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It's a date ? Absolutely not ! [Stanlie]

Sujet: It's a date ? Absolutely not ! [Stanlie]   Lun 6 Sep - 23:15
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@Eloïse Fairley & Stanley Briggs
☆ ★ ☆
Le 03 juillet 2101 au soir, chez les Hawksley.

Cet appartement m'avait manqué. Non seulement pour l'ambiance qui y régnait dans cet immeuble, mais surtout parce qu'il y avait un silence absolu. Pas de bruit de ronflement du dortoir des soldats d'à côté. Pas de bruit de ces derniers qui se tournaient et retournaient dans leur lit. Et surtout, la tranquillité. Certes il y avait les voisins, mais ce n'était pas le plus dérangeant. Ce n'était pas comme s'il faisait des bruits de pas à tout va à toute heure de la nuit, comme s'ils déménagés les meubles. C'était plutôt moi, le dilemme. Entre mes cauchemars et mes insomnies, c'était sans doute plus mon cas, d'être le voisin qui fout la merde. Cela dit, tous connaissaient mon statut et ma situation, sans parler de l'époque dans laquelle on vivait tous malgré nous. Donc ils se la fermaient et c'était très bien comme ça. Même si j'étais toujours aussi gêné d'hurler à la mort durant mes nuits les plus sombres. On ne se refaisait pas, les horreurs de la guerre, ça marque à tout jamais, sans parler de ces zombies machiavéliques. Mais ces derniers temps, mes cauchemars ne tournaient plus autant autour de ma famille, la Fairley s'y était incrusté dernièrement. Pourquoi ? Bonne question. Sans doute parce que son père, m'avait invité à un repas familial pour me remercier de l'avoir ramenée, saine et sauve. Quelle aventure rocambolesque en y repensant...

Non seulement la blonde n'avait pas été des plus coopérantes, mais en plus, on ne pouvait pas dire que son... Arrestation ? Enlèvement ? Kidnapping ? Parce que en aucun cas, la belle avait été consentante, avait été très loyal. Bien que je sois le premier à l'avoir trouvé -et je m'en vanterais toujours, quoi qu'il advienne-, je n'avais pas été très fairplay quant au fait de la remettre à son père. Sur le moment, je m'étais surtout dit que quelqu'un tenait à elle, d'une certaine façon car à mon sens, il n'avait rien d'un père qui recherchait son enfant coûte que coûte parce qu'il lui manquait horriblement. J'avais connu la détresse dans le regard de ma mère suite à la fugue de Carter pour pouvoir en juger, il n'y avait rien dans du celui du Hawksley qui démontrait un quelconque attachement sentimental. Sauf que ce n'était pas mes affaires, la sommes qu'il m'avait promise était très alléchante et c'était tout ce que j'avais retenu sur le moment. Pour le reste, je m'étais dit que j'improviserai le moment venu. Ce qui fut réellement le cas. Tout ce que je m'étais organisé au fur et à mesure de l'opération, c'était révélé dans un échec cuisant. D'une, la belle avait tenté de s'enfuir à plusieurs reprises, de deux, je peux assurer qu'elle a sacré bon coup de mâchoire. Un vrai pit-bull c'te bonne femme, je plains le puceau qui tentera de l'amener dans son lit. Qu'il ne lui demande pas une p'tite gâterie ou il risque d'être bien servit le pauvre garçon. Quoi qu'il en soit, tout le reste de l'expédition n'avait été que rebondissement.

Sans parler des Kontvykhs, des moments embarrassants -coucou le gros lourdaud qui l'écrase de tout son poids à cause d'un petit trou de rien du tout- et des moments nostalgiques. Jamais encore, je n'aurais imaginé pouvoir reparler de mon frère et de ma sœur. Bien que je n'avais rien dit de très spécifique à leur sujet, juste en toucher deux mots, à une parfaite inconnue qui plus est, relevé de l'impensable. Sans le savoir, la blonde avait touché un point sensible, chose à laquelle, elle avait du finir par s'en rendre compte, puisque sa main s'était posé sur mon avant-bras, signe qui démontrait parfaitement son empathie. Regards se croisent, les miens se veulent sincère et touché par son geste, simple contact banal mais qui rassure, qui démontre qu'il reste un peu de gentillesses à travers sa sauvagerie. La Fairley n'est pas méchante, ni mauvaise, une fois que l'on perse un peu l'abcès dans lequel elle s'était réfugié. Enfin cela dit, mieux valait-il ne pas parler trop vite, une fois encore... Cette scène, je pense m'en souvenir pour le reste de mes jours. Bien que je sois là, face à mon miroir, à terminer les derniers ajustements de mon uniforme officiel, à chaque bouton que je referme de ma veste, des images me reviennent. Déjà, notre entré dans la ville, encore plus rocambolesque que tout ce que l'on avait vécu, puisque la blonde s'était permise quelques subtilités. Mon excuse aurait largement suffit -et j'en étais plus que persuadé, personne ne me ferait changer d'avis, surtout pas elle- alors en avoir rajouté n'aurait rien arrangé. Plus que blasé par sa langue un peu trop pendue, le garde avait capitulé, nous laissant passé sans plus de commentaire.

La suite, fut encore plus tragique. La pauvre, m'avait retourné un sourire, dévoilant deux rangés de dent, parfaitement aligné, quant au fait que nous étions tout deux négatif et qu'avant de la remettre entre les mains de son paternel, nous pourrions encore et toujours, gagné du temps. Masque se brise, réalité fait mal. Bien sur, ses oreilles et son cerveau, ne peuvent y croire, ne veulent pas surtout, mais pourtant c'est la triste vérité. Papa Hawksley est au courant, depuis le début, preuve en est puisqu'il ne tarde pas à apparaître, dévoilant mon nom. La jeune femme passe du rire au larme -non mais c'est tout comme, au vu de la blancheur qui s’empare de son faciès- et déjà je m'en veux, sauf qu'à notre rencontre, je n'avais pas envisagé tant de scénario de ce genre. Je la trouvait, l'embarquait, la livrait, fin de l'histoire. Seulement et bien non, je m'y étais attaché finalement et contre tout attente à cette petite, alors les voir se retrouver, sans qu'il n'y ai aucun amour réciproque, pour l'un comme pour l'autre, m'arrachait le cœur et l'âme en même temps. Super, me voilà bourré de remords à présent. Ellie... Simple nom mais qui pourtant, restait ancré dans un coin de ma tête, ainsi c'était comme ça qu'il fallait la nommée... Ça, j'étais pas prêt de l'oublier non plus, à moins d'être suicidaire si on ne la caressait pas dans le sens du poil et qu'on sortait le mauvais blase à la douce folle furieuse. La demoiselle fini par s'approcher, nos iris ne se croisent pas mais pourtant, je ne loupe absolument rien du moindre de ses gestes, l'observant et l'analysant avec grande attention. Attention, qu'elle connerie va-t-elle nous sortir ? Long silence s'installe, suite à sa demande de récupérer le biper que je lui avait rendu. Ça sent pas bon... Père obéit. Mauvaise idée. Enfant sourit mais ça pue, puis piétine sans scrupule l'objet électronique. J'avais prévenu. Cela je m'en fichais, ce n'était pas mon matos.

Petite fille braille, explose sa haine à mon égard, crache son venin acide et amer à la foi. Je la répugne, la dégoute, lui ai brisé ses rêves et surtout sa confiance à mon égard. Comment lui en vouloir ? Père de famille lui dicte d'arrêter, me promettant de me soigner pour le mal qu'elle m'avait occasionné. D'un geste de la main -pas celle qu'est bandé-, je l'arrête, fermant les yeux en baissant et secouant légèrement la tête de gauche à droite, signe de négation. Pas question. « Ça ira, ne vous en faîtes pas. » Quand les yeux se rouvrent, l'image que je découvre en dit très long sur leur relation, main se pose sur son épaule que la jeune femme dégage. Mouais... On comprend pourquoi elle avait détallé comme un lapin de sa cage en carton. La suite me laisse de marbre. M'inviter, moi, à dîner, chez eux ? PARDON ? Minute, minute... Cela signifiait donc, revoir la folle furieuse là ? Entouré de toute sa jolie petite fratrie ? Oh bah oui manquait plus que ça tiens... Effectivement, son père m'avait recontacté, me donnant adresse, jour et heure à respecter. Donc j'étais là, étudiant mon reflet dans ce miroir, à la date fatidique. Bouclant ceinture et visant mon couvre-chef sur le sommet de mon crâne, me voilà fin près, soupirant un bon coup avant de me lancer à l'aventure. L'arrivée à leur demeure, ne fut pas bien compliqué. Le plus dur fut de manifester ma présence, d'inspirer un bon coup, de sourire à la porte qui s'ouvre et de soupirer, une fois le pas de la porte franchie. L'ambiance qui règne dans cette famille, était vraiment différente de celle que j'avais connu et ça me mettait encore plus mal à l'aise. Mains se joignent dans mon dos, les jambes et les pieds ancrés au sol, comme en fusion avec ce dernier, attendant sagement les prochains ordres, comme à l'armée.
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Sujet: Re: It's a date ? Absolutely not ! [Stanlie]   Mar 7 Sep - 16:19
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It's a date ? Absolutely not !

@Stanley Briggs et Ellie

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Le chemin jusqu’au Noyau, les énièmes tests sanguin, l’arrivée dans l’immense appartement, les jours suivants, c’est le mutisme qui l’avait emportée. Silence de plomb, à peine accueillie à son arrivée, la fratrie absente, la marâtre semblant ébranlée qu’elle soit encore en vie – constatant certainement  qu’on ne se débarrasse pas si facilement de la vermine (la vérité toute ailleurs pourtant). Blonde a dormi, une journée non-stop avant qu’on ne vienne la réveiller, annonçant qu’elle retournerait à l’université, qu’on lui avait trouvé une excuse parfaitement plausible (une maladie pas trop grave, mais suffisamment encombrante pour la garder clouée au lit un mois) qui lui permettrait d’avoir des cours de rattrapage et de possiblement valider son année. Voilà, à peine de retour qu’on la bassinait déjà avec un futur qui jusqu’à présent était plus qu’incertain. Un instant elle songe qu’elle aurait peut-être dû crever dehors – que la mort aurait été moins chiante que la vie. Mais non, de telles pensées ne lui correspondent pas et elle se sent coupable.

Cinq jours plus tard, elle se retrouvait à enrager seule dans sa chambre, balançant tout sur son passage, avant son rendez-vous avec le professeur Hillsborrow. Rien pour apaiser la rage – parce qu’en général dans ce genre de crise on cherche avant tout à rompre des liens, à se faire mal et donc à briser des objets auxquels on tient. Absence de ce fil émotionnel la reliant au passé – seule reste une veste trouvée il y a longtemps, témoin unique de ses aventures. Mais ni photo, ni trésor à chérir de ceux qu’elle a pu aimer – de ceux qui ont disparu. Juste la mémoire qui parfois rappelle que le rire de George était un cristal divin, une bouffée d’oxygène dans un monde qui l’asphyxie. Elle a retrouvé les munitions du Lieutenant dans ses poches, oubliées – ne sait trop quoi en faire à présent, même si l’idée de les lui balancer à la gueule l’avait traversée moult fois – elle jugeait que ce n’était pas suffisant et que ce genre de vengeance était bien trop douce.

Vengeance – qui tourne en tête, mais ne serait-ce pas donner trop d’importance à l’homme et la situation ? Elle avait déjà bien des choses à penser, entre le stage intensif, les révisions pour les examens et éviter les Hawksley au maximum. Est-ce que vraiment Eden était plus reposant que survivre dehors ? Pas sûr. Mais même si ses nuits sont toujours aussi courtes, elle a au moins un lit confortable, des draps propres, de l’eau courante, du papier toilette et pas à s’inquiéter de ce qu’il y aura dans son assiette. Ouais, dit comme ça, ça ressemble au paradis. Sauf que l’ambiance qui règne dans le logement est incroyablement lourde, et elle y est sûrement pour quelque chose. Ne répond pas aux questions sur sa fuite, parle à peine, rechigne à manger à la table familiale, esquive toute tentative de conversation. « Ce soir, tu manges à la maison. » « Non. » « Ce n’était pas une question Elo-... » Se coupe lui-même avant de continuer, comme voulant faire au moins l’effort de ne plus l’appeler par le nom qu’il lui a donner. « Il n’y aura que nous deux et le Lieutenant Briggs. » Regard envoie des éclairs. Père reste de marbre, il sait qu’il ne pourra pas forcer sa bâtarde une énième fois, qu’elle choisira ou non de venir à ce putain de repas. Il n’y a pas plus de discussion, gamine enfile sa veste, prend un sac et se tire – les cours n’attendent pas, eux.

Épuisée – la chercheuse ne lui avait pas caché que ça serait difficile et que ses journées seraient bien remplie. Huit heures d’affilées, parfois plus, non-stop, à peine une heure pour manger, productivité au maximum, six jours sur sept – la tête est en ébullition mais elle a vécu pire, les périodes d’examen par exemple, où l’anxiété grandit et la tête ne s’arrête plus de réfléchir – overthinking. Les pas en rentrant ne la mènent cependant pas à ce Home, not so sweet Home mais à ce bar un peu trop luxueux à son goût – en revanche pas si loin de l’appartement. Ellie est une froussarde et ce fait la frappe en pleine poire quand elle se retrouve à boire son Jägerbomb en espérant être suffisamment bourrée lors du dîner pour que les yeux transperçant des deux hommes ne lui fassent ni chaud, ni froid. Pour ne pas avoir à ressentir toute l’amertume du daron – ou à voir tout le jugement du militaire. C’est elle qui devrait les regarder ainsi, pourtant, non ? Après tout, c’était un enlèvement : elle avait clairement exprimée son refus d’y retourner, avait même laissé son emprunte de dent sur la main gauche du sergent et, quoique certaines situations furent saugrenues et l’ambiance à la complicité par instant, elle n’était jamais revenue sur son choix.

Soupire et s’affale de tout son long sur le comptoir, un homme tente de lui faire la conversation dans un anglais approximatif, elle l’ignore royalement. Il s’obstine, elle veut vomir – il est temps pour elle de partir (non sans prendre une bière avant et payer avec l’argent piqué dans le portefeuille du Padre). Un bitch lui est balancé, doigt d’honneur est retenu de justesse, parce qu’elle sait qu’il n’a pas les talents pour se battre. Impuissance lui fait remonter de mauvais souvenirs, ouvre la bouteille sur le chemin et continue tranquillement à s'alcooliser. Elle ne marche plus très droit lorsqu’elle atteint l’ascenseur – clairement pompette et elle se stoppe une fois sur le pas de la porte, tendant l’oreille sans avoir aucune idée de l’heure qu’il est. Voix grave résonne à l’intérieur, accueillant le Briggs, lui signifiant qu’à quelques minutes près, ils se seraient retrouvés bêtement tous les deux à attendre là – sauf qu’elle en a les clefs. « Allons, détendez vous ! Cette soirée n’est pas faite pour vous mettre la pression. » Elle reconnaît bien la facilité de parole du père, ancien homme politique après tout. « J’espère que vous n’êtes pas végétarien, j’ai commandé la meilleure viande d’Eden. » Su-per. « Nous serons seuls ce soir, avec Eloïse si elle daigne se montrer. J’ai cru comprendre que vous avez fait connaissance sur la route, vous devez la connaître un peu maintenant. » Et vas-y qu’il sous-entend qu’elle a mauvais caractère – pourrait hurler de rire si elle ne tentait pas d’être discrète en rentrant la clé dans la serrure, devant s’y reprendre quatre ou cinq fois avec l’alcool dans le sang.

« Venez, installez vous. » Au même moment, elle arrive à ouvrir la porte, et si fière, elle s’applaudirait même. La discrétion par contre, c’est raté. Son entrée est remarquée par un père suspicieux tout d’abord, puis blême lorsqu’il voit la bouteille en main. Tout à fait l’effet qu’elle attendait. Sourire, toujours de ceux triomphants et indociles. « Mon sauveur ! » L'ironie sur le bout de la langue. Ouvre bien grand les bras, dans un air théâtral pour saluer son -en réalité- kidnappeur. Puis ferme la porte à double tour, quitte les converses sans défaire les lacets, du bout des pieds, un peu bancale. « Bon bah ça va, j’suis pas tant en retard. » Comme si ça l'inquiétait réellement alors qu'elle ne savait même pas si elle allait se pointer. Un coup d’œil à la longue table trônant dans le séjour-salle à manger, simplement décorée de l’argenterie, en attendant que l’apéro soit servie. « Tu es bourrée. » Constatation pleine de reproche alors qu’elle va pour poser ses affaires dans sa chambre. « NoooOooOon. Moi ? Jamais ! » L’air offusqué, manie et geste volontairement décuplés pour la faire mentir. Pompette, pleinement consciente de ses actes et répercussions, mais légère et courageuse. Pas un regard encore accordé à l’invité avant qu’elle ne revienne, les mains dans les poches du jean slim, veste également enlevée, laissant apparaître une tenue confortable, mais contrastant avec le costard du père et la tenue bien habillée du militaire.

