Quelques éclaircissements | ft. Eloïse

Quelques éclaircissements. ❧ ft. @Eloïse Fairley

I’m not doing this because I want to beat someone, because I hate someone, or because I want to blame someone. I do what I do because it’s right! And above all, it’s kind! It’s just that… Just kind.

Le 25 juin 2101, Laboratoire Babel Groupe - Bureau d’Eleanor Hillsborrow, 7h45.

Le temps était plutôt favorable aujourd’hui. Favorable à quoi ? À lire une lettre sur le balcon, assis sur une chaise en osier, à créer une nouvelle tenue, à sortir sa fille dans la rue poivre lui faire prendre l’air ou encore à se diriger vers l’université. Le temps était propice de de nombreuses pensées, de bonnes et merveilleuses pensées. L’air était respirable à Eden, un air qui donnait à la fois un effet de déni à ses habitants mais également un rappel afin d’assurer que rien dans l’avenir ne pouvait assurer une bonne continuation. Toute cette civilisation restait d’une grande fragilité quoi que l’on pouvait en penser ou en dire. Eden était à la fois un havre de paix mais également une barrière face au monde extérieur. Eleanor se souvenait du monde extérieur, de la désolation, de ce que l’être humain avait fait subir à cette pauvre planète au fil des années. Elle se souvenait de tout, absolument tout. Pourtant on avait prévenu l’être humain des dangers mais celui-ci n’avait pas écouté. Même si cela datait d’il y a bien longtemps, la jeune femme aujourd’hui trentenaire se souvenait des paroles de son grand-père, de son défunt grand-père qu’elle avait tant aimé de son vivant, qu’elle avait tant respecté. Il avait prévenu que tous les dangers adviendraient dans un laps de temps très court, que tout s’enchaînerait et que l’espèce humaine ne pourrait s’en prendre qu’à elle-même. Il avait eu raison depuis tant de temps et la jeune femme se sentait reconnaissante envers son père de l’avoir protégé elle et sa petite soeur de tout ceci, en les préparant au monde.

Eden était une ville très controversée, ou du moins dans l’esprit de la jeune chercheuse. Tout s’était enchaînée si vite, elle ne savait quoi en penser. Pourtant sa journée ne serait pas vraiment, ou du moins dans un certain sens, centré sur cette ville. Cela faisait deux semaines que la décision avait été prise et ce grâce à Eleanor dans un sens. Elle se souvenait de cette élève, Eloïse Fairley. Jamais elle n’aurait pu l’oublier. Elle était une bosseuse, une vraie. Pas très bavarde mais elle savait que ce ne serait pas forcément la première chose que l’on lui demanderait. Elle faisait un travail incroyable mais elle travaillait beaucoup trop, au point où la professeure avait dû lui demander à plusieurs reprises de faire une pause. Jamais au grand jamais elle n’avait eu besoin de le faire avec un de ses autres stagiaires. Elle lui avait cependant proposé un stage d’une plus longue durée mais ce fut un refus. Cela l’avait déçue mais elle l’avait accepté. Et voilà qu’elle apprenait quelle était tombée malade, cette élève qui se montrait si prometteuse. Elle ne pouvait redoubler, ce serait une regrettable perte de temps. Alors en apprenant cela, elle avait proposé un second stage à ses côtés, des cours de rattrapages qu’elle lui donnerait ainsi qu’une évaluation des connaissances à la fin de ces cours de rattrapages.

Pourquoi se retrouver dans l’amphithéâtre si tôt en cette matinée ? Eleanor avait une journée chargée et il lui fallait transmettre les informations à Eloïse dans un délais plutôt rapide puisqu’elle commencerait très rapidement. Le lendemain plus précisément. Alors il fallait qu’elles se mettent d’accord sur comment les choses devaient advenir. Alors elle attendait là, dans son bureau, s’occupant de quelques autres papiers qu’elle devrait rendre dans la journée, essayant de s’avancer au plus vite. Jusqu’à ce qu’elle entende frapper à sa porte. Elle se leva, épousseta sa robe sans savoir pourquoi elle faisait cela et s’approcha de la porte tandis que ses talons claquaient légèrement au sol. Elle prit une grande inspiration et ouvrit la porte.

« Bonjour Eloïse ! Je t’en prie entres et prends place ! »

La jeune femme la laissa entrer, se décalant alors sur le côté.

©crack in time

Quelques éclaircissements.

