qui le garde un instant dans sa main. Derniers mots qui finissent d’achever. Envie de vomir, Briggs la répugne – il la dégoûte. Vagabonde savait pourtant – se sent trop con, trop conne. On l’a eu – simple proie ou objet dont on choisit la voie. « Salut Pa-Pa. » Teint pâle qui rajoute de la folie à l’expression, au mot mâché et ironique, entre le sourire narquois et les yeux assassins. Le regard qu’il lui donne est désolée – ça la retourne encore plus – c’est qu’il jouerait presque bien les pères plein de remords et de culpabilité. Heureusement pour eux, elle n’a pas la force de péter une durite en plein milieu de la foule et de la voie – mais le ciel déverse son courroux pour elle. Au loin on entend les éclairs. Iris se repositionnent sur le biper dans les mains du daron. « Eloïse… je suis heureux de voir que tu n’as rien. » Rictus s’assombrit. « Ellie. » Réponse froide, il sait qu’elle a horreur de ce prénom qu’il lui a donné.
Louve, elle s’approche des deux hommes, sans ne jamais rencontré le regard du Lieutenant, mais bataillant bien contre celui du Padre. Puis enfin, elle tend la main, faisant signe qu’elle souhaite récupérer le biper. Un instant de silence plane – le genre qu’on ne veut pas briser, et qu’on ne peut esquiver, pas alors que Fairley semble si instable. Autorité a raison de sa demande et Calian cède, donnant le biper à sa bâtarde. Sourire devient plus doux, alors que les yeux le scrutent, comme lisant en lui et finissent par se poser sur Stanley. Laisse tomber l’objet avant de le piétiner. « Heureuse d’avoir été un beau trophée, de vous voir briser les tympans et laissés une cicatrice qui vous sera douloureuse, je l’espère, encore quelques années. » Sarcasme acide. « Ca suffit. » Père qui tente de montrer qu’il a un peu d’autorité. « Je suis navré pour ce qu’elle vous a fait subir, je paierais pour vos soins. » Une main sur l’épaule de la fille, qui s’en dégage, refus de tout contact alors que les jambes ne désirent même plus s’enfuir. « Je vous recontacterais prochainement pour vous inviter à dîner afin de vous remercier correctement d’avoir ramener ma fille. Je vous en serais toujours immensément reconnaissant. » Malade, la tête lui tourne - "sa fille" laissez la rire. Et puis après cela, elle n’a plus écouté, s’est enfermé à double-tour dans ses pensées et son mutisme – allez la faire parler maintenant. Une main la pousse vers le centre d’Eden – elle ne résiste pas – plus. Pas un dernier regard au gros con qui l’a ramenée – ouais, son compliment n’était pas mérité, finalement.