Enfin elle le détaille – et c’est qu’il est charmant dans cet uniforme. « Dites donc, on pourrait presque croire qu’vous êtes un homme bien là-dedans. Si on oublie qu’vous êtes un kidnappeur. Vous enlevez aussi les enfants ? » Viens s’asseoir à la table, toujours bière en main, nonchalante comme à l’habitude. « Bon, ça su- » Maître de maison s’apprête à recadrer la fille quand celle-ci le coupe. « J’espère que t’as sorti le bon vin, j’ai pas encore finit de me murger. » Le ton dur laisse un père perdu – on ne lui a jamais manqué autant de respect et si d’habitude il fait le choix de ne pas se laisser faire, pour ce soir, il préfère l’ignorer. Petite télécommande est sortie, et un bouton plus tard, un plateau arrive sur ses roulettes téléguidées, foie gras et vin en entrée. Hawksley se déplace alors un peu, faisant en sorte que chacun puisse se servir à sa guise. « Comment se porte votre main, Lieutenant Briggs ? » Ouille, rappelle du méfait – mais il l’avait bien mérité, dans le fond, non ?

(c) oxymort

Sujet: Re: It's a date ? Absolutely not ! [Stanlie]   Mar 7 Sep - 23:26
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@Eloïse Fairley & Stanley Briggs
☆ ★ ☆
Restait panté devant leur porte, ne m'aiderait absolument pas à y voir plus clair dans ma tête et dans mon esprit. Un moment ou un autre, il faudrait bien franchir le cap. De plus, de quoi avais-je si peur ? Même les Kontvykhs semblaient doux comme des agneaux, contrairement à la vision à laquelle j'avais pu assister l'or de la livraison du colis Fairley à Hawksley. Car après tout, c'est qu'elle mord la bougresse du haut de ses un mètre soixante tout mouillé, à vu de nez je dirais. Bien que j'avais troqué depuis le temps, de mon pansement de fortune pour un plus adapté, la marque était toujours présente et désinfecté était toujours nécessaire. Une morsure non infecté comme arrêt de travail, décidément on aura tout vu. Même si bien sûr ce n'était pas vrai, la réalité c'était que j'avais simplement besoin de souffler un peu. D'ailleurs, souffler, c'est ce que j'avais fait, une fois que j'eus trouvé la force et le courage de signaler ma présence, pour finalement découvrir un Hawksley ravi de me voir mais en même temps un peu excédé. Le seuil fut franchi, respirer était de nouveau permis, le plus dur était fait, rester à affronter le diable en personne. L'exaspération du père fut clarifier, lorsque celui m'avouait un peu énervé, que sa fille -encore une fois pour changer- était évaporé en pleine nature. Tiens donc ? C'est étonnant tout cela, c'est tellement pas son genre pourtant. Mais analysons la situation un peu dans l'ordre plutôt !

Une fois que la porte fut refermé derrière moi -échappatoire fichu- le père me priait de me détendre. Ce qui faisait, que mes mains s'étaient reliés dans mon dos, position du parfait petit soldat au repos. Comme quoi, peu importe où nous sommes, les vieilles habitudes reviennent, même hors service. Ce n'est nullement mon supérieur, pourtant la prestance est de mise, le genre de moment où on veut et on tient à faire bonne impression. Il tient vraiment à ce que je me mettes à l'aise. Plus facile à dire qu'à faire, jamais de ma vie je n'aurais pensé être invité chez lui, simplement pour lui avoir retrouvé et ramené un de ses biens les plus précieux. Si un tant soit peu, c'était effectivement le cas. Pour toute réponse je lui souris. Que dire de toute façon ? Puis je ne suis pas une pipelette alors s'il tient à me faire décrocher le moindre son, il va devoir s'accrocher. Voilà qu'il me demande si je suis végétarien. Bon certes à travers l'uniforme, ça ne se voit pas mais il a cru que la gonflette ça s'obtenait par la bénédiction du saint Esprit ? Bien évidemment que je consommais de la viande, quelle question ! Donc une fois de plus, ma réponse fut un simple signe de bas en haut de la tête, à croire que je ne savais communiquer que par les signes avec cet homme. Ce qui nous ramenait au point un peu plus haut, la Fairley manquait à l'appel et le père de famille semblait très contrarié. Décidément, leur relation est délicate. Bien entendu, mon regard s'était perdu ici et là de leur entrée, puisqu'il m'avait invité à prendre place. Quelques photos de famille, rien de bien exceptionnel à l'horizon, tout semblait normal ou presque. Leurs expressions n'étaient pas toujours joyeuse, ce qui me choquait. L'expression l'argent ne fait pas le bonheur était-elle donc vrai ? Moi qui avait toujours vécu dans une sortes de pauvreté, tout du moins on vivait très bien avec ce qu'on avait, nous n'avions jamais était aussi heureux qu'entre nous, ne dépendant de personne. C'était cette ambiance qui me mettait mal à l'aise, encore plus le fait, que nous ne serions que tous les trois, ou deux au train où allait les choses.

J'aurais aimé lui répondre, que oui j'avais pu bavarder avec sa progéniture, tout en faisant quelques pas dans la direction qu'il m'avait indiqué mais nous fîmes tout deux interrompu par la porte d'entrée qui s'ouvrit en trombe. Intrigué et surprit, ma tête avait fait volte face pour découvrir ce qui se passait et la scène qui se déroulait sous mes yeux, était sans équivoque. Une Fairley, complétement torché... Bien. Bravo. Est-on censé l'applaudir pour son méfaits ridicule ? Bouteille à la main, corps qui titube car les yeux n'arrivent pas à suivre les mouvements exacts de ce qui l'entoure, la belle chancelle. Pourtant, elle se ressaisit, lance ses bras en l'air et hurlerait presque que son sauveur était présent. Gorge se racle, salive descend difficilement. Me voilà gêné, autant que le père de famille certainement. J'aimerais l'aider à marcher mais je m'en dissuade moi-même, voyons voir comment cette imbécile se débrouille après tout. Pas si mal finalement, jeune femme se débarrasse de ses chaussures et filent ailleurs, toujours sa bière à la main. Eh bien, ça promettait. La scène qui se déroule sous mes yeux, me faisait sourire intérieurement. Sérieusement, il fallait vraiment le constater qu'elle était soul ? Ça ne sautait pas assez aux yeux comme ça ? Bien sûr la blonde réprimande que non, en jouant très probablement des caisses dans sa façon de le dire. Aller savoir, avec elle on était jamais sur de rien. Sa prise de parole quand elle nous fait don de son retour, me fait prendre conscience subitement que je ne me suis pas dévêtu  de ma casquette d'officier, ni de ma veste. Le malaise continue de s'emparer de mon être, tandis que je me dévêtis et le dépose sur le porte manteau près de moi. Voilà, bien plus à l'aise comme ça, ce qui me permet de lui répondre en même temps. « Seulement des enfants pas sage. » Et sur ces mots, je lui pose mon index sur son nez, peut-être dans l'espoir de la rendre plus ridicule qu'elle ne l'était déjà mais je finis par l'ignorer, m'installant à ma place qui m'était destiné. Aller, assez perdu de temps, plus vite on aurait mangé, plus vite je repartirai et toute cette histoire serait définitivement loin derrière moi.

Père s'offusque de nouveau, tout du moins qu'à moitié car progéniture l'interrompt, espérant pouvoir finir sa cuite avec du vin. Et bien, quelle charmante ambiance il règne ici, c'est fascinant... Papa n'aurait jamais tolérer que l'un d'entre nous lui réponde de la sortes, on le savait et on avait jamais essayer une deuxième fois, les punitions étaient bien trop sévère autrement. Voilà que Hawksley sort une manette, pour qu'en suite, un plateau se déplace et vienne vers nous. Clairement, je suis stupéfait mais très sincèrement indigné. Est-on définitivement trop con quand on est riche, pour déplacer son popotin pour une simple bouteille de vin et du foie gras ? Le sujet dérive sur ma main, ce qui me fait doucement rire, intérieurement et l'envie de lui lâcher un « Aussi bien que vos jambes et votre cul, parce que les miens eux se déplacent pour chercher la victuaille. Ses riches alors... » Mais je préfères m'abstenir, pour l'instant. « Vous savez, il y a pire qu'une morsure. Entre les éclats d'obus, les balles, les coups de couteau et les barbelés qu'on a pas vu venir, sans parler des mines. Très franchement, la mâchoire de votre enfant, c'est de la gnognotte de pacotille contrairement à tout ce qu'on a subit. » Aller mange toi ça, ton enfant n'est pas si redoutable que tu le penses, si tu daignes te souvenir de la troisième guerre mondiale et de tout ce que les gens lambdas, comme ma famille et moi, on a du faire pour subvenir à nos besoins. Donc franchement, non, sa morsure n'est pas si terrible qu'elle peut le croire. Ce qui ne me rend pas infirme non plus, puisque j'avais réussi à m'en servir pour tuer un macchabées un peu trop optimiste de pouvoir s'incruster à bord.

Vin blanc n'est pas si mauvais, disons qu'il s'accorde bien avec ce foie gras, il fallait l'admettre. Cela dit, c'était le genre de petit plaisir que l'on s'octroyait pour la veille de Noël, c'était une tradition chez nous. Visiblement chez eux, cela semblait monnaie courante. Ce qui me faisait comprendre de plus en plus, le rythme de vie qui règne ici et le pourquoi du comment, Ellie à fuit cette prison doré. On étouffe ici, dehors est bien moins pire que ce château et ses douves où on risque de se noyer. Mais la viande n'avait rien a voir avec le canard de chez nous, bien trop gras celui-ci, trop de nerf aussi, canard très probablement stressé à l'abattage, ce qui était dommage. Tant pis, il faudrait manger un peu plus de pain pour passer le goût. Souvenir d'un autre temps me revient, à la place de Calian c'était mon père qui s'était incrusté. Et Daisy avait remplacé Ellie. Ma mère était à mes côtés, tandis que Carter se tenait à côté de ma chère sœur. Repas de famille remplace cette ambiance morbide, une douce mélodie joyeuse et entraînante, comme ceux d'un violon et d'autres instruments à corde, viennent se mêler à l'ambiance. Tout le monde rit, tout le monde se charrie et les cœurs sont apaisés. Mais voilà qu'on m'adresse de nouveau la parole par je ne sais qui. Vision se brouille, tout redevient sombre et terne, tout est si gris et l'atmosphère est froide et horriblement glaciale. Je ne suis pas chez moi, je suis chez les Hawksley et c'est une fatalité dur à admettre. Douce musique réconfortante, s'est transformé en une mélodie taciturne et mélancolique, comme du piano sur lequel on y déverserait toute sa peine. Depuis combien de temps, m'étais-je perdu dans mes pensées ainsi ? Difficile à dire mais mes iris tentent de capter le fil de la conversation, aurais-je manqué quelque chose ?
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Sujet: Re: It's a date ? Absolutely not ! [Stanlie]   Mer 8 Sep - 13:14
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It's a date ? Absolutely not !

@Stanley Briggs et Ellie

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L’appartement est divinement bien décoré – il est certain qu’un membre de la famille a du goût, quoiqu’on ne puisse comparer la bâtisse avec leur ancienne demeure de Londres – que ça soit dans la superficie ou le luxe des objets et meubles. Ils avaient bien dû se séparer de quelques trésors en arrivant ici, mais qu’importe, la sécurité avant tout, non ? Les photos, toutefois, valeur sentimental, ont toutes été emportées et redisposées – Elizabeth a ce besoin de savoir ses enfants présents même lorsqu’ils ne sont pas à la maison. Et ainsi, de toute part on peut observer la fratrie unie, certainement les images les plus joyeuses de la maison. Déjà lorsque les parents s’ajoutent, l’on a l’impression qu’il règne une forme de tension dans le paysage, mais cela ne serait visible que pour un œil aguerri, tandis que les très rares photos où Eloïse trône, les regards sont mornes. Il n’y en a pas d’elle adulte, ni même seule – sûrement qu’elle n’était pas assez souvent chez les Hawksley pour qu’on daigne lui faire un peu de place même dans la décoration. Elle ne s’en est jamais plainte – au contraire, elle n’a pas bon souvenir des quelques photos de famille qu’ils ont prise, tous ensemble, entre les railleries incessantes et les yeux froids de regrets. Seul manque un souvenir de George à son sens, parfois peut-être de sa mère et David, mais là encore, elle doute.

Calian n’est pas le genre à aimer s’afficher en public – au contraire, lui et sa femme ont toujours mis un point d’honneur à garder le privé secret et à n’afficher aux yeux du monde que les moments joyeux de leur existence. Mais depuis l’arrivée d’Eloïse, tout avait été remis en question – et cette image de famille parfaite, brisée. Ils sont humains, après tout, mais vivent dans un univers où l’erreur n’a pas sa place, et le père de famille en avait commise une belle. Évidement, sa fille est en retard, et il lui vient un instant à l’esprit qu’elle ferrait mieux de ne pas se montrer. Pourtant jusqu’à il y a peu, elle ne s’était jamais montrée si indocile, rebelle. Quoiqu’un peu farouche et avec un répondant bien à elle, le respect avait toujours eu sa place entre eux, l’éducation primant sur la colère que cette petite devait nourrir depuis des années. Un soupire qui s’échappe alors que la porte d’entrée se réouvre, tandis que lui-même tente de mettre à l’aise son invité, la vision de cette gosse, grandit, le ramène tout droit à sa culpabilité. Bon Dieu ce qu’il regrette ce temps où elle lui courrait après, quémandant innocemment son attention. Peut-être que s’il lui en avait donné un peu, elle ne serait pas un fardeau plus lourd à porter – ou ne lui renverrait pas cette apparence d’animal blessé, pauvre enfant dont il ne sait comment témoigner l'amour.

Quel accueil en tout cas, alors que le maître de maison a tenu à ce que le Briggs se sente bien, quoique taciturne, voilà que la gosse fout tout en l’air, offrant une pitoyable image de l’éducation Hawksley. Ravie, Ellie salue son ravisseur, un peu maladroitement, mais maîtrisant encore ses mouvements. Non, elle ne rate pas une miette de la scène, s’en délecte – entre la honte du père et le jugement du lieutenant puis son malaise, voilà que tout ce qui l’effrayait se déroule, mais attise finalement bien plus d’amusement que de gêne en elle. L’alcool devrait être prescrit par les psy. Bouteille de bière presque finie en main, constatation du père ne fait que rire un peu plus la môme, tandis que cette dernière fait un tour dans la chambre -blanche, peu remplie, impersonnelle- avant de revenir, une tirade cynique sur les lèvres. Il ne répond pas de suite, Stanley, le visage toujours un peu blême, parfois un peu rouge, sûrement perdu par la situation – elle l’avait habitué à plus cru, pourtant, non ? Très envie d’ailleurs de lui demander de mettre plus d’entrain dans son strip-tease, mais c’est lui qui la coupe, reprenant contrôle de la situation. « Seulement des enfants pas sage. » Error404 lorsqu’il lui touche le nez. WHAAAAT ? Ça fait vide dans l’esprit et des galipettes dans le corps, lui faut un moment d’adaptation pour se reprendre en main, parce que ce coup-ci, on lui avait jamais fait. Ou peut-être sa mère affectueusement quand elle avait quatre ans. « M-touche pas ! » Qui perd de sa splendeur en reculant d’un pas alors qu’il l’ignore royalement.

Maudit soit-il, le père aussi qui reste de marbre quoique fortement suspicieux face à cette scène, les sourcils à peine froncés, tente même de lui dire de se calmer alors qu’elle le coupe et brise de son autorité – mais revers de main intime de venir s’installer et elle n’a pas le cœur à rechigner – enfin elle a surtout la dalle. Voilà, avachie sur sa chaise, bouteille qu’elle finit d’une traite et pose parterre. L’hôte appelle son chien technologique – un chariot à roulette et gamine applaudit lentement, surtout à la vue du vin, mais n’en pense pas vraiment moins. Pas le genre du géniteur de servir les invités, on laisse ça à la bonne femme normalement. L’ambiance lourde est presque rompue par la nouvelle question et certainement qu’on peut voir un peu de culpabilité sur la bouille de la bâtarde, avant qu’elle ne se ressaisisse parce que fuck, il l’avait bien cherché aussi. Finalement, Monsieur les gros bras rassurent en faisant une belle énumération de son palmarès de blessures, toutes tellement plus douloureuses que les pauvres crocs de la seule femme de la pièce. « J’penserais à arracher un bout alors la prochaine fois. » Fait rouler le vin dans le verre qu’elle s’est précédemment servie, ni amusée ni froide, simple déclaration. Soupire du père, exaspéré par la bienveillance de sa fille. « M’en voilà rassuré, du moins concernant Eloïse. Pour le reste je ne peux qu’imaginer l’horreur du champs de bataille. Vous étiez soldat dans l’armée américaine avant, n’est-ce pas ? » Question n’en est pas vraiment une, c’est justement parce que le dossier du lieutenant était irréprochable et bien fourni qu’il l’a recruté, peut-être avec l’aide du fils.