@Eleanor Hillsborrow et Ellie

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Le 25 Juin 2101

Enfermée à double tour dans la chambre, les quelques contacts avec la famille compliqués – elle a besoin de prendre son temps, Ellie, de penser, de réfléchir à tout ce qu’il s’est passé. Voilà cinq jours qu’elle est revenue, contre son gré – aurait sûrement pu péter un scandale pour ne pas avoir à entrer à Eden mais faute d’énergie (et sûrement d’envie), là voilà ici. Repense à sa rencontre fortuite et surtout malchanceuse avec le Lieutenant – à ce qui en a découlé, à son manque de cran de le fuir alors qu’elle en avait la possibilité, à la compassion dans les yeux ciel, au rire pur et entraînant – au souri-HOLY GOD. « BASTARD ! DAMN YOU ! » Crie de l’âme, rage intempestive – balance les cousins de toute part de la pièce, enrage. Saligaud l’a bien eu avec ses iris électrisantes, ses mots presque doux et son charme virile – elle a juste baissé sa garde bêtement, entourloupée – et elle se sent idiote maintenant. Vocifère, peste, grommelle – c’est quelques coup à la porte qui la sort de sa rumination. « C’est bon, je sais, j’arrive ! » De mauvaise humeur, réponse abrupte alors qu’elle enfile éternelle veste en cuir, converse et jean propre, embarque un eastpack avec feuille et trousse à l’intérieur, prend quand même le temps de passer une main dans les cheveux pour une fois détachés - déboule à toute allure dans le salon, puis l'entrée, puis sort.

Soupire, il devient de plus en plus compliqué d’esquiver les membres de la famille – ils sont cinq aussi, les bougres. Un avantage pour eux, pas pour elle qui est en minorité, face aux regards accusateurs – aux décisions qui ne relèvent même plus de son libre-arbitre. Pas qu’elle répugne vraiment l’idée de se rendre à l’université, de reprendre une vie stable – encore moins d’avoir retrouvé un lit confortable et des draps propres – mais tous le reste autour, qui lui rappelle pourquoi elle a fuit. La peur de tomber sur des employés du Babel group, ou sur le garçon qui s’en est échappé – la terreur de devoir faire face au passé, à la réalité, à la perte. Et l’idée de cette vie où elle étouffe – soupire encore, les portes sont franchies. Elle tourne en boucle ce qu’on lui a dit – Eloïse Fairley était malade durant le dernier mois – c’est du moins la version qu’a la faculté de biologie la concernant. Malade, contagieuse, impossible de la revoir. Manquerait plus qu’on dise qu’elle a contracté le KTV et qu’on la pense immunisée. Assurément, on ferait des expériences sur elle – l’idée fait presque rire – qui serait assez fou pour faire ça ?

Naïve, elle rentre dans le bâtiment, cherche la salle, s’arrête devant. Inspire, remet de l’ordre dans les idées – toque. C’est une grande brune (plus grande qu’elle du moins) qui lui ouvre – belle, élégante et surtout, le visage qui n’est pas inconnu. Pleine d’entrain, elle l’invite à entrer et alors, Ellie s’exécute, calmement, hochant lentement de la tête, un peu plus blême qu’au départ. « Euh, oui, bonjour. » Se mord la lèvre pour éviter de rajouter "Mademoiselle Hillsborrow" ou Madame, elle ne sait pas trop. Une femme comme elle doit être mariée, sûrement – ou avoir tous les hommes à ses pieds. Un point qui l’avait marquée déjà, à leur rencontre – la blonde n’était déjà pas s’en savoir qui elle était, avait eu l’opportunité à son arrivée à Eden de lire quelques uns des travaux de la chercheuse, mais lorsque finalement la première fois elle l’avait vu, elle aurait sûrement pu s’étouffer dans sa presque-jalousie. Intelligente, certes, mais pétant la classe, aussi. Le stage n’avait fait que grossir la liste de ses qualités : patiente, méticuleuse, attentionnée, humble. Bruh, c’est possible d’être aussi parfait ? Ellie en connaît qui devrait prendre exemple (elle ne vise personne, vraiment).

S’installe enfin, nonchalante, pas tout à fait avachie mais au moins la dégaine pour signifier qu’elle est à l’aise à présent qu’elle a intégré l’information. « Alors, euuuh, j’suis ici pour des rattrapages, c’est ça ? » Le regard s’esquive toutefois, mal à l’aise à l’idée de mentir, alors que pourtant habituellement ça ne la dérange pas – mais ici y est forcée, et face à une personne qu’elle respecte en prime, le genre qui lui a tendu la main il y a longtemps, mais dont elle n’a jamais tenu compte. Les sourcils se froncent à force de réflexion, la sensation de manquer d'honnêteté qui titille. « Hum, à propos de ce mon absence... je ne sais pas ce qu'on vous a dit... On m'a bien donné les cours mais comme je suis remise depuis peu, je n'ai encore eu le temps de tous les lire et de tous les mémoriser. » Soudainement un peu gênée - comme une enfant qu'on dispute et admettant ses méfaits, dénonciation volontaire mais qui a pour but de s'informer - ne sait trop quoi dire, sait seulement qu'elle ne doit pas divulguer sa dernière balade de santé à l'extérieur d'Eden.