Les pensées ne sont plus aussi limpides, là, elle sent l’alcool lui monter – pose le verre alors et se nourrit un peu, quoique ce luxe dans l’assiette lui donne envie de gerber. Elle est passé par les bidonvilles Ellie – elle a saigné pour avoir de la bouffe aussi. Y en a à qui ça ferait pas de mal de se priver un peu. Elle mange peu toutefois, histoire que l’estomac se réhabitue. Depuis son arrivée c’est comme ça, elle ne mange que le strict nécessaire et dans le miroir, les côtes sont de nouveau apparentes. C’est ainsi depuis un an maintenant, n’a encore pas réussi à retrouver les kilos perdus depuis la fin du monde, pas tous du moins. Ça viendra – ça ne l’inquiète pas trop à dire vrai, pas vraiment le genre à faire attention à l’alimentation. « Hum, en tout cas je vous remercie d’avoir retrouver ma fille, comme vous le voyez, elle n’a pas un caractère facile mais... » Fin de la phrase – mais quoi ? Déjà le mot fille qui sort de sa bouche estomaque. Pourrait presque se sentir émue, sauf que finalement, il décide de la conclure sa putain de phrase. « … elle a vécu des moments difficiles ces dernières années. Je sais que ça ne pardonne pas tout, mais je ne peux me résoudre à lui en vouloir, vous comprenez ? » Si Ellie ne le connaissait pas si bien, elle jurerait que c’est de la maladresse. Mais non, il est en train de livrer une partie de sa vie, à elle, sans avoir aucune idée de ce qu’elle a traversé exactement et la fait passer pour une ado à problème. « Tire toi la couverture encore, dans ton immense bonté, oh mon père adoré, si bon et généreux ! » Dramatique, reprend le verre et hop, cul-sec.

Seule apaisement au courroux, l’air ailleurs du gorille, comme un air de nostalgie qui traverse les pupilles, espère qu’il n’aura pas entendu tout ça, qu’il ne la prendra pas pour cette gosse dont on doit excuser le comportement parce que tu comprends, elle n’a pas eu le cadeau qu’elle voulait à son anniversaire. Répugne cette image, car qu’importe ce qu’elle a pu vivre, ça ne sera jamais prétexte au moindre de ses comportements. « Et vous alors ? Vous êtes assez âgé pour avoir une femme et des enfants me semble-t-il ? » Ellie a déjà sa petite idée, résumé en deux prénoms donnés, témoins de quelques minutes de complicité. Curieuse étrangement, attend de connaître la réponse, tout en se servant un nouveau verre et tandis que le plat principal arrive, entretenant l'alcoolisme léger.

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Sujet: Re: It's a date ? Absolutely not ! [Stanlie]   Mer 8 Sep - 22:48
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@Eloïse Fairley & Stanley Briggs
☆ ★ ☆
Qu'il était étrange de pénétrer dans une demeure lorsqu'on y était invité, mais que pour autant, on ne se sent pas désiré. Je n'étais pas stupide, ni idiot, le père Hawksley aurait pu inviter n'importe qui d'autre, du moment que la personne était celle qui avait trouvé et ramener son bien le plus cher au monde. Un autre ou moi, qu'importe, l'heureux élu serait gracieusement récompensé et basta. Sommes d'ailleurs, qui ne m'avait toujours pas était encore remise. Cela dit je ne m'en faisait pas trop, d'une je ne saurais pas quoi en faire et de deux, ce serait malhonnête envers mon devoir de militaire. Donc j'imaginais que si nous étions effectivement que tous les trois, c'était surtout pour me payer en bonne et due forme. Sa femme était-elle au courant ? De toute façon, ce n'était pas la mère biologique de la blonde, sans doute n'avait-elle aucun intérêt à son égard et s'en fichait complétement, de savoir dans quelle magouille son mari pouvait s'impliquer pour la retrouver. Drôle de famille, vraiment. Ce qui n'était toujours pas mes affaires après tout. Sur le moment j'avais accepté, parce que je savais à quel point maman avait été affreusement horrifié de voir l'un de ses fils disparaître du jour au lendemain, sans en avoir parlé à qui que ce soit. J'avais surprit l'une de leur conversation, un soir après avoir couché Daisy. Père Briggs ne s'en était pas beaucoup étonné, précisant qu'à son âge, il avait eu la même fougue et la même détermination de servir son pays. Contrairement à moi d'après maman, à qui je ressemblais le plus. Courageux mais plus réfléchit avant d'agir dans le feu de l'action. Daisy était un subtil mélange des deux, bien qu'elle avait hérité de la tendresse, de la douceur et de la sagesse de maman. Son repère féminin sans nul doute.

Il était vrai que Carter avait facilement le sang chaud, braillant et protestant pour tout et n'importe quoi quand ça le contrariait et que ça n'allait pas dans son sens. Un peu comme la Fairley. Celle-ci n'avait rien trouver de mieux à faire que de se bourrer la gueule avant de faire une entrée plus que fracassante. J'aurais pu agir, l'aider à se trouver un appui pour se déchausser mais... Je n'étais pas chez moi, ce n'était pas sœur, encore moins mon enfant et je n'avais absolument pas intérêt à intervenir. Cela dit, il aurait peut-être mieux fallut, car Hawksley ne semble pas plus nerveux ou inquiet que moi. Que la belle ne nous fasse pas un coma éthylique ou nous serions dans de beaux draps. Valait mieux espérer pour nous, qu'elle ne soit pas mineure. Détail qui m'échappait encore. La vingtaine c'était sûr mais avec précision ça, je n'en savais foutrement rien. Toujours était-il, que la jeune femme était revenue dont on ne sait où, sac à dos d'école prônant sur son dos et bière presque vide à la main. Petite écolière avait continué de se miner le long de la route visiblement. Pathétique. Mais la belle peut s'amuser autant qu'elle veut avec son cher papa, moi ça ne marchera pas comme ça. Alors je la prend au dépourvu, lui rétorque qu'à l'inverse du Père Noël, j'avais plutôt tendance à m'occuper seulement des enfants pas sage, ponctuant le tout par une note un peu affective. Le coup de l'index sur son nez était peut-être de trop, sauf qu'intérieurement je bouillonnais de joie et de satisfaction, ma répartie lui avait cloué le bec, à part me demander de cesse de la toucher, c'était tout ce que la belle avait réussi à rétorquer. Un point partout balle au centre du coup Princesse ? Son "touche moi pas" avait sonné comme une douce mélodie de victoire à mes oreilles, c'était si bon de la mettre mal à l'aise avec trois fois rien.

Sourire intérieur et sérieux extérieur sur le visage, j'obtempérais sur les ordres du père de famille, faisant le tour de la table et me mettant dos aux fenêtres et portes fenêtres aussi me semblait-il, pour avoir une vue sur l'ensemble de la pièce. Sans parler de la Ellie boudeuse, qui s'était assisse face à moi, bière toujours scotché entre ses doigts mais qui fut fini d'une traite, pour ensuite la poser à terre, vide. Eh bien mon vieux, elle a une descente que j'aimerais pas faire à vélo ! Hawksley fait appel à une bien drôle de machine à roulette, nous laissant découvrir vin blanc et foie gras sur un plateau d'argent. Quel luxe... Voilà un fait auquel je n'étais nullement habitué et me voilà encore plus embarrassé que je ne l'étais déjà. Père demande comment se porte ma main, ce à quoi je rétorque que ce n'est pas la pire blessure à laquelle j'avais à faire. Sans plus attendre, la répartie de la blonde était sans appel. Un bout avec hein ? Je penche légèrement la tête de côté, sourire faussement amusé de sa remarque, limite j'aurais pu lui faire un "niah niah niah" digne d'un grand-frère un peu contrarié mais je n'en fis rien, simplement un regard et une gestuelle en disait déjà très long. Sans oublier ce léger rictus sur le bord des lippes, ne l'oublions pas celui-là je vous prie ! Suite à cela, je lui reprend la bouteille, me servant moi-même pour éviter qu'elle ne la vide à elle toute seule. Alors que je prends une première lampée de ce breuvage, voilà qu'il me demande si je suis américain. « C'est exact. Je n'y suis pas allé de mon plein grès, j'y suis allé pour ramener mon frère à la maison. Plus de dix ans sur le front à affronter les russes. » Et on s'en tiendra là pour cette fois, nervosité et alcool font que ma langue se délit un peu trop à mon goût. Personne n'avait besoin d'en savoir davantage à mon sujet. Et évoquer ma famille était toujours un sujet bien trop délicat à mon sens.

Entrée n'est pas terrible, heureusement l'alcool compense. Origine française non ? L'étiquette le certifie, tout du moins une vieille bouteille mais l'âge à bonifié son goût, c'était déjà ça. En terme de viande, les riches ne sont pas calés en tout cas, on voyait bien qu'il ne savait pas ce qu'était la famine. Les premières années avec ma famille avait été très compliqué, encore plus à la naissance de Daisy, car une cinquième bouche à nourrir demander plus de travail que pour quatre. Mais contre toute attente, nous nous en étions tous parfaitement sorti. Les mots d'Hawksley sont tendre, ampli de nostalgie à laquelle on sent une légère... Déception peut-être ? De n'avoir pu y contribué pleinement. Qu'en savais-je en réalité, je n'avais rien osé dire sur le moment, me contentant de scruter cette scène qui n'enchantait pas la blonde, qui faisait mine d'être ravie que son paternel lui déballes des regrets. Bien que je l'avais zieuté du coin de l’œil, j'avais joint mes mains entre elles, frottant mes lèvres sur le bout de mes pouces, à la recherche des mots justes. Coudes sur la table n'était pas poli mais qu'importe, je n'étais pas un riche, moi. « Je sais que ma mère aurait aimé qu'on ramène mon frère, j'ai trouvé ça normal. On a tous subi, chacun à notre manière, suffit juste de comprendre ce qui nous a fait souffrir pour apaiser les tensions. » Serait-ce là un conseil pour que le père de famille puisse mieux apprivoiser sa fille ? En tout cas j'avais tenté une approche d'un rapide coup d’œil vers ma voisine d'en face, qui semblait perdu dans son breuvage.

Perdu dans un autre monde, celui de ma propre famille, puisqu'à force de l'évoquer, des images d'un souvenir lointain s'enchaîne, je sens bien que tout d'un coup, on m'observe, me pose une question à laquelle elle m'est adressé et à laquelle il serait plus sage d'y répondre. Alors je fais mine de suivre une conversation qui n'en est pas une, passant d'un regard à l'autre, d'abord sur la Fairley, qui visiblement n'était pas celle qui m'avait parlé mais le Hawksley lui-même. Main se porte à mon verre, le dirige vers mes lèvres et voilà que sa question, me déroute totalement. Vin ne passe passe, manque de m'étouffer dans la stupéfaction. Moi, avoir des gosses ? Manquerait plus que ça. Reposant mon verre sur la table, je tousse pour évacuer le liquide coincé dans le fond de ma gorge, passant ma serviette sur mes lèvres pour me donner bonne figure. « Avec tout le respect que je vous dois Monsieur, en temps de guerre, je n'ai pas trop eu le temps de m'amouracher de qui que ce soit. Certes j'ai des origines Hongroises de par ma mère mais je n'allais pas faire mu-muse avec les femmes russes. De plus, au vu des temps qui court, j'ai pas envie de voir mes gosses se faire becter, j'ai déjà trop perdu pour ça. » Bien trop douloureux d'évoquer tous ces souvenirs. Mais sa curiosité à mon égard me fait défaut, ma langue est bien trop pendu ce soir et ça ne me plait pas. De plus, je ne doutais pas une seule seconde que la Fairley n'en manquait pas un seul mot qui sortait de ma bouche.
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Sujet: Re: It's a date ? Absolutely not ! [Stanlie]   Jeu 9 Sep - 15:22
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It's a date ? Absolutely not !

@Stanley Briggs et Ellie

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Hawklsey a les sourires et les mots aisés, l’habitude d’avoir le monde à ses pieds. Il a la patience de ceux qui dirigent et le charisme de ceux qui règnent. C’est ainsi depuis toujours, mais il reste humain et parfois oublie que certains sont comme insensible au charme. Le lieutenant engagé en fait parti – mais il a ramené sa petite bâtarde et ça, ça n’a aucun prix. Le chèque d’ailleurs attend patiemment sur le buffet à côté de la télé d’être remis, jolie somme à plusieurs zéros qui permettra au Briggs d’acquérir n’importe quel objet souhaité – à quelques exception près. Voilà la valeur d’Eloïse donc. De quoi vexer encore la gosse quand elle verra le bout de papier passer sous ses yeux. Calian n’est pas si bête pourtant, il se doute que rien de la situation ne plaît à la môme – et que reconstruire leur relation derrière sera compliqué, d’autant plus qu’elle s’esquive toute la journée et coupe court à chaque conversation. C’est d’ailleurs un miracle qu’elle daigne montrer le bout de son nez. Nez rouge, un énième signe évident d’un début d’alcoolisme.

Personne pour l’aider, elle n’en demande pas tant, tout à fait autonome, accueil glacial, elle n’espérait pas moins. L’air triomphant sur la bouille immature ne se meure pas avant d’avoir franchi le pas de la porte de chambre, où, un instant elle songe à se changer. Ouais, non, un débardeur et un jean c’est bien suffisant pour un dîner – et surtout elle n’a pas l’habitude de se déguiser. Réflexion est faite à son retour, tente de piquer, mais enfant est remise à sa place et se trouve surtout démunie suite au contact, laissant  le militaire remporter cette bataille – mais pas la guerre. Enfin, ils s’installent, elle face à la baie vitrée qui par la nuit renvoie l’illusion de l’appartement se mourant dans les lumières de la ville – en tête à tête avec l’invité. Si le père n’était pas là, on jurerait que c’est un dîner aux chandelles – sans les chandelles. Termine fond de bouteille d’une traite – surprend du coin de l’œil Stanley, presque surpris. Sourire en coin, clin d’œil – et ouais mon p’tit, des années de pratique étudiante, incrustation aux soirées médecines et un bon groupe de potes alcoolos et toxicos en prime, elle a été éduquée par les meilleurs - la crème de la crème. Un palmarès qui rendrait bien du monde jaloux de ses conneries.

Et les voilà servis, entamant leur dégustation, conversation s’orientant sur les blessures de guerre – pique de nouveau envoyée, à laquelle il ne réplique que par un sourire et sa tête penchant. Il lui fait quel genre de cirque là ? On dirait un petit chien qui ne comprend pas l'ordre donné. Sceptique mais le tambourin s’affole de ne pas avoir toutes les cartes en main pour comprendre ce qui se déroule dans la tête du soldat, voilà qu’elle prend la bouteille, se servant son premier verre de vin – un qu’elle va déguster cette fois. Sauf que l’autre charogne la lui pique et si son regard pouvait l’être, il serait assassin. Calian, en bout de table, ne peut que rester témoin de ce qui se joue entre les deux, lui aussi suspicieux mais pas aveugle à cette forme de complicité qui s’était crée, redécouvrant sa fille avec un contexte dans lequel il ne l’avait jamais vu. Pas souvenir de l’avoir déjà entendu parler de ses amis ou de sa vie privée – mais avait-il seulement pris le temps d’un jour l’écouter, alors qu’il avait toujours consacrer tant d’effort à l’ignorer. Comme si elle n’existait pas. Changement de sujet encore, tente d’en apprendre plus que ce qu’il en sait déjà sur celui qui à ramener la chair de sa chair.

Frère – famille, Ellie a la tête qui commence à tourner – un nom qui s’imprime déjà à l’entente des révélations – Carter, mentionné – les deux sont-ils liés ? Briggs ne s’était pas épanché sur la signification des prénoms données aux armes, il n’y en avait pas besoin, il était évident qu’ils avaient de l’importance, qu’ils correspondaient à des proches, disparus. Mais était-ce le frère dans ce cas ? Bâtarde ne peut que supputer. Préfère fermer son clapet pour une fois, parce qu’indéniablement, ça la ramène à tout son bordel familial et à l’absence de George. Simple hochement de tête de la part du maître de maison alors que gosse se fait plus intéressée par ce qu’il y a dans l’assiette, un moyen de contenir les émotions qui déjà en temps normal sont difficiles à contrôler, mais avec l’alcool sont exacerbées – prêtes à la submerger. Ce n’est qu’une question de temps.