(c) oxymort

Quelques éclaircissements. ❧ ft. @Eloïse Fairley

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Eleanor, en compagnie de ses élèves, qu'ils aient eu la chance d'obtenir un stage en sa compagnie ou non, avait toujours insisté pour que l'on l'appelle Mademoiselle Hillsborrow. Cela permettait d'avoir un certain recul avec la relation qu'elle entretenait avec eux, une certaine forme de respect mutuel même si elle les appelait par leur prénom afin que le contact soit plus simple qu'un Monsieur ou une Madame/Mademoiselle quelque chose. Cela pouvait éviter tout ce qui pourrait être inconvenant entre un professeur et son élève. pas une relation charnelle, cela n'était jamais arrivé à l'esprit d'Eleanor, pensant encore à son défunt mari, bague de fiançailles accroché encore autour du cou à l'aide d'une chaîne en argent. Cependant cela pouvait éviter des quiproquo en lui manquant de respect de par de l'arrogance par exemple.

Pourtant malgré cette règle instauré, elle savait que cela serait étrange d'imposer cela à Eloïse. Cette relation devrait partir sur un respect mutuel, et ne serait-ce pas une bonne idée de lui laisser le choix de comment appeler sa professeure ? La jeune femme y réfléchissait actuellement vis à vis de la réaction de son élève, elle la sentait hésitante et quelque chose lui disait que cela s'agissait potentiellement de ce sujet précisément. Pourtant elle ne parla pas de cela pour le moment, la conversation s'orientait sur un autre sujet, bien plus important que cela du choix de la nomination d'Eleanor de la part de son élève.

La plus jeune des deux commença à expliquer également qu'elle n, avait pas encore eu le temps d'assimiler tous les cours qu'elle devrait assimiler à la fin de tout ceci. Cela n'étonna pas Eleanor, cela était totalement compréhensible au vu du temps de l'absence de cette jeune fille, elle ne pouvait lui en tenir rigueur surtout que cette entrevue ne concernait pas ce quelle savait ou non mais plutôt sur l'organisation des prochains jours, elle avait tout prévu, comme elle l'avait toujours fait.

« Ne t'en fais pas Eloïse, je ne comptais pas tester tes connaissances aujourd'hui, ou du moins pas à l'oral. Si je t'ai fait venir jusqu'ici c'est pour que nous puissions discuter des modalités du rattrapages, il y a eu une réunion il y a quelques jours, une semaine pour être exacte et j,ai reçu la validation de ce qui a été décidé il y a deux jours. » La scientifique prit une gorgée de son café, déposé sur le coin de la table, elle en aurait besoin. « Ce que je te propose c'est que nous ne commencions pas aujourd'hui, je n'aurais pas un seul instant pour toi et tu n'as pas encore fini d'entrer dans le bain si je puis dire, je te laisserais donc deux jours supplémentaires. D'ici deux jours tu commenceras, je te propose deux jours de stages et trois jours de rattrapages comme il a normalement été convenu. Ces cours de rattrapages dureront quatre heures par jour et nous conviendront ensemble de ces heures. Tu auras ainsi deux jours pour assimiler ce que tu as appris avec moi. L'école te demande, comme pour tous les stages, de réaliser un rapport après chaque stage pour vérifier ce qu'il s'y passe, je te fais confiance pour cela je sais que tu es assez douée pour cela. » La jeune femme prit une pause pour reprendre son souffle. « Deux semaines avant la reprise des cours pour tous les étudiants tu passeras les épreuves, cela te laissera tout de même une semaine de pause avant la rentrée. Si jamais tu réussis tu passeras dans l'année supérieure mais si tu échoues tu devras redoubler même si je suis persuadée que tu vas réussir ! » Après une autre petite pause pour laisser quelques instants à Eloïse d'assimiler ce qu'elle venait de lui apprendre, la jeune femme reprit la parole. « Aurais-tu des questions ? »

Elle voulait savoir si l'étudiante avait des questions sur les modalités ou si elle avait des demandes avant de continuer sur ce qu'elle lui avait préparé. Elle espérait que tout ceci lui allait, elle avait essayé de lui mettre assez pour avoir matière à réviser mais en lui laissant tout de même deux jours de repos pour qu'elle puisse réviser d'elle-même et peut-être même se changer l'esprit quelques instants afin de ne pas l'étouffer de trop. Néanmoins si elle souhaitait un jour supplémentaire que ce soit pour des cours de rattrapage ou un jour supplémentaire de stage elle lui offrirait volontiers.