Les langues finissent par se délier – blonde a horreur qu’on parle d’elle ainsi, comme si elle n’était pas dans la pièce – elle y trouve une douceur pourtant qu’il ne lui a jamais directement témoignée, fracassée par des mots qu’elle ne peut pas apprécier, vide le verre, passe sa frustration sur quelque chose, l’air amusé et ironique – un moyen comme un autre de cacher ce qu’il réside en son cœur - malheur. Mais vraiment, plus le temps passe et plus son malaise grandit – elle ne va pas tarder à s’allumer une clope, drogue de l’apaisement. Cerise sur le gâteau, Stanley ouvre la bouche – conseil, mère, frère. Elle se recule sur sa chaise, mouvement qui n’est pas insignifiant, comme pour prendre du recule face à la scène – fait tomber la bouteille à ses pieds. « Shit, j’vais jeter ça. » Exutoire temporaire tandis qu’elle court presque jusqu’à la cuisine – maladroitement. Quelques secondes lui permettent de respirer un peu – d’oublier l’image de la mère, morte dans les premières heures de l’apocalypse. Et elle, est-ce qu’elle avait essayé de la retrouver ? Doute persistera toujours, puisque ni David, ni George n’en ont jamais parlé. A-t-elle seulement manqué à quelqu’un lorsqu’elle était seule à vagabonder d’un lieu à un autre ? Tourne le robinet pour prendre un gorgée d’eau, calme ses démons et retourne dans la salle à manger où la conversation semble avoir reprise – ou continuée.

« Vous semblez avoir eu une famille aimante, lieutenant Briggs. C’est aussi ce que j’aimerais pour la mienne, mais nous avons encore beaucoup à reconstruire. Les rancœurs, vous savez. » Sourire coupable alors que pour la première fois Hawksley apporte son verre à ses lèvres, se délectant du vin. « J’ai connu meilleur, mais les denrées ici sont plus rares. » En parlant de la bouteille. C’est à cet instant que femme revient et se réinstalle, sous les yeux curieux du père, mais la langue cette fois est tenue. Ce n’est pas la première fois qu’elle fuit – courage ne fait qu’à moitié parti de son vocabulaire. Énième question – qui aura au moins pour mérite d’attiser la curiosité d’Eloïse – il s’étouffe, elle rit, lui tendant une serviette du bout des doigts, penchée en avant mais grand garçon utilise la sienne. Un instant qui aura effacé l’accident juste avant. Sourire moqueur collé au visage – il répond enfin à la question, gêné. Personne dans sa vie – ça la surprend un peu, honnêtement, y a toujours des folles pour supporter des caractères de merde quand le type est bien foutu et a une belle gueule en prime. Origine hongroise – elle peut presque le voir, à l’inverse de sa déclaration, faire mu-muse avec les russes. "Si c’est pas les femmes c’est peut-être les mecs." Qu’elle retient en entendant la fin – trou béant – putain d’empathie à la con – grimace pour se retenir de chialer comme une gosse – trop de sang dans l’alcool – ou trop d’alcool dans le sang, elle sait plus là.

« L’avantage c’est que si ton gosse est trop chiant tu peux le laisser crever dehors et le soucis est régler. Personne pourra te le reprocher. » Un accident est si vite arriver – et la pique au père n’en était pas vraiment une, réflexion presque trop sérieuse si on oublie les yeux brillants et la voix lasse. Ca commence à tanguer sévèrement tandis que le père réutilise sa petite télécommande, nouveau chariot arrivant, plus rempli que le précédent. Viande bovine est sortie, accompagnée de patates particulièrement bien préparées et une bouteille de rouge cette fois-ci pour accompagner le tout. Dans son coin, Eloïse bataillant contre des pensées intrusives, la tête qui tourne et la larme, unique, qui roule sur la joue – essuyée du revers de main. « Eh bah, c’est du beau morceau. » Ca la change des lapins et autres petits bestiaux. Siffle pour faire croire que la situation est sous contrôle, les joues meurtries par la rougeur et la chaleur – ouais, plus d’alcool pour elle là, sinon ils vont avoir le droit au saule pleureur – et elle a HORREUR de ça, gosse qui ne pleure quasiment jamais, seule émotion qui ne déborde pas. « J’espère juste que vos trucs génétiquement modifiés bousillent pas l’estomac. » Père sert tout le monde de nouveau. « C’est à toi de nous le dire Eloïse, c’est toi qui étudie la biologie ici. » Offusquée, faussement. « Tu seras surpris d’apprendre que j’ai pas pris spé faune. » Encore un truc qu’il ne sait pas sur elle – mais est-ce que ça la choque encore ? Pas vraiment.

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Sujet: Re: It's a date ? Absolutely not ! [Stanlie]   Ven 10 Sep - 0:19
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@Eloïse Fairley & Stanley Briggs
☆ ★ ☆
Tellement dérouté et peu à l'aise, que j'en avais oublié les bonnes manières une fois rentré. En même temps, mon hôte m'avait bombardé de questions et de remarques en tout genre, à peine avais-je fait un seul pas en pénétrant dans sa demeure. Donc les bonnes pratiques, comme se découvrir la tête ou de se débarrasser de son manteau -chose toute simple et banale pourtant- m'était littéralement sorti de l'esprit et du crâne. Ce n'était qu'à l'arrivée fracassante de la Fairley et de sa réflexion que j'étais bien apprêté, que ça m'avait percuté au cerveau. Fichtre, pas étonnant que je crève de chaud avec tout ce que je porte. Cela dit la casquette, s'il y avait eu une femme, n'importe laquelle dans cet appartement, je n'aurais pas douté une seule seconde qu'une remarque ou même un geste en direction de ma tête, m'aurait tout aussi bien fait réagir tout pareil. Seulement il n'y avait personne, si un tant soit peu, la blonde était un brin féminine quand ça l'arrangeait. Et puis vraiment, qui ferait sa coquette dans pareil apocalypse ? Parle pour toi beau brun, t'es habillé comme si t'était en cérémonie officiel et c'est juste un dîner. C'était que je n'avais pas trouvé mieux comme tenue. Je n'allais pas y aller en chemise et jean tout de même, quand on voit le costard -qui doit coûter une blinde en plus- du père, j'aurais fait un peu tâche et un peu trop relaxe. M'enfin, quand on voyait la Fairley, le contraste entre nous trois était sans précédent. Finalement, ma tenue était pas si mal. Ça relevait le niveau.

La scène qui suivait aurait très bien pu me faire rire, si Calian n'était pas des nôtres, alors un peu de contenance était de mise. Aussi, une simple petite remise à sa place du bout du doigt sur son nez, était largement nécessaire à ma satisfaction personnelle. Aller Ellie, tu vas pas bouder pour si peu quand même ? Il n'empêche que par cette petite marque affective -parce que c'en était bien une-, Hawksley avait la réponse à la question qu'il m'avait posé dès mon entrée, oui je m'étais bien familiarisé avec sa fille, un peu trop par moment. Mais nul besoin de lui faire savoir, que nos corps sans parler de nos visages respectifs, c'était un peu retrouvé trop près l'un de l'autre. Fait que je n'aurais jamais pu mentionné, puisque je me doutais très bien, que la jeune femme aurait pu nier ces passages saugrenues de notre rencontre. Cela dit, la chaleur de son bras et de son corps, lorsqu'elle s'était agrippé à moi pour ne pas se faire plus de mal qu'elle n'avait déjà du avoir en tombant en arrière, ne m'avait pas déplut. Sensation de réconfort et de douceur avait atténué cette rancœur entre nous, l'espace d'un court instant. Car dès que petite fille était de nouveau dans les bras de papa, tout ce que nous avions commencé à construire, avait volé en un millions d'éclats de verre suite à l'impact d'un zombie comme sur le pare-brise du camion. Boum, touché coulé du premier coup.

Alors pouvoir renoué un quelconque lien, même si ça lui clouait le bec deux secondes, étaient largement suffisant pour tenter d'atténuer sa colère à mon égard. Ou l'accentuer aussi après tout, faut pas oublier aussi que la miss est bourrée comme un trou. Bien que le pire était à venir, la descente de sa bière, même si elle touchait à la fin, était une scène que je n'avais pas loupé. Mais son clin d’œil m'avait dérouté, manquait plus que ça. C'était que la belle se croyait fine en plus en étant ainsi ? De plus en plus pathétique, la pauvre, je la plaignais, un peu. Plat arrive, petite fille rétorque que la prochaine fois, elle devrait arracher un bout avec et le faciès que je lui renvoie, la déroute encore plus que celui d'avant. Décidément il lui faut vraiment pas grand-chose à celle-là pour se sentir mal à l'aise. Même lui piquer ce qui semblait être, SA bouteille, était un jeu auquel je prendrais beaucoup de plaisir à participer. Toi t'a assez bu, moi pas encore assez, laisse-moi me détendre un peu également, ça rendra l'ambiance moins tendu, si on est deux idiots à rire pour un simple "pipi caca popo", parce que là clairement, qu'est-ce qu'on se fait chier ! Famille est énoncé, pour la première fois depuis un petit moment, même Ellie n'avait pas eu ce privilège lorsque l'on avait roulé vers Eden et pourtant c'était pas la conversation qui aurait pu m'y aider ou m'y inciter. J'en avais juste pas ressenti le besoin, là on avait l'impression que j'avais besoin de me justifier sur un fait qui ne regardait que moi, personne d'autre. Pourtant ça m'avait échappé, malgré tout, malgré moi et mes principes.

Même entre deux bouchées de son soi-disant foie gras et deux lampées de son vin, on ne peut être tranquille plus de quelques secondes. Est-ce qu'il arrivait à manger et boire entre toutes ses questions ou ça se passait comment ? Cela dit à quoi est-ce que je m'attendais, on allait pas passer le reste de la soirée à se regarder dans le blanc des yeux, ça aurait été encore plus malaisant que ça ne l'était déjà depuis le départ. Fairley retombe dans le dossier de son siège, fait tomber -volontairement ?- sa bouteille à ses pieds pour se lever brutalement. Au fond, on sent bien que le sujet est délicat, que ça doit lui remonter des souvenirs peut-être plus douloureux que les miens, après tout, je ne connais rien de sa vie en dehors de son paternel et c'est un fait, qui m'ennuie un peu. Si je veux mieux apprivoiser et interpréter la demoiselle, je dois quasiment la connaître sous toutes ses coutures, même les plus douloureuses, voir intime. C'était ce qui renforçait une potentiel amitié. Parce que tu comptes pactisé avec l'ennemi crétin ?! T'es suicidaire. Une famille aimante... Je ne retiens que ça de sa phrase, le reste m'échappe. Les souvenirs reviennent. Nostalgie s'empare de mon être, m'efface, m'emmène ailleurs, dans un temps jadis, où nous étions tous les cinq, unis comme avant, riant et nous délectant de nos repas bien mérités à la sueur de nos fronts. Plus solidaire que nous tu meurs. Mais souvenir d'enfance s'estompe, laisse place à la réalité, celle à laquelle je suis confronté, sans eux, parmi une autre famille qui n'est en rien semblable à la mienne. Verre vient rejoindre mes lèvres, le breuvage tente de me faire tuer à cause d'une fausse route, car Hawksley ose me demander si j'ai des mioches. Sérieusement ?! Ellie s'en amuse et me tend sa serviette, sauf que trop tard, dans le feu de l'action j'avais moi-même anticipé le coup. La garce, elle a reprit un point d'avance à cause de mon inattention.

Tandis que je m'explique que non, je n'ai pas réellement eu le temps de copuler avec qui que ce soit, pour ne pas engendrer de descendance dans un monde qui part littéralement en couille, voilà que la douce se met à avoir les yeux larmoyants. Sans perdre plus de temps, je saute sur l'occasion pour lui tendre sa propre serviette, me penchant au-dessus de mon assiette sans me soucier de me tâcher accidentellement -ce qui ne m'arrive pas, fort heureusement car de l'autre main je retiens mes vêtements et surtout ma cravate. « Tiens, t'a encore une petite goutte, ça me stress. » La vérité, c'était que je raffolais de la taquiner, ce n'était en rien méchant, ma petite remarque mais en revanche, je sentais le regard méprisant du père. Cesse de faire l'idiot ou ça va mal finir. Mais humour du moment est vite effacé par sa phrase, bien que réconfortante j'en conviens mais qui pour moi, me fait prendre conscience de mon incompétence personnelle. Ce que j'avais commis, je ne pourrais jamais me le pardonner. Alors sourire sur le coin des lèvres se transforme en une expression de remord flagrant, mélancolie s'empare de mon visage, l'émotion est trop intense pour être retenue. « Pas quand tu fais la promesse à ton père de ramener tout le monde en vie et que tu échoues. Moi je me le reproche. » Les yeux plongés dans les siens, l'instant est beaucoup trop intense, je prie intérieurement pour qu'elle comprenne où je veux en venir. Scène surement trop intime pour Hawksley qui fait intervenir un nouveau plateau téléguidé, place au repas donc. Yeux se quittent, gorge se racle, maîtrise des émotions et on peut entamer la suite.

Le plat de sa fameuse viande arrive. Intéressant. Rien qu'à la découpe, on sent qu'elle n'est pas naturelle et le goût par la suite le confirme, je grimace rien qu'au premier coup de dent. Cela dit, je ne perds rien de leur conversation, encore moins le fait que oui, c'était un sacré morceau. Et pendant qu'ils discutaient tout deux sur les études de la belle -ainsi dont j'avais ma réponse sur ce qu'elle faisait- je me servais en vin. Par politesse j'aurais pu servir tout le monde, sauf qu'au vu de l'état de ma voisine d'en face, ce n'était pas trop une bonne idée et servir son père, serait mal poli vis-a-vis d'elle, de l'ignorer. Trop de bordel ! Merde débrouillez-vous tout seul et puis voilà. Bref, tout ça pour dire, qu'à présent, j'avais cru comprendre que la Fairley étudiait la biologie, intéressant. Études très strictes et de haut niveau, ce n'était pas à la portée de n'importe qui. C'est que d'un sens, la demoiselle devait posséder une sacrée intelligence, comme quoi il ne fallait jamais se fier à la première impression sur une personne. « Moi j'suis spécialisé faune par contre. » Depuis quand tu parles et t’immisces dans une conversation toi ?! Depuis que je sais chasser et tuer mes proies. Celle-ci est tout sauf du vrai. Nouvelle bouchée, qui me fait tirer une moue de dégoût, mâchoire qui pourtant est solide, peine à mâcher ce bout de bidoche. C'est mangeable ça ? Plus de patate s'il vous plait c'est ignoble. Plutôt une gorgée de rouge pour faire glisser le tout, ça ira mieux. Langue ce délit de nouveau. « C'est censé être du bœuf ? Pardon mais... Elle est trafiquée... Elle ne fond pas dans la bouche et elle est aussi dur que la semelle de ma ranger. J'espère qu'elle ne vous a pas coûté cher parce que c'est du toc. » Pour parler dans ton jargon de riche le vioc.

Cela dit, je finis mon plat, parce que c'est plus poli, même si ça me dégoûte de ne pouvoir apprécier ce met, qui pourtant fait parti de mes préférés. En revanche, ce reste de sang qui glisse sur les rebords de l'assiette, ce rouge sanguin au fond du verre, me font perdre la tête. Des fragments de la mort de Daisy me reviennent en mémoire, mon arme à la main, la détresse dans son regard. Même cligner des yeux ne m'aide pas, je la vois à travers mes paupières. Je finis par secouer ma tête, essuyant mes lèvres du revers de ma serviette, m'excuse et sort de table pour m'aérer la tête par la baie vitrée. La bouffée d'air frais de la nuit fraîche, est une source revigorante mais n'apaise pas mon cœur meurtri de remord et de reproche. Il faut quelque chose de plus fort. Ni une ni deux, j'extirpe une clope de ma chemise qui vient se perdre sur mes lèvres -heureusement qu'il n'était pas dans ma veste ce paquet-, l'allume en plissant les yeux tandis que ma main recouvre l'autre qui se glisse sur la roulette du briquet. Cigarette allumé, je ne perds pas une seconde de plus à tirer ma première latte, me focalisant sur le nuage qui s'échappe dans la nuit noire. Souvenir amère s'estompe petit à petit, le tabac fait son effet, c'est déjà un bon point. Bras accoudé à la rambarde, se penchait n'est peut-être pas la meilleure solution mais ça me fait penser à autre chose, de voir les quelques passants traversés la rues d'en face.
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Sujet: Re: It's a date ? Absolutely not ! [Stanlie]   Ven 10 Sep - 13:32
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It's a date ? Absolutely not !

@Stanley Briggs et Ellie

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Elle voit le jugement dans les yeux – la tenue qui n’est pas suffisamment élégante, l’exigence qu’on pose sur les épaules. Mais wesh, c’est un dîner, pas le festival de Cannes. L’invité c’est le ravisseur, même pas le Chef de l’Armée en personne. Donc ouais, jean et débardeur c’est bien plus que suffisant pour les beaux yeux des deux hommes présents. Puis excusez la, elle vient de sortir d’une dur journée de labeur – et d’un bar un peu miteux mais well, on fait avec ce qu’on a hein. Au moins ils ont la décence de ne pas faire de remarques. Enfin – jusqu’à ce qu’il lui touche le nez, marque bien trop affective d’ordinaire, ici se moquant clairement et notant une complicité qu’elle pensait avoir brisé lorsqu’ils s’étaient quitté. Prise au dépourvu – à quoi il joue putain ? Alors qu’Hawksley ne relève pas, sauf peut-être le fait que le militaire est bien à l’aise avec sa fille, comprenant qu'ils ont eu le temps de créer une forme de lien sur le chemin.

Enfin assis, une table pour les séparer – Calian se dit que c’est mieux ainsi, ça leur évitera de se sauter dessus, que ça soit pour se battre ou mener un tout autre genre de guerre. Il ne sait plus vraiment – mais est-ce que cela le concerne ? Disons qu’il y a une limite à ce qui peut se dérouler sous ses yeux. Il ne peut s’empêcher de grimacer à la vue du clin d’œil, la connaissant, ironique, mais qui pourrait faire penser ou espérer bien des choses à leur invité. Les hostilités continuent alors, suite à la question sur la morsure – une chose de plus qui pouvait lui faire honte chez Eloïse, quoiqu’il connaisse parfaitement ses bons côtés de part les quelques récits d’Eleonore, lorsqu’elle était contrariée, les mauvais ressortaient bien facilement – émotive, crue, violente à présent alors qu’il ne l’avait jamais vu se battre autrement que verbalement avec le reste de ses gosses – mais que c’était-il passé pendant son absence ? Assurément, il aurait dû prendre sa bâtarde avec lui lorsqu’il est venu ici – mais elle aurait sûrement refuser de laisser les Fairley derrière elle. Les voilà à présent en train de se disputer la bouteille de blanc. Patiemment, l’hôte observe la scène, incrédule mais de marbre.

Enfin nouvelle question pour briser cette dynamique pour le moins pitoyable, mais l’ambiance s’alourdit. Les langues se délient, les confessions s’entendent. L’alcool, parfois, est un bon médicament – ce coup de pouce pour aider à parler et a en apprendre plus. Briggs en est victime, semblant tenir l’alcool aussi bien que la demoiselle. Les mots sont des lacérations – et sans vraiment le vouloir, Eloïse fait tomber la bouteille, trouvant sa porte de sortie et s’esquivant ainsi, prenant un peu de temps pour réorganiser les pensées et les émotions, tirant une croix sur les questions portant sur la défunte mère. C’était cette femme qui l’avait élevée, bien sûr qu’elle l’aimait ! Non ? Eh merde – la voilà en proie à des caprices de gosse, comparant les gestes d’affection entre elle et la fratrie. Et assurément, George a toujours été plus couvé qu’elle. Mais c’était normal après tout, c’était le petit dernier. Damn it, s’étendre sur le sujet ne l’aidera pas – respire et fait son retour comme si de rien n’était. Sauf que si, apparemment le père a encore raté une occasion de se taire – et Briggs est plongé dans ses plus sombres pensées. Puis de nouveau, question franchit les lèvres ce qui cette fois à le don de faire rire la plus jeune qui théâtralement vient à sa rescousse – même si c’est un peu tard.

Mais l’ambiance rapidement change de nouveau pour elle – et cet ascenseur émotionnel commence à l’épuiser. Une larme roule – elle l’essuie aussi vite que possible et voit le militaire se précipiter, bras tendu et torse surplombant la table, vers elle. Réflexion fait naître au coin des lèvres un sourire, tandis que le daron se retient de se facepalmer. « C’est gentil, Love, merci. » Raillerie délicate, légère – comme on l’envoie à l’amant – sauf que le garçon est loin de l’être. Père ne peut que regarder cette scène affligeante, l’impression d’y voir un vieux couple et leur scène de ménage se jouer entre les quatre murs de SON appartement. Heureusement, le vin est là pour noyer ses pensées et le désarroi. Lui aussi, à force, allait finir saoule, d’autant plus suite à la remarque de sa chair, le renvoyant quelques années plutôt au coup de fil passé et à sa froideur, ne lui donnant que les coordonnées d’Eden, sans ne jamais venir la chercher. Pas le seul à plonger en enfer, les derniers mots cédés, que seule Ellie peut capter. Promesse – échec. Elle doit se retenir à la table, devient blême – folie tourne. L’impression que la langue de Stanley lui reproche sa propre incompétence à protéger, mais c’est de lui dont il parle – et soudainement, ils ont bien plus à partager qu’une table et une viande trop nerveuse.

Calme règne, silence de plomb – chacun concentré sur l’assiette, tentant de ne pas laisser les émotions les dépasser. Ellie ne tient plus, pose un coude sur le meuble et sa main sur le front, couvrant les yeux, laisse échapper trois notes bancales qui pourraient ressembler à un rire si elle ne paraissait pas aussi ébranlée. Et finalement, trouve le courage de casser cet enchaînement – passant semblant de colère et d’injustice sur la viande qui n’a rien demander – mais de toute façon, si morceau est dans leur assiette, c’est qu’il n’y a plus rien à attendre de lui, pas même une protestation. Gamine cela dit, est moins piquante et son ton bien plus doux depuis la dernière révélation. Voudrait bien se resservir un verre, malheureusement elle ne tiendra pas debout avec un nouveau coup dans le nez. Au final, l’on révèle les études, donnant une petite indication tout de même sur la majorité atteinte, peut-être aussi sur le fait que la gosse est suffisamment studieuse pour aller à l’université. « Moi j’suis spécialisé faune par contre. » Mâche les mots, attise un rire qu’elle tente de contenir. « Tu t’y connais en chatte donc ? » Qui lui échappe bien trop naturellement, un sourcil relevé et l'air particulièrement intéressé et moqueur – ça y est, il n’y a plus ni limite ni retenue. « Eloïse ! » Roulement des yeux à l’entente du prénom et de l’air offusqué du Padre. Keep calm man, that’s just a joke. Et enfin, Briggs éclaire le fond de sa pensée, critiquant ouvertement la malbouffe qu’on leur offre. « Ha ! » Cheh, rit un peu et tente de rester digne, sinon elle serait déjà écroulée sur la table à taper du poing.

Remarque, cela dit, ne plaît guère à l’hôte, qui contient son mécontentement et commence sérieusement à perdre patience avec ces deux idiots pompets. « Vous serez surpris d’apprendre qu’en effet, avec le peu de ressources que nous avons, trouver une bonne viande de nos jours est compliqué. J’ai bien essayé dans acheter à un chasseur, malheureusement au vu de la fête qui se prépare, tous les stocks étaient déjà vidés. » En explication – moment de honte qui est vite passée. Ellie ne touche quasiment pas à l’assiette, elle n’est pas en manque de fer, a pu chasser un peu en dehors d’Eden grâce à la technique de Karl. Même les patates sont laissées à l’abandon – l’estomac serré malgré la légèreté des derniers instants – appétit coupé par les révélations. Perdue un petit moment dans ses pensées, elle revient sur Terre lorsque le lieutenant quitte la table pour aller se réfugier dehors, une fois que le maître de maison le lui autorise. Blonde suit du regard les mouvements, lents, abattus – soupire et se lève à son tour. « Reste là. » Hochement de tête, même si savoir qu’ils vont de nouveau être en tête-à-tête ne lui plaît pas vraiment – ils doivent avoir des choses à régler tous les deux.

Avant de le rejoindre, la bâtarde passe chercher son paquet de clope, un truc qui lui a putain de manqué dehors – la prochaine fois elle fera ses stocks. Et la voilà dehors, refermant la porte vitrée derrière. Il fait frais – en hauteur, les températures baissent. « Ah bah. » A la vision du soldat clope au bec. « J’venais t’en proposer une mais j’vois que c’est pas nécessaire. » Puis limite, rangeant le paquet à l’arrière de son jean et allumant sa cigarette, la concentration de mise. « Fais gaffe à pas tomber – j’veux pas me faire accuser de meurtre non plus. » Tente un peu d’humour noir – pourtant elle aussi s’accoude, postée à cinquante centimètre du gorille qui ressemble plus à un chien battu dans l’instant, une vision qui brise un peu le palpitant et l’oblige à détourner les horizons vers la ville. Lumières sont flous, ont raison de sa sobriété aussi. Mais spectacle est somptueux quand elle croit voir les lueurs danser sous les yeux. Cherche les mots pour essayer de le réconforter, mais vraiment, l’alcool coule à flot dans les pensées. Est-ce qu’elle doit réitérer le geste de la dernière fois ? Instinctivement, elle dirait oui – après mûre réflexion, elle se souvient de forme de trahison. Pouaaaah, pourquoi c’est si compliqué, les relations ? « Ecoute, j’sais pas comment on fait pour donner un peu de réconfort aux gens, mais, tu peux pleurer sur mon épaule, là, regarde, c’est du solide ! » Tape sa propre épaule pour montrer qu’elle est costaud.

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Sujet: Re: It's a date ? Absolutely not ! [Stanlie]   Sam 11 Sep - 0:22
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@Eloïse Fairley & Stanley Briggs
☆ ★ ☆
Cette complicité qui se rétablissait entre nous, me faisait sourire intérieurement. La première chose que j'avais craint en la retrouvant, était qu'elle ne me saute à la gorge, en employant tout un tas de noms d'oiseaux tous plus poétique les uns que les autres, pour m'en mettre plein la gueule. Mais fort heureusement pour moi, il n'en fut rien, puisqu'à la place, ce fut juste une exclamation peu ravi en réalité de me revoir. Alors si le reste du repas pouvait se passer de la même façon que cette entrée fracassante mais avec une petite remise en place de temps en temps, pour lui faire rendre compte que se bourrer la gueule ne servira à rien, mis à part la rendre plus idiote qu'elle ne l'était déjà d'être dans un tel état, ça devrait ne pas trop ruiné ma soirée. Pourtant, sur le moment de me mettre à table je n'avais qu'une hâte, manger et m'enfuir au plus vite de cette demeure de l'enfer. Si maman prétendait pouvoir ressentir les ondes d'une maison ou de tout autre lieu d'habitation, je commençais à me demander, si à sa mort, elle ne m'avait pas transmit son don, car ici, je n'étais clairement pas à ma place. Bien que papa et Carter n'y avait jamais cru, bien trop cartésien pour toutes ces fadaises, j'étais resté assez curieux sur le sujet et Daisy quant à elle, en était persuadé. De nous cinq, c'était elle la plus fragile, la plus réceptive à tout ce côté paranormal. Mais pour l'heure, l'ambiance qui régnait ici n'indiquait rien de bon, aussi peut-être que rester le plus silencieux et le plus stoïque possible, réussirait à faire passer cette mauvaise impression. Pas besoin, la Fairley se chargeait de l'animation, en plus des questions indiscrètes et malaisantes de son paternel.

Y a pas à dire, rien qu'à nous deux, on met l'ambiance. Entre une Ellie bourrée, moi qui réagit avec plaisir à ses piques et son père qui nous observe sans trop savoir quoi dire, ni quoi faire, la scène qui se déroule dans cette pièce n'avait vraiment ni queue ni tête. Nous aurions été que tous les deux avec la blonde, nul doute que l'atmosphère pesant se serait dissipé très vite, l'alcool aidant à nous détendre. Enfin de mon côté, j'étais loin d'être pompette, ça me déliait juste la langue, rien de plus. Par contre père Hawksley lui, assistait impuissant à notre complicité naissante, j'en étais pas vraiment navré pour lui. S'il avait loupé le coche avec sa fille, homme riche et sans sentiment pour ses semblables, ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même, je n'allais pas m'amuser à le plaindre pour ses méfaits. Sauf que celui-ci ne me lâche pas, l'interrogatoire semble sans fin et la Fairley, prend même la fuite. À sa place, j'en aurais fait de même, si je le pouvait bien entendu. Sauf que souvenir me retienne, me replonge dans un monde, un univers qui m'appartenait et qui m'était propre. Verre aux lèvres pour faire mine de ne pas avoir était happé par petite nostalgie et la question manque de me tuer sur place. Pomme d'Adam avale de travers, reste bloqué dans le fond de la gorge et je m'étouffe, prit au dépourvu par une simple interrogation. Des mômes, vraiment ? Par les temps qui courent ? C'est Ellie qui vient à mon aide, un peu tard certes mais son euphorie me touche et ne me gêne pas, scène est comique après tout, même si ça lui fait regagner un point et ça, ça blesse mon égo par contre.

Mes mots pour m'expliquer que je n'ai pas de progéniture et la raison du pourquoi et du comment, semble affaiblir subitement la douce enfant. Manquait plus que ça. C'était l'occasion de lui sauter dessus, de lui rendre la pareille et de lui faire savoir, que sa petite émotion sur le recoin de son œil, me stressait, tout en lui tendant sa serviette. Love. Sourire aux bords des lippes, je me délecte de sa répartie, qui sans trop savoir quoi faire, énerve le maître de maison. Vraiment, elle comme moi, nous n'avions aucun respect pour lui, c'en était drôlement divertissant. Finalement, moi qui redoutait la soirée, la blonde et moi-même, formions un duo de choc jusqu'ici, pour déroutait ce père de famille malgré lui. Y en avait pas un pour rattraper les bêtises de l'autre, c'en était amusant. Sauf sa remarque que si on se débarrasse du mioche, y aura personne pour nous le reprocher, me fait tiquer sévère. De nouveau les souvenirs s'en mêlent, font perdre pied, me rappelle à quel point j'ai étais un incapable. Les explications fusent, bien qu'un peu bancale mais expression sur le visage veut lui faire comprendre, à tel point ça me concerne moi personnellement et me ronge de l'intérieur à tous les niveaux. Personne ne peut m'aider. Rien ne peut me guérir, c'est un fait, c'est ainsi, les médecins ont tous était formelle là-dessus. Je devrais vivre toute ma vie, avec le poids des remords sur les épaules jusqu'à ma mort. Petite séquence émotion ne semble pas être du goût de mon hôte, qui fait déjà place au plat principal. Et bien, c'est du service rapide tout ça dis donc. Puis leur conversation m'intéresse, bien que je m'attaque déjà à la viande disposé dans mon assiette, je ne loupais rien.

Tout ceci était fortement intéressant, même si la pauvre Ellie semblait en total détresse. C'était pourquoi, après m'être servi en vin, j'avais daignais intervenir et contre tout attente, j'en attendais vraiment pas moins de la répartie de la blonde. Si je m'y connaissais en chatte ? Ma pauvre chérie, je te rétorquerais même que je m'y connais sur le bout des doigts sur les chiennes. N'y voyait aucun sous entendu bien entendu. Mais Calian s'indigne du comportement de sa fille, me privant donc de ma répartie. Oh bah non merde quoi ! J'aurais aimé lui dire moi ! Alors je souris légèrement, passant une main sur mes lèvres, comme si cela camouflerait mon euphorie du moment. Yeux passent d'une personne à l'autre et lorsque je capte ceux de ma belle blonde, en étant sur que Hawksley ne me scrutait pas du siens, je lui glisse un clin d’œil de celui que l'homme à ma droite ne peut voir, petit secret entre nous ma douce, toi même tu sais. Puis je retourne à mon plat, l'air de rien, tente de donner conseil au petit cuistot mais visiblement, mon aide n'est pas la bienvenue, c'était même plutôt maladroit de ma part. Bon d'accord, je venais de me faire rembarrer en beauté. Bien fait pour moi. On l'avait peut-être un peu trop émoustillé le pauvre vieux. « Je m'inquiétais juste du fait, que vous auriez espérer me faire plaisir avec une viande de qualité et pas les repas semi gastronomiques qu'on nous sert à la caserne. Histoire qu'on ne vous arnaque pas une seconde fois. » Je me veux plus sincère, plus calme et honnête dans mes propos, même si je n'en pensais pas moins, il faisait ce qu'il voulait de son argent après tout.

Finir mon plat est un peu compliqué, je bois certainement un peu trop et surtout trop vite, dans l'espoir que le vin apaise ce goût infecte de chaire trafiquée mais en vain. Mort de ma chère sœur me revient comme un coup de couteau à cause de la vue de tout ce rouge un peu partout face à moi. Sueur perle sur mon front, chaleur de stress me prend au tripe, de l'air vite. Chassant toutes ses pensées en secouant vivement mon crâne, je demande la permission pour me lever de table. Hawksley, même si un peu contrarié, accepte volontiers d'un revers de main, comme pour me dire de dégager. Tant qu'il était d'accord, je ne me faisais pas prier pour sauter sur l'occasion de son approbation. Le simple fait de sentir l'air frais fouetter mon visage, me fait le plus grand bien. Ô dieu que j'en avais besoin ! Clope s'extirpe du paquet, vient s’aplatir entre mes lèvres et se fait allumer sans trop de difficulté malgré la petite brise, que je camoufle d'une main. On ne peut décidément pas se reposer cinq petites secondes dans cette baraque, sans que quelqu'un ne vienne vous emmerder. Accoudé aux rebords, je préfère ignorer la présence derrière moi, scrutant les passants quelques mètres plus bas. Les mots dans mon dos, me font savoir de qui il s'agit. La fumée qui sort de ma bouche, était comme un long soupir de lassitude. Qu'on me foute la paix deux minutes s'il vous plait... Mais j'aimais mieux que ce soit la demoiselle, plutôt que son père qui viendrait me faire le moindre reproche vis-à-vis de son égard à elle.