©crack in time[/quote]

Quelques éclaircissements.

@Eleanor Hillsborrow et Ellie

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Mademoiselle ou Madame, elle l’eut sût, passé un temps – mais un mois passé dehors lui a fait oublié ce détail. Ne l’appelle pas donc et plutôt explique partiellement la raison de son absence, précise au passage l’état d’avancer de ses révisions. En soit, elle n’a raté qu’un mois et quelques travaux pratiques à rendre – la connaissant, ça ne lui prendre pas des années pour se replonger dedans, mais il y a tout le reste aussi autour : problème familial, deuil et paranoïa à calmer. Soupire est retenu quand elle s’énumère intellectuellement toutes les choses dont elle devrait s’occuper avant de faire un burn-out émotionnel. Douceur des mots de la professeure toutefois apaise un peu, rassure même – non, ce n’est pas aujourd’hui qu’elle rattrapera l’entièreté de son retard. « Je vois. » Est soufflé, plus léger, un poids qu’on lui retire des épaules tandis qu’Hillsborrow prend une gorgée de son breuvage – du café certainement, d’après le flair de la blonde.

Un point soulève le cœur – sept jours qu’ils sont en discussion, cinq qu’elle est de retour. Le père avait bien prévu son coup et le militaire l’avait trouvé bien trop rapidement. Un coup du karma qui va bien trop souvent contre son sens à son goût. Emploie du temps commence alors à se former : deux jours de repos en plus pour Eloïse, qui seront certainement usé à bon escient pour finir de relire les cours ratés, commencé à les travailler et donc à les mémoriser. Ajouté à ça, deux jours de stage et trois de rattrapage, sûrement pour des exercices ou notions de cours un peu compliqué qu’elle aura du mal à appliquer. Quatre heure, soit le double pour les retravailler ensuite – tout cela lui semble peu, mais elle se doute que cela sera intensif. Et un rapport à la fin, simple, le genre qu’elle a déjà dû faire quelques fois, sur deux jours plus que faisable. Et un peu plus d’un mois entier avant les examens pour réviser tout ça. Encouragement à la clef, rougeurs légères sur les joues, peu habituée à être complimentée avec autant d’entrain à dire vrai – on avait jamais pu nier qu’elle était studieuse et douée à l’école, mais c’était plus dit par dédain que par réel admiration ou fierté. Enfin raisonne la dernière question – sourcils se froncent alors sous la réflexion.

« De votre point de vue, vous pensez que rattraper un mois d’absence en cinq jours c’est possible ? » Question est sérieuse, Ellie s’interroge vraiment sur ce que pense la chercheuse – Fairley toutefois est certaine de pouvoir y arriver, ça sera juste cinq jours intenses à jouer les rats de bibliothèque, mais c’est faisable. « Le stage portera sur ce que j’apprendrais aux rattrapages j’imagine ? Est-ce qu’il y a des lectures que vous me conseillez pour compléter mes notes ? » Et voilà, devient soudainement bavarde, pose ses questions à répétition. « Il ne me semble pas en avoir entendu parler mais... » Elle hésite un instant avant d’ouvrir la bouche. « Vous ne travaillez pas pour le Babel group, n’est-ce pas ? » Un point qui la dérangerait un peu à dire vrai, parce que c’est aussi l’ambiance malsaine de l’entreprise et ses secrets qu’elle a fuie, en partie – cerveau refusant de poser l’ultime révélation sur ce qu’elle a vu alors que pourtant les preuves sont passées sous ses yeux et entre ses mains.

Énième soupire – culpabilité doucement l’accable – mensonge, secret, ça lui tourne la tête. Étudiante ne sait pas trop pourquoi, mais brune toujours réussi à la mettre à l’aise, suffisamment pour qu’elle se sente coupable de ne pas tout lui raconter. C’est idiot, elles ne se connaissent pas vraiment, sinon à travers le stage de début d’année, les quelques conseils échangés – sont inquiétude lorsque gamine bossait à s’en ruiner la santé. Les émeraudes se baissent avant de remonter vers la dame. « Vous savez, c’est un mensonge, ma maladie... » Moue contrariée scotchée au visage avant que le regard ne fuit encore. Voilà, c’était chose révélée – et le tambourin est apaisé. « En réalité, j’ai quitté Eden pendant un temps. » Inquiète un peu de ce qu’on pourrait pensé – personne de sensé ne peut approuver ce choix, aussi dangereux que fou. « J’avais l’impression étouffer, ici. » Pour seul argument, espérant secrètement que la professeure ne la questionnera pas plus.