Ne pas tomber hein ? Me suicider était vraiment la pire décision que je pourrais prendre, l'envie n'était clairement pas présente, bien qu'il n'y avait plus grand-chose qui me retenait sur cette Terre désormais. Même si la Fairley n'était qu'à quelques centimètres de mon emplacement, je parvenais à sentir la chaleur qu'elle dégageait. Ses mots vint rompre le silence qui s'était installé, dommage, ça n'aura pas duré longtemps. Bien qu'on sente que ses intentions sont de m'aider à me sentir mieux, plus léger, je ne peux que sourire malgré moi de son état de sobriété. Qu'est-ce qu'elle est ridicule dans cet état mais si attachante. L'observant de côté, je lâche un léger rire entre les dents, pour finalement reprendre du sérieux dès aussitôt. Le regard se perd un peu partout de la ville, pouce s'amuse à tapoter l'arrière de la clope pou faire disparaître les cendres, tandis que la braise continue de brûler le tabac. Nouvelle taffe. Nouvelle bouchée. Nouvelle expiration. La simple vue de la fumée m'apaise, me rappelle ces journées hivernales où nous jouions dans la neige, nous amusant tous les trois à faire semblant de fumée justement, rigolant de nos imitations. Souvenir plus joyeux déjà, qui me réconforte un peu à briser la glace. T'as saisis le jeu de mot ? « Je ne m'attends pas à ce que tu me pardonnes. Je n'attends rien en fait. Si j'ai accepté de te ramener c'est parce que j'ai cru... » Peut-être qu'une bouffée de plus de nicotine, m'aiderait peut-être à avouer le reste ? En tout cas nouveau nuage avant de poursuivre.

« J'ai cru que ça soulagerait mon âme de mon échec. La vérité c'est que ça n'a rien changé. Elle est morte de mes mains et t'avoir sauvé toi, ne l'a pas ramenée, elle. » Nouvelle pause, l'émotion est bien trop grande finalement. Je préfères détourner le regard, sentant les larmes me monter et se poster sur le bord de mes paupières. Ne pas craquer, ne pas craquer, ne pas craquer... Main se glisse sur mon visage pour estomper tout ça. Nouvelle inspiration et j'ose croiser ses iris, me redonnant un peu de force. De ma main libre, j'extirpe mon bien le plus précieux, à savoir le porte clé que ma sœur m'avait cédé avant de mourir de ma main. Doigt se glisse dans l'anneau, pour laisser pendre l'objet dans ma paume et lui dévoilait la photo de famille de nous cinq qui s'y trouvait. « Tu lui ressembles, d'une certaine façon. » Objet retourne dans sa poche, on abuse pas des bonnes choses et la peur de le perdre lui aussi, est une forme de paranoïa que je m'étais infligé. « Pour nos parents, c'était important que l'on atteigne les remparts d'Eden, pour que l'on puisse continuer de vivre tous ensemble. Comme tu peux t'en douter, je suis le seul survivant. La réalité, c'est que ton père n'est pas le mien, ils n'ont rien en commun et tu n'es pas Daisy. » Dernière phrase était peut-être un peu trop mauvaise à mon goût, mieux valait-il mieux se rattraper non ? Me tournant face à elle, un coude toujours posé sur la rambarde, de nouveau ma main libre vient se lever et glisser une mèche rebelle derrière son oreille. « Quand il m'a donné ta photo pour te retrouver plus facilement, je suis resté bloqué sur le fait que vous étiez blonde toutes les deux, c'est ce qui m'a fait accepter. » Les aveux étaient peut-être un peu trop osé non ? Qu'importe, c'était mes derniers instants en sa présence, peu de doute que l'on se recroise ailleurs alors autant tout lui dire, que la conscience se soulage et que l'on continue chacun de notre côté notre petit train-train de vie.
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Sujet: Re: It's a date ? Absolutely not ! [Stanlie]   Sam 11 Sep - 13:18
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It's a date ? Absolutely not !

@Stanley Briggs et Ellie

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Légèreté des piques apaise la rancœur – par moment fait oublier la trahison. Peut-être que c’est volontaire, parfois, de ne pas se rappeler que c’est cet homme qui l’a privée d’un peu d’espoir et de sa liberté en la ramenant dans cette prison dorée. Sûrement parce qu’il est confortable de lui parler, que malgré l’air bougon que blonde peut arborer lorsqu’il lui répond du tac au tac, ça l’amuse – évidemment, sinon elle ne répliquerait pas autant qu’elle le peut. Complicité choque – étrangeté de cette nouveauté, découvre des sensations avec lui qu’elle n’a encore jamais eu l’occasion d’expérimenter ailleurs – ou si rarement qu’il lui semble parfois qu’elle ne les a vécu qu’en rêve – rêves profonds et lointains d’une gamine encore pleine d’espoir. Stanley est réconfort, même s’il peut se montrer brute et parfois ramener à la réalité de la pire des manières qui soit, sans même en avoir conscience. Et ça terrifie, lorsqu’elle y réfléchit. Il n’est pas encore trop tard pourtant – ils ne sont pas aimantés – loin d’être attachés -n’est-ce pas ?- alors après ce repas elle lui rendra les munitions et ils n’auront plus rien en commun.

Sauf que ça serait bien trop simple – et God knows que les relations d’Eloïse Fairley ne peuvent être décrite par ce mot – simple. Non, qu’importe les efforts mis, toute sa vie s’est résumée à déambuler parmi la complexité de ses liens – funambule qui par milliers de fois a dégringolé. Seul trésor parmi les ombres de ceux qui la pointaient du doigt – George, trônant tel un soleil dans les ténèbres, sourire si bienveillant et doux qu’elle se sentait pousser des ailes. Quel ironie de s’être convaincue que le gosse avait besoin de sa grande-sœur pour survivre alors que l’inverse était plus réel. Ainsi, ce qui se forge en l’instant éveille la curiosité – et c’est sûrement ainsi qu’elle combat les peurs qui l’accablent, l’envie de savoir jusqu’où ça peut aller et de profiter un peu de la chaleur que le Briggs lui offre sans, vraisemblablement, rien demander en retour. Gamine saute sur la moindre occasion pour mener la danse – comme au moment où il s’étouffe et qu’elle tente de lui refourguer presque sensuellement son mouchoir, sourire en coin scotché aux lèvres. Occasion suivante lui est accordée en signe de représailles et le voilà tentant d’essuyer une perle salée à présent invisible. Réponse par des mots d’amour – invité se prêtant au jeu.

Un, ceci dit, que la situation agace à mesure que le temps passe, c’est le Hawksley. Il peinait déjà suffisamment avec sa bâtarde pour que le lieutenant – engagé et invité à mettre les pieds sous la table dans SA demeure, rappelons-le – ne la pousse un peu plus dans ses mauvaise manies. Calian a donc à présent deux gamins sur les bras, dont l’un est un adulte qu’il pensait jusqu’alors un peu plus sérieux. Pour autant, il ne les coupe pas dans leur délire, quoique la vision de sa fille si blême après la dernière remarque du militaire le laisse pantois. Il fallait être un idiot finit pour ne pas comprendre un peu ce qu’il voulait dire par "je me reproche tous les jours de ne pas avoir tenu la promesse faite à mon père, aka maintenir tout le monde en vie". Traduction : il n’avait pas réussi à protéger des êtres chers pour lui, le reste de sa famille – et ça, Ellie sait mieux que quiconque ce que ça signifie. Inquiet pour elle, au courant de son plus grand traumatisme bien qu’il ne fût pas présent le jour où elle l’appris, contrairement à ses autres enfants, Calian amorce un premier mouvement pour aller chercher sa main – mais se ravise parce qu’il sait qu’elle n’en voudra pas et plutôt, jette son dévolu sur le verre de vin.

Heureusement -plaît-il ?- sa chair recommence avec ses remarques – qui cette-fois indigne le père. Ce n’est pas ainsi qu’on l’a éduquée, cette gosse enfin ! Visiblement, il coupe Briggs qui devait s’apprêter à répliquer – et ça, Calian en est un peu fier, parce qu’il n’est plus certain de vouloir voir les deux aussi proches. Au tour d’Eloïse de recevoir un clin d’oeil, complice, plein de promesses qui n’en sont pas vraiment – juste des mots, pas d’actes pour en attester – pas qu’elle veuille passer à la casserole, mais, bref, passons à autre chose, voulez-vous ? Plutôt, on lui fait une réflexion sur la qualité merdique de la viande, ce qui a le mérite de faire rire la blonde – et faire siffler les oreilles d'Hawksley. Recadrage neutre, qui ne pourrait être bien pris. Qu’importe, voilà l’hôte excédé par l’attitude des deux mômes et son impuissance face à la détresse de sa fille. Briggs intervient de nouveau, et la seule femme de la pièce se délecte de cet échange, presque prête à faire la remarque que "lorsqu’ils auront finit de comparer qui a la plus grosse, qu’ils lui fassent signe". Oh oui, elle rêve de pouvoir la sortir celle-ci – mais au bon moment ce serait mieux. Le père cela dit, décide de ne pas répliquer, et d’un revers de main, efface ce qu’il vient de se passer, prenant considérablement sur lui pour ne pas foutre tout le monde dehors et avoir la paix lui aussi.

Fascinée par la détermination que l’américain a à finir son plat, Ellie en oublie le sien. Il passe la sécheresse de la viande avec l’alcool – qui n’est en rien hydratant, bien au contraire. Lui aussi a une bonne descente, mais généralement, on dit ça pour les liquides se buvant cul-sec et pas pour du vin qui doit être dégusté. Non, il ne va pas bien et il faudrait être aveugle pour ne pas le voir, d’autant plus qu’il demande à sortir. Elle s’est calmée entre temps, son choix d’arrêter de boire qui a dû aidé – gamine immature mais pas irraisonnable, grande-fille sait se gérer seule tout de même. Soupire, intime au père de rester ici même s’il n’aurait sûrement pas daigner bouger son cul pour son invité. Dans la chambre, elle passe prendre son paquet de clope – son briquet à l’intérieur – observe un petit instant si quelque chose pourrait lui être utile, mais il n’y a qu’un lit et quelques meubles à moitié remplis. Même pas une guitare pour contrôler l’atmosphère. Depuis le temps, elle a dû perdre de ses capacités – retour à la réalité ; ce n’est pas le moment.

Une fois dehors, elle commence à regretter son choix de le rejoindre – parce qu’il a juste l’air de vouloir profiter de sa solitude, mais bon, il n’est pas le seul à avoir besoin de sa dose de nicotine quotidienne, quoiqu’elle a bien réduit sa consommation après sa petite escapade à l’extérieur d’Eden. Tente un peu d’humour, essaie d’arracher un sourire alors que les yeux ne quittent pas le profile et que les mains s’occupent en allumant sa cig’. Mais rien, il reste silencieux et honnêtement, ça l’agace, parce qu’elle se voit en lui, qu’ils sont miroir parfois. Propose finalement de pleurer sur l’épaule, ton de la confidence, gestes exagérés par ce qui coule à flot dans le sang. Là – voilà, sourire est décroché, rire aussi, même s’il est vide de joie et éclipsé par le sérieux de la situation. Elle ne force plus – ferme enfin sa grande bouche pour tirer se concentrer sur la nicotine qui s’insinue en elle à chaque bouffée. La tête lui tourne un peu mais bien moins qu’auparavant, enfant est calme à présent et garçon pose des mots sur ses émotions, finalement.

Pardon – concept lui est étranger, lui aussi. On a attendu toute sa vie qu’elle pardonne mais lui a-t-on un jour jamais donné de véritables raisons de le faire ? En vouloir au monde entier c’est exister un peu, non ? En vérité, réflexion n’a pas été faite – elle lui en veut, c’est certain, pour les mêmes raisons qui l’ont poussé à la ramener. Revenir – ça marquait son échec à elle, aussi – alors ils sont beaux ces deux guignols à tenter de réparer l’irréparable ou à fuir l’inévitable. Ils étaient morts – et aucun de leurs actes ne pourra y changer – si bien qu'ils peuvent l'accorder au présent. Et putain c’qu’elle veut chialer – mais rien ne sort, parce qu’enfant refuse toujours d’y croire, trop concentrée sur le récit du presque-ami. Elle – c’est Daisy, vie qu’il a arrachée, sûrement parce qu’infection s’étendait. Il lui apparaît qu’au moins, il a eu la chance d’être avec elle à ce moment-là – Ellie donnerait tout si ça lui permettait d’accompagner son frère dans son sommeil éternel aussi. Astres ne se détournent plus, ensorcelés par ce qui se déroule chez Stanley – tourbillon de regrets, mer de malheur – la main tente de se frayer un chemin jusqu’à la sienne, mais il s’esquive en essuyant la preuve de ses douleurs. Tant pis.

Elle parle peu – ne parle pas même, complètement soumise à son écoute, en proie à ses émotions. Il lui pose une photo sous le nez – blonde doit plisser les yeux pour en voir les formes plus nettement, mémorise un peu les traits qui forment le paysage – envie l’amour et la joie qui s’en dégage. Il n’y a pas de photo comme celle-ci, ici, alors même que l’argent semblait manquer chez eux. « Tu lui ressembles... » Elle entend, les pupilles se portent sur Daisy – blonde, pas très grande, plutôt menue mais le corps sculpté. Ancienne vagabonde a bien envie de se refaire une couleur par-dessus son blond, soudainement – comme pour briser cette image – et que peut-être ainsi elle n’attise plus la nostalgie et le remord chez le soldat. Ne veut pas être ça – une simple ressemblance avec une image du passé. Puis la main force le contact – il replace une mèche de cheveux derrière l’oreille, elle frissonne, figée – un instant paniquée avant que ça ne se rompt et que douceur du geste ne soit capté. Il n’a rien contre elle, sinon une tendresse qu’elle avait du mal à comprendre, jusqu’à maintenant - mais qui ne lui était pas vraiment destinée.

Révélations – similarités avec la sœur, réelle motivation pour la retrouver. La Ellie moins concernée demanderait sûrement : "j’suis plus jolie pourtant, non ?" mais la réalité c’est que, là, à cet instant, un masque se brise – et un poignard lui est planté dans le tambourin. Parce qu’elle a cette sensation, étrange encore, que l’existence n’importe pas, sinon à travers celle des autres. Oui, il était venu pour elle, pour s’assurer de sa survie et il lui avait donné l’impression tellement de fois de s’intéresser à elle, ou de s’inquiéter pour elle. Sauf que non – ce n’était pas elle qu’il voyait – mais un fantôme. Non, ce n’est pas elle qu’on chérit – c’est un reflet, une image. Sourire cassé. « Je vois. » Voix rauque qui ne cache plus rien – de toute façon visage est miroir des états d’âme déjà et les yeux brillants depuis si longtemps que ça ne change rien. Il croira simplement qu’elle est touchée par son histoire – c’est le cas, ébranlée jusqu’aux larmes, mais raison derrière est égoïste.

Enfin, horizon se dégagent des siens, retrouvent leur chemin dans les lueurs de la ville tandis que le souffle attire la drogue puis l’exhume, à la recherche des mots. Elle se sent vide. « J’aurais fait pareil. » Simple constatation. Si on lui avait demandé d’aller cherché un gosse d’une quinzaine d’années à l’extérieur, elle n’aurait pu refuser, en face à face avec son plus grand échec. « J’ai fait pareil, je crois, en quelque sorte. » En proie à ses démons – ressortir pour le retrouver, alors même qu’il doit être enterré. Cigarette est terminée déjà – sans qu’elle s’en soit rendue compte. « Ah shit, ça se finit trop vite ces merdes. » En retire une, qu’elle n’allume pas de suite, prend le temps de l’observer, de s’habituer à sa présence, à l’odeur. « Mais tu sais... » Que sait-il ? Qu’est-ce qu’elle veut dire ? Une main dans les cheveux, concentration au maximum pour essayer de formuler quelque chose d’intelligent et avec du sens – sans ne jamais trop en révéler. « Aaahhh. » Soupire exaspéré d’elle-même. « Ils nous en veulent pas. » C’est peut-être pire, parce que George aurait toutes les raisons du monde de lui en vouloir, mais qu’il serait quand même là à la rassurer et lui dire qu’elle n’y est pour rien s’il… s’il… Débordement – les larmes roulent toutes seules, elle tente de les contenir en les essuyant en continue. « Désolée... » Si bas, imperceptible - pourquoi c'est elle qui craque en première ? Pourquoi ses jambes la lâchent-elle et l'obligent à s'accroupir face au muret ? « C'est juste que, ils savent qu'on a fait de notre mieux. Même si c'était pas suffisant... » Pourquoi les paroles censées réconforter sont plus douloureuses que jamais ? Aaah, elle a cassé sa clope.

(c) oxymort

Sujet: Re: It's a date ? Absolutely not ! [Stanlie]   Lun 13 Sep - 0:45
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@Eloïse Fairley & Stanley Briggs
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Les rôles avaient changés, considérablement dès que Ellie avait pointé le bout de son nez. Et je lui en serait éternellement gré, même si jamais de la vie je ne pourrait le lui avouer de vive voix et sobre. Dès en entrant, j'étais le plus mal à l'aise, me demandant inlassablement comment se déroulerait cette soirée. Et finalement, tout s'est inversé. L'alcool y avait peut-être contribué, dès la première lampée mais l'impatience de l'hôte se faisait clairement ressentir à travers ses soupirs, sa façon de boire son verre et de nous juger du regard. J'avais échangé mon inquiétude et mon stress, contre sa patience et son enthousiasme. Ce qui pour mon cas, était un grand soulagement et la blonde y avait beaucoup contribué. Au moins, cela rendrait nos conversations plus intéressantes. La vérité était que, après tout, si l'on peut s'amuser un peu, avant de se dire adieu pour toujours, ça ne serait pas une mauvaise chose. Car une fois que j'aurais de nouveau franchit cette porte en sens inverse pour signaler mon départ définitif, peu de chance que je vienne à recroiser la blonde. Sauf si cette dernière s'obstine encore à prendre la fuite par tous les moyens possible et que papa Hawksley, vienne encore réclamer mon aide. Qu'il aille au diable, je ne suis pas son chien, encore moins son larbin et certainement pas son domestique. S'il tient à sa fille, il n'a qu'à prendre le risque inespéré de la retrouver par ses propres moyens, j'ai d'autres survivants à ramener. Ou a exterminé si les symptômes du virus sont malheureusement présent. Ça, c'était la partie la moins drôle de notre taff, qui pourtant en faisait parti. Pas dé témoin ? Pas vu, pas prit et un tour direct en allé simple à la fosse, bim on en parlait plus.

Discussion tourne un peu au vinaigre par moment. Soit on s'amuse, on rigole et on se le fait reprocher par des regards haineux de mon hôte. Soit on s'avoue nos pires moments, nos séquences dramatique, bouleversantes et émouvantes, ce qui plombe l'ambiance et l'atmosphère. Calian, lui, semble boire comme si cela pouvait lui permettre de laver nos péchés par n'importe quel moyen. Ça semble peine perdue comme manœuvre tout de même, il faut être un sacré idiot pour osé espérer s'en sortir de la sortes. Mais je ne suis pas son fils, pour mon plus grand soulagement, donc je ne peux lui soumettre aucun commentaire là-dessus. Et quand j'en viens à me perdre dans mes songes, on ne peut pas se recueillir tranquillement sans qu'une question pourtant banale ne vienne vous tuer subitement et bêtement. Réflexe fait que je m’empare très vite de ma propre serviette, bien que je trouve l'intention de ma blonde, très charmante, si l'on faisait abstraction de son petit commentaire par la suite quand je lui proposais la mienne, à cause de ses petits yeux larmoyants. C'était amusant, de pouvoir se renvoyer la balle à tour de rôle, ce qui exaspérait encore plus le père ici présent. Ce bonhomme était de trop, certes à sa place je n'aurais pas était très fier de l'état de ma fille, si elle s'était murgé de la sortes avant un dîner mais dans ce genre de circonstances, on ne peut quand même pas lui reprocher d'avoir l'alcool joyeux, au moins. S'il éduquait un peu mieux ses enfants, nous n'en serions pas là, tous attroupé autour d'une table à manger sans vraiment à notre faim et en buvant pour se donner bonne figure, chacun un peu à notre façon.

Hawksley m'avait quand même demandé si j'aimais la viande non ? Ce à quoi il me semblait bien, lui avoir approuvé que oui, c'était dans mes goûts. Alors pourquoi s'offusquer quand je lui faisait la remarque, qu'il s'était peut-être fait arnaquer ? Même en tentant de rattraper mon erreur, le voilà qu'il préfère ne pas relever, me laissant simplement dans la confusion, d'un signe de la main. Bien. Très bien même. Devons-nous jouer à celui qui aura le dernier mot ou qui préfère se taire, comme si de « Ouvre toujours ta grande gueule autant que tu veux, de toute façon c'est moi qui gagne. » La vérité était que, même à mon chien, je ne lui aurait pas servit ce bout de bidoche ridicule. Si un tant soit peu, j'en avais eu un. Il était vrai qu'on avait eu ce chien-loup une fois, comme ça, un beau jour, à la mi-automne, alors que le gibier se faisait rare et que les premières neiges ne tardaient pas à tomber. S'il était la grosse majorité du temps, coulé avec Carter, le seul moment où l'on s'entendait lui et moi, c'était pour la chasse. Il m'aidait à traquer les quelques élans égarés ou les quelques rongeurs du coin. Autrement, cette sale bête ne m'aimait pas beaucoup. Et que dire avec Daisy... Même lui, il avait pour mission de la protéger, passant toutes ses nuits avec elle, soit sur le lit ou bien à ses pieds. Et dès que le printemps réapparaissait, il disparaissait jusqu'à l'automne prochain. Ça avait duré trois ou quatre ans comme ça, on s'y faisait à son absence jusqu'à ce que, à l'automne qui suivit, on ne le revit plus jamais. On a jamais su ce qui lui était arrivé, aucun chasseur du coin ne s'était vanté d'avoir tuer un loup. Et aucun d'eux ne s'était plein, qu'une de ses bêtes manquaient à l'appel. Il était simplement parti. Papa nous avez rassuré, surtout à Daisy, qu'il avait du finir par se trouver une femelle et avait du fonder sa propre famille de son côté. Sans doute cette liberté, cette indépendance, qui avait animé notre ainé, de quitter le nid familial et de partir lui aussi pour la grande aventure. Sauf qu'il était revenu, lui.

Nos parents nous avaient toujours apprit, que quoi qu'il arrive, il fallait toujours accepter ce que l'on nous donnait à manger, car on ne savait jamais d'avance si ça serait le cas le lendemain et les jours qui suivraient. C'était pour cela, que j'avais fini mon plat. Déjà par respect, même si je continuerais contre vents et marrées, quelle était infâme cette bidoche mais aussi, parce que ce n'était pas pire que de manger du rat sur le champ de bataille. On aura vraiment tout vu sur le front. Sauf que tout ce rouge, les évocations un peu trop répétitive de ma famille, me font vriller. Les souvenirs de ma chère sœur font beaucoup trop mal, pour parvenir à la contenir. Ma seule option, est la fuite sur le balcon, pour tenter d’apaiser le tout. En aucune manière, je ne me serais attendu, à ce que la jeune femme ne vienne me rejoindre pour me soulager la conscience, clope au bec. Décidément, cette fille n'était pas toute rose, en plus d'être espiègle et grande gueule, sans oublier qu'elle avait l'alcool facile, finalement en combinant le tout, c'était sans trop d'étonnement qu'elle fumait. Grande pipelette vient rompre ce silence, pour qu'à ses dernières paroles, ça soit mon propre rire aussitôt disparu, qui la rejoigne. Nouvelle bouffée de tabac avant d'entamer le grand discours. Petite fille écoute, semble très réceptive à mes aveux, ce qui me touche, réellement. À tel point d'ailleurs, que certaines larmes se permettent de descendre sans mon autorisation. Foutu émotion ! Puis, photo s'extirpe d'une des poches de ma chemise, anneau se glisse dans l'un de mes doigts, bien trop peur que l'objet ne disparaisse trente mètre plus bas et ne s'évapore pour toujours. La peur d'oublier leur visage, était bien trop ancré dans mon esprit, pour pouvoir me séparer de ce bien le plus précieux. Il ne me quittait jamais, c'était pourquoi je l'avais rangé après m'être expliqué. Fairley ne dit toujours rien, jusqu'à la fin de mon dernier souffle.

Et enfin, des mots. Compréhension. Me voilà soulagé. En partie du moins, car petite maline pouvait très bien mentir pour me faire plaisir, j'avais fini par la cerner sur ce point à force, en moins de vingt-quatre heures à ses côtés. Aurait fait pareil ? Cela signifiait-il qu'elle avait quelqu'un à allait chercher dehors alors ? Doute ce confirme peu de temps après. Il m'avait bien semblé, la première fois que l'on s'était rencontré, qu'il y avait une réelle motivation à franchir ses murs, pas par simple caprice de ne plus plier sous l'autorité du paternel. Attention se reporte sur sa clope, la voilà fini. Pas le temps de lui en proposer une nouvelle, jeune femme en ressort une, sans l'allumer. Un choix sans doute, je n'ose pas lui proposer mon feu, la laissant poursuivre, les yeux toujours braqué sur sa personne et sur le moindre de ses faits et gestes. Cœur s'emballe, sans trop comprendre pourquoi, lorsque petite question timide vient poursuivre cette conversation qui n'en finit plus. C'est pas l'envie qui me dévore, de la pousser à poursuivre dans ses déclarations, seulement je ne sais comment y parvenir. Cela semble trop dur pour elle de se confier, pousse un râle, surement pour se donner un peu de courage. Ils ne nous en veulent pas. Mots font mal, alors qu'ils sont totalement vrai. Petite sœur m'avait supplié d'abréger ses souffrances, si je l'avais pu je lui aurait épargné ce triste sort, qui me ronger l'âme un peu plus chaque jour. Pas une seule nuit, je ne me noyais sous un océan de remord en repensant à mon geste, bien que ses paroles et son supplice était sincère et volontaire.

Que le ciel bénisse ce cendrier qui se trouvait près de moi, pour que je puisse y déposer mon tabac à moitié consumé et consommé. Main délivré de ce poison, je me précipite sur elle, l'enlaçant de mes bras parce que merde, ses pleurs sont insupportables à entendre et à voir. Bien trop habitué à la voir forte, souriante et guillerette, cet état de relâchement prouve seulement, son humanité et ses faiblesses. Nous sommes tous humains. Main caresse ses cheveux, l'autre lui masse le dos, comme si cela apaiserait tous ces maux. « Tu n'as pas à t'excuser de pleurer. L'épaule ça sera moi pour le coup. » Blague qui n'en est pas une mais qui dans l'espoir, lui redonnera un peu confiance. Curiosité m'emporte cela dit. Si moi je lui avait déballé mes véritables intentions à son sujet, j'en attendais de même de son côté, les vraies raisons de sa fuite cette fois. « Qui as-tu voulu sauver ? » Relâchement de mon emprise, câlin de réconfort se défait, mes mains se posent sur son visage, pouce lui essuie les quelques larmes encore réticentes et résistantes. Ce n'était vraiment pas agréable de la voir comme ça. « Tu peux me parler sans crainte, considère moi comme... Comme un ami ? Même si je me doutes bien que je n'en serais jamais un pour toi. T'as besoin de parler Ellie, faut que ça sortes. » C'était souvent ce que mon psy me disait alors bon, pourquoi ça ne fonctionnerai pas avec la blonde. Depuis que je lui avais saisi avec pleins de tendresse son visage, mes iris bleutés n'avaient pas décroché des siens, toujours plus que désireux et curieux de connaître ses petits secrets.
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Sujet: Re: It's a date ? Absolutely not ! [Stanlie]   Dim 19 Sep - 14:57
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It's a date ? Absolutely not !

@Stanley Briggs et Ellie

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L’alcool circule à flot – et ils ne sont pas malins à vider leurs verres alors que ni l’un, ni l’autre ne semble particulièrement bien tenir ses effets. Rythme la conversation, à mi-chemin entre les pleurs, les terreurs et les rires et les confidences – ici, on ne choisit pas son ambiance, on fait un beau mélange de tout et tant pis si l’on doit passer pour lunatique ou complètement perché. Seul reste égal à lui-même, le père (le fils et le saint esprit), sirotant son verre quand les situations deviennent aussi intenables que les deux garnements. Quel âge a-t-il déjà, ce grand garçon ? La trentaine lui semble-t-il d’après sont cv – et le voilà s’amusant avec sa fille de vingt-deux ans. Ils seraient presque mignons, si la différence d’âge déjà ne le gênait pas et s’il n’avait surtout pas cette impression qu’ils flirtent sous son nez. Calian n’est pas un père poule – du moins avec Eloïse – mais l’invité se permet par moment des mouvements bien trop entreprenant envers sa chair. Un soupire – rien n’est facile quand cela implique cette gamine, mais il aura au moins le plaisir de la voir rire, chose qui n’était pas arrivé depuis leur retrouvaille (celles d’il y a un an). Voilà pourquoi il ne dit rien ni n’interrompt leur petit jeu, quoique des fois il aimerait avoir ce pouvoir, au moins pour sécher les larmes de sa fille.

Observatrice cette fois, gamine se délecte de leur petite rixe à propos de la viande, jusqu’à ce que le maître de maison n’y mette fin d’en revers de main, bien trop éprouvé déjà par ce dîner qui avait à la base pour but de remercier le soldat. Militaire d’ailleurs enfermé dans ses pensées, songeant à elle ne sait quoi en finissant son plat alors qu’elle touche à peine au sien. Parfois, elle aimerait pouvoir lire dans les pensées – peut-être qu’elle s’ennuierait moins ? Et puis lorsqu’il a finit, il fuit et il faudrait être aveugle pour ne pas comprendre que quelque chose cloche. Ellie ne sait pas pourquoi ni quand elle a eu l’ingénieuse idée de le rejoindre sur le balcon, mais c’est chose faite à présent et les voilà en tête à tête à se glisser des mots sombres, des raisons et des explications. Cigarettes accompagnent les confessions. Elle y va molo sur la consommation en ce moment, sevrée par son dernier voyage à l’extérieur des murs. Ses poumons doivent la remercier. Fascinée par la fumée, elle écoute alors, récit larmoyant – contraste avec son calme étonnant. Du coin de l’œil capte quelques gouttes tombées de ses astres – détourne les yeux comme cela semble le gêner avant de revenir l’observer un peu plus tard.

Précieux lui est montré – elle l’analyse, envieuse de ce qui se dessine sous les yeux. Poignard s’enfonce un peu plus dans le cœur – et ce n’est pas vraiment la faute de Stanley, il ne connaît juste pas toute l’histoire, pas tout ses maux ou à quel point elle peut se sentir submergée par toute son existence même. Alors elle comprend, aurait sûrement fait pareil. Ce n’est pas un mensonge, elle intellectualise très bien la chose, même si les émotions au fond en pâtissent un peu. Ce n’est pas grave, prendre sur elle c’est ce qu’elle sait faire de mieux – jusqu’à craquer parce que putain, l’alcool c’était une mauvaise idée. Cette envie de fuir Eden, motivée par la folie naissante que peut-être George était encore quelque part dehors. Cherche à changer de conversation, à la reporter sur la clope pour se donner un point d’appui – tête tournoi un peu et la vision se floute doucement. Blonde sent les cieux la regarder – ceux du lieutenant – impénétrables et déstabilisants. Elle déteste ça – trouve bien étrange qu’on lui accorde tant d’attention. Cri d’auto-encouragement – vers font mal, dans leur réalité. Il n’y a qu’eux pour se flageller d’avoir échouer – personne ne leur en veut autrement. Alors pourquoi cela semble trop dur de supporter cette souffrance ?

Tombe à terre sous la pression – larmes tracent leur chemin pour la peau rougie. Lèvres tremblent et mâchoire se serre de ne pouvoir contenir ses monstres dans le cœur. Poing casse sa cigarette et bras viennent l’envelopper – mais se pose sur le torse pour le repousser, elle n’a pas besoin qu’on la console – sauf qu’elle n’a pas la force de faire plus et au final, s’y abandonne, front venant se heurter aux pectoraux bombés. Tremblotante – sursaute quand l’immense main caresse les cheveux. Souris minuscule prise dans les pattes de l’ours – il pourrait la briser dans un mouvement trop brusque, mais se démontre bien plus délicat qu’à leur rencontre. Voix grave se veut rassurante – mutisme prend place, plus occupée à arrêter la pluie de tomber qu’à répondre à ses tentatives d’humour – un peu douteuses mais pas méchantes. Question achève toutefois et elle doit fuir de l’étreinte pour ne pas s’y sentir étouffer – mais mains viennent capturer le visage humide et essuyer les résidus de remords.

Ami – Ellie, surnom devenu nom a été retenu, plus qu’Eloïse et c’est un point qui la touche, sincèrement. L’homme s’évertue à la surprendre à chaque fois, pour venir briser toujours ce qu’il construit, sans en avoir pleinement conscience. Ses prunelles ne décrochent pas des siennes – elle a l’impression d’être mise à nue et ça l’embête, la gêne. Le repousse, une bonne fois pour toute, sanglots calmés quoique les perles coulent toujours à flot. Se détournent – de dos cela semble tellement plus facile. « T’es trop con pour être mon pote t’façon. » En vrai, ça lui arrache la gorge de le dire – mais elle a besoin d’instaurer de la distance, parce que palpitant défaille à chaque fois avec lui – de casser le premier compliment qu’elle lui a fait. Tire une autre clope et l’allume cette fois-ci, à nouveau sur les deux jambes. « George. » Voix déraille. Depuis combien de temps n’a-t-elle pas prononcer son nom ? Tire une taffe et laisse la tristesse se déverser sur les joues – heureusement qu’elle est pas maquillée. « C’est... » Bouche reste entrouverte sous l’évidence. « C’était mon p’tit frère. » Au passé. Silence règne à présent, en organisant ses idées. « Ils ont dit qu’il était infecté. J’sais pas à quelle heure ces cons ont... » Rage, regrets, culpabilité – beau mélange d’un bordel sans nom. « J’sais pas ce qu’il s’est passé. » Aveux horrible – inspire sa drogue puis repose les bras sur le rebord – s’accoude. « J’ai pas besoin de ta pitié ok ? J’suis grande, j’m’en sors très bien toute seule. » Mauvaise fois, un moyen de réaffirmer sa force et de se reprendre elle-même – au moins les pleurs se sont calmés, eux.

« C’juste que, il était trop bon pour ce monde, et méritait pas de… méritait rien de tout ça. » Les yeux brillent. « Il était gentil, il se plaignait jamais. Il a même rien dit quand son père est mort, il m’a juste suivi, n’a presque pas pleuré, tu sais ? J’crois qu’il voulait pas être un poids pour moi. Il en était pas un, il l'a jamais été, au contraire... » Étirement des lèvres dans un rictus sans joie, sinon celle qu’apporte le souvenir de tant de tendresse. Elle pourrait passer des heures à lui raconter à quel point George était un bon petit, un véritable amour – que c’est lui sûrement qui a sauvé son âme, que la part d’humanité qu’il lui reste, c’est grâce à lui – sinon elle aurait été pourrie jusqu’à la moelle. Puante comme la petite-sœur et même pire. Elle pourrait lui raconter à quel point elle l’aimait, et l’aime encore – et combien il lui manque, lui et sa légèreté, son rire cristallin et son visage d’ange. Elle pourrait dire tout ça – mais ça serait l’enterrer encore plus, et elle, elle veut qu’il soit là encore, tout à côté, ou dans le cœur – pour l’éternité.

(c) oxymort

Sujet: Re: It's a date ? Absolutely not ! [Stanlie]   Jeu 30 Sep - 22:57
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@Eloïse Fairley & Stanley Briggs
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L'ambiance dans cette maison, dès mon entré, avait une fâcheuse tendance d'être très malaisante. Jusqu'à l'arrivée soudaine de la blonde. Depuis, tout c'était enchainé, amusement, nostalgie d'un passé trop ancré dans les songes et trop lointain pour panser les plaies encore ouverte du cœur, mais aussi des rires et des larmes. Décidément, cette soirée-là, nous aurions tout vu, au grand dam du père Hawksley qui nous surveille du coin des yeux. Lui vraiment, s'il avait pu me fusiller du regard et me tuer sur le coup, il aurait eu ses chances au mois quatre ou cinq fois, c'était pas les occasions qui avaient manqué en plus. En ce qui me concernait en tout cas, je m'en amusais bien, jusqu'à ce que ses questions, deviennent un peu trop personnel à mon goût et ne me fasse déchanté. Cela dit, j'avais bien tenté de rattraper le coup, de lui faire savoir que sa viande était trafiqué et qu'il s'était probablement fait avoir sur la marchandise. Contre tout attente, le bougre s'offusque, me fait comprendre que je dois me taire et qu'il ne veut rien savoir de plus. Si on ne peut même plus être aimable, en plus de vouloir reprendre bonne figure et de se montrer comme un adulte civilisé, ce que nous sommes tous deux, je ne sais plus comment faire pour me faire pardonner de ma façon d’interagir avec sa fille, car il était évident que ça l'offusquait grandement. Forcément, ça me chagrine un peu, j'aurais au moins aimé que ça se passe autrement, que lui et moi, on finisse par trouver un terrain d'entente quelque part, non pas un lien fraternel, ça je me l'interdisais mais au moins quelque chose de plus sympathique. Au lieu de se tirer dans la patte continuellement et stupidement. Il sait se détendre le papi un peu ?

Bon admettons, nous n'étions pas dans une époque très glorieuse pour osé penser à s'amuser mais de temps en temps, relâcher la pression ne tuerait personne. Surtout qu'ici, entre les murs d'Eden, aucun d'entre nous ne risquait quoi que ce soit. Puisque nous, les gentils soldats de l'action, nous étions là pour y veiller au grain. Chaque fois que je sortais de la ville, je me demandais quand viendrait mon heure, parce que je n'étais jamais sur à cent pour cent, de franchir de nouveau la grande porte qui dominait la cité. C'était toujours quitte ou double. Même dans la caserne, bien que tout était fortifié et conçu pour nous protéger également, je ne me sentais pas en sécurité. Bien pour ça que mes nuits, étaient souvent agités, moins quand j'étais dans mon appartement. Mais ça, il n'y avait pas grand-chose pour m'apaiser et me calmer, pour que mes nuits soient les plus tranquilles et les plus reposantes possible. Y a t-il seulement un remède sur cette Terre ? Jusqu'à ce jour, aucun n'avait été efficace. Si un temps soit peu, j'avais cherché toutes les options possible. Pour l'heure, je me laissait submerger par des souvenirs, des images qui se retraçaient dans mon cerveau et qui faisait mal. Tout ce rouge, d'un seul coup, ces paroles plus tôt encore, pour donner des réponses aux questions du père de famille, n'avait fait que rouvrir des plaies encore peu cicatrisés et trop fraîches, pour pouvoir les contenir fermés. De l'air, il me fallait de l'air pour remettre de l'ordre dans mes idées et sur tout ce qui venait de se dire. Fumer aussi, semblait être une bonne solution, enfin tout sauf pour mes poumons, eux ne me remerciaient pas, sauf quand j'étais en mission, c'était interdit.

Avec l'autorisation du maître de maison et un remerciement en sa faveur, je prenais congés pour m'éclipser sur son balcon. Qu'importe si cela le rendait encore plus méprisant sur mon comportement, par sa faute et sans le savoir, peut-être même vouloir après tout, j'avais besoin de souffler un bon coup. Lorsque j'avais refermé la baie vitré dans mon dos, un long soupir m'avait échappé et dieu que c'était bon de pouvoir se relaxer un peu de toute cette tension auquel j'avais un peu trop accumulé en si peu de temps. Cela dit, avec cette famille, on ne trouvait le repos jamais bien longtemps. Même dans mon repos éternel, quelque chose me disait que la Fairley viendrait me les briser, quoi qu'il m'en coute. Alors penché là, légèrement au-dessus du vide, faisant mine de ne pas l'entendre tandis que je tirais sur ma clope, demoiselle vient me rejoindre, s'en tirant une également. Chacune les nôtres donc, je n'aurais pas à m'en vouloir de lui en filer une. Surtout la vitesse à laquelle la belle les terminent. Nous discutions à peine, que voilà qu'à la fin de son tube de cancer, la blonde s'effondre, comme si tout le poids du remord du monde, avait pesé sur ses épaules et qu'il devenait insurmontable tout d'un coup, de tous les soulevés. Ce genre de scène, où les gens même les plus forts psychologiquement, n'en peuvent plus de tout donner pour tout le monde, avait le don de m'attendrir et de faire en sorte, que je sois cette main tendu qui les aident à surmonter ces épreuves. C'est ce que j'avais voulu faire avec la Fairley.

Seulement, je ne m'étais pas spécialement attendu à ce que celle-ci, réponde à mon étreinte. La prendre dans mes bras, était sans nul doute un peu déplacé et peu convenable, au vu de tout ce que l'on avait vécu en si peu de temps. À mon sens, nous n'étions pas assez proche pour que je me montre si amical mais en même temps, ça me faisait mal de la voir ainsi. D'autant plus que, à plusieurs reprises, nos corps avaient toujours plus ou moins était proche, autant y mettre un terme une bonne fois pour toute et passer le cap. Ellie ne semble pas de cette avis, lorsque mes pouces viennent finalement sécher ses pleurs, tentant d'effacer la tristesse de son visage si doux, quand demoiselle n'est pas mauvaise, ni têtue. Mais non, son caractère de cochon fait qu'elle s'offusque, me repousse, m'ignore au point de me tourner le dos. Le mot "ami" semble l'avoir blessée, comment la blâmer ? Je lui avait privé de sa douce illusion de liberté et de sérénité, en dehors des remparts, normal qu'elle me déteste. Sur l'instant, ça m'avait contrarié mais avec le temps, j'avais finis par comprendre et capitulé, sa réaction était normal, rien de plus. Alors je ne peux que rester là, avec mon air bête et les bras ballants le long du corps, me demandant ce que je pouvais faire de plus, si ce n'était l'écouter. Je mourrais d'envie de la consoler, de recommencer cette étreinte parce qu'il serait mentir de dire que ça ne lui avait pas fait du bien, sur l'instant, je l'avais bien ressenti. Ce n'était pas le moment, pas encore. Écouter et rester silencieux, était la meilleure chose à faire, en attendant.

Ses mots font mal, comme un coup de poignard à travers le cœur, visé en plein dans le mile dès le premier coup. Quoi que justifié, il n'empêche que la douleur était là. Même si je ne voyais que son dos, au vu du son de l'autre côté, on pouvait nettement discerné que demoiselle rallumait sa clope, tirant dessus pour énoncer un nom, sans doute pour se donner du courage. George. Le prénom est analysé, enregistré dans un coin de ma tête. Me le répétant à moi-même intérieurement, pour le garder en mémoire comme un disque dur. Rectification fait encore plus mal, sympathie devient trop profonde, perdre un être cher est une déchirure que nous ne devrions connaître qu'en des circonstances logique, quand on est vieux et que notre heure est venue, pas à notre âge, quand la vie est censé vous sourire et vous offrir de belles choses en perspective. Pas d'avenir par les temps qui courent de toute façon, voilà notre punition et notre fatalité. Avec la famine nous pouvions encore nous en sortir, avec le virus qui circulait en libre service, pas vraiment... Ses paroles sont minutieusement choisis mais continuellement maladroit, l'émotion la gagne un peut trop, c'est certain. Il y a quelques semaines, si ce n'était il y a deux mois, pas plus, j'avais été dans le même état, en voulant au monde entier pour aucune raison. Or le seul fautif dans toute cette histoire, c'était moi et moi seul. Daisy était morte par mon incompétence et mon manque de concentration, c'était un fait, c'était comme ça. Qu'importe ce que l'ont pouvait me dire, ça n'y changerait rien. J'aurais pu crever de lui dire qu'à aucun moment, je lui aurait desservit ma pitié sur un plateau repas. De la peine oui mais de la pitié, non.

Son dernier monologue me fait froid dans le dos. Finalement, nous avons plus de point commun qu'il n'y paraissait. On aurait donné corps et âme pour ceux que nous aimions le plus au monde, qu'importe les obstacles qui pouvaient bien se dresser, tant qu'on les surmontaient tous ensemble. Après coup, je me décidais enfin à reprendre ma position depuis mon arrivée sur ce balcon, les avant-bras posés sur la rambarde, la clope toujours allumé -par je ne sais quel prodige- de nouveau entre mes doigts. Nouvelle taffe. Nouvelle expiration pour reprendre la parole, à mon tour. « Daisy non plus n'a pas pleuré après qu'on est perdu nos parents. Ni même quand on a eu du dire adieu à notre frère. » Dans mon cas ça avait été plus dur, alors que pour la benjamine, mis à part les larmes, aucun sanglot ne l'avait fait tressauter d'horreur et de culpabilité. Ou alors elle avait été très bonne comédienne pour me le cacher. « Même quand ces salopards l'ont... » Ah. Langue est bien trop pendu sur ce coup-ci. Ressassé cet évènement affreux, m'avait fait remonter du dégoût pour ces petits cons qui avaient osés la toucher, juste sous notre nez, même si avec Carter, nous avions était privé de la vue mais certainement pas de l'ouïe. Main se glisse sur ma nuque, bien trop nerveux d'avoir était presque aussi bavard. « Bref... Toujours le sourire, peu importe la situation. Optimiste jusqu'au bout. Jamais une plainte. Jamais un reproche. » Nouvelle taffe, les yeux toujours portés sur l'horizon de la ville, cherchant des mots réconfortants à lui dire, quelque chose qui comme moi, lui apaiserait ses plaies internes. « Tu vois, j'me dis que là où elle est, quelque soit l'endroit, elle a retrouvé nos parents et Carter. Que quelque part, ils rigolent, s'amusent et se rappellent les bons moments. »

Sourire nostalgique s'invite sur mes lèvres, léger rire venant s'étouffer avec au fond de ma gorge. « Te moque pas surtout mais tu vas trouver ça débile de toute façon. » Le besoin d'aspirer la nicotine pour me donner bonne conscience et me trouver du courage supplémentaire est nécessaire. « Tous les soirs avant de m'endormir, quand je rentre de mission, j'me dis que... J'ai une nouvelle fois rater un dîner avec eux et qu'ils doivent probablement s'impatienter de me retrouver pour me dire que comme d'hab', j'sais pas être à l'heure. » Le regard est toujours aussi nostalgique, perdu dans une période de ma vie où seul l'amour fraternel me manque horriblement. Doigts s'agitent sur le reste de ma clope, faisant tressauter la cendre qui vient se perdre en pleine nature dans la ville quasi déserte. Mon regard cherche de nouveau son contact, tandis que j'écrase ma clope terminé sur le cendrier, poser entre nous deux désormais. « Pardon c'était con, oublie. » Maintenant je m'en voulais d'être trop bavard et d'avoir été aussi intime avec elle. L'alcool sans doute ? « T'as pas à t'en vouloir pour quoi que ce soit, Ellie. J'suis certain qu'il t'en veut pas, qu'à ses yeux t'étais la meilleure sœur qu'il pouvait espérer. » Sur ce, ne faisons pas attendre plus longtemps notre cher hôte qui devait commencer à se demander si on ne faisait pas des choses pas très catholiques derrière ses murs, ou plutôt ses baies vitrés. Me tournant dans sa direction, instinctivement, mes doigts se glissent pour la énième fois sur l'une de ses joues, l'effleurant doucement, pour effacer les dernières traces de sa mélancolie. « Et pardon de t'avoir dit que tu lui ressemblais... J'pense que... » Long soupir m'échappait une fois encore, ça devenait une habitude à force. « J'crois qu'elle me manque tellement, que je la cherche à travers n'importe qui. Physiquement peut-être mais tempérament, vous n'avez rien en commun. Alors excuse moi, c'était maladroit de ma part. » Impossible de dire, combien de temps j'étais resté ainsi à la contempler dans le blanc des yeux, mon pouce lui caressant plus la joue dorénavant, que pour essuyer toute trace de ses larmes.

Pulsion m'envahit soudainement, me surprenant moi-même de tant d'audace. Pourtant, j'étais bien en train de rapprocher mon visage du sien, mes lèvres s'écrasant sur cette même joue que mes doigts touchaient sans vergogne depuis quelques instants. Baiser est tendre, intense, contrastant avec la froideur de son geste pour me repousser et pour se donner bonne maitrise de son côté pour m'avouer tous ses secrets. Ce moment pourrait être ultra gênant, toutefois, il n'en est rien, pas pour moi en tout cas. Je parviens enfin à me retirer, affichant un regard plus froid cette fois, plus détaché. Il ne faudrait pas que papa Hawksley pense que nous avions passé du bon temps, ce qui était plus ou moins faux. Seule la dernière partie de cette échange était la plus agréable de la soirée. « Bien, j'vais tenter de l'amadouer ton paternel, il ne semble pas très amical depuis le sujet de la viande. » J'aurais aimé lui sourire mais j'avais bien trop peur que ce dernier reste accroché à mes lippes et que Calian ne s'en rende compte. Alors je referme la baie vitrée, revient m'installer à ma place et sourit maladroitement à l'homme qui nous avait sagement attendu. « Navré, j'avais besoin de m’éclaircir les idées, je ne m'attendais pas à ce que votre fille me suive. Encore moins qu'elle fume. J'espère que l'odeur de tabac froid ne vous gêne pas ? » N'ayant plus de vin, je me permettais de me servir de l'eau, buvant par la suite une grande lampée. Avoir autant parlé m'avait donné soif et ce n'était pas l'eau malheureusement, qui chasserait cette vieille odeur puante de ma clope, au grand dam de sa majesté l'imperturbable.
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Sujet: Re: It's a date ? Absolutely not ! [Stanlie]   
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