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Quelques éclaircissements. ❧ ft. @Eloïse Fairley

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Il est certain que cette jeune fille avait du cran et de la motivation pour se voir infliger un tel rattrapage. Il s’agissait non seulement de quelque chose de particulier mais aussi, et surtout, de quelque chose de compliqué. Quelque chose pour laquelle elle devrait se plonger jusqu’au bout. Et Eleanor savait que cela serait difficile mais elle savait que si il y avait une personne qui pouvait réussir cela c’était bien Eloïse. Elle croyait en elle et même si elle pouvait paraître trop optimiste ou trop naïve en mettant autant d’espoir en la jeune fille, elle savait néanmoins quelle avait raison. Voilà pourquoi elle avait appuyé la décision et qu’elle s’était proposée pour ce rattrapage. Rien ni personne ne pourrait lui faire changer d’avis, elle s’était mis cette idée en tête et elle ferait tout pour aider son étudiante à obtenir son année.

« Je ne compte pas à ce que tu rattrapes tout en quelques jours, cependant je te laisserais cinq jours pour au moins rattraper la première semaine, idéalement le seconde mais chaque chose en son temps. Il vaut mieux prendre le temps qu’il faut, sans trop traîner bien entendu, plutôt qu’un bourrage de crâne où tu oublieras ce que tu t’es mis en tête une semaine plus tard si tu veux mon avis. » La jeune femme prit une profonde inspiration avant de continuer. « Le stage se portera sur ce que tu as appris en effet et même un peu plus, même si le plus t’apportera plus de précisions sur ce que tu auras appris. Le plus pourra même t’éclaircir un peu sur ce que tu as appris pour certaines choses. »

La jeune femme avait prévu quelque chose concernant les lectures. Elle ne savait pas réellement dans quelle optique Eloïse se trouverait alors elle avait préféré mettre cela de côté mais elle s’était renseignée tout de même concernant ce point. Elle avait donc rédigé une sorte de bibliographie supplémentaire en plus de celle quelle pouvait donner à tous ses élèves. Une sorte de lectures bonus pour aiguiller les plus passionnés de ses élèves. Elle se pencha alors, ouvrit un tiroir, et elle en sortit une feuille, il y avait cinq oeuvres au total. Elles n’étaient pas des plus connues mais elles étaient comme essentielles à l’apprentissage de ses cours dans un certain sens, ou du moins comme éclaircissement. Elle tendit cette feuille à Eloïse avant de prendre la parole :

« Justement concernant les lectures tu peux te baser sur ces quelques oeuvres en suppléments, ce ne sont pas les plus connues mais elles mériteraient de l’être. Tu pourras les retrouver à la bibliothèque, je les ai prévenu que tu irais pour ces oeuvres en particuliers. »

Puis l’étudiante posa une question étrange sur l’affiliation de sa professeure à Babel Group. Elle ne travaillait pas vraiment pour eux, tout ceci était plutôt complexe en réalité, plus qu’il n’y paraissait. Même si cette question était étrange elle décida d’y répondre autant quelle le pouvait.

« Je ne travaille pas vraiment pour eux. J’ai accès aux locaux, mes recherches ne peuvent leur être cachés mais je ne travaille pas pour eux, je suis à semi indépendante. Ils me permettent de travailler sur mes recherches et je leur donne ce qui pourrait aider Eden : des résultats, un début d’espoir ou même de nouvelles pistes et tout ça grâce à la science ! »

Elle ne le précisa pas mais si jamais Babel Group le souhaitait alors ils pourraient la renvoyer. Les raisons ? Pas assez de résultats, un manque de financement ou encore parce qu’il le fallait. Elle n’était pas un employé à part entière envers qui ils devaient quelque chose mais plutôt une aide rémunérée pour que la jeune femme puisse continuer ses recherches sur le sujet. Puis l’étudiante commença à avouer. Alors Eleanor comprit un peu mieux la raison de l’absence de la jeune fille blonde en face d’elle.

« Je vois. Tu sais parfois on a besoin de partir, de s’évader un peu pour mieux se retrouver. Cela m, est arrivée, je devais avoir le même âge que toi quand ça m'est arrivé. Les circonstances actuelles font que parfois on a besoin de s’évader loin des soucis que l’on peut rencontrer alors oui je comprends. Fais juste attention à quelle voie tu veux emprunter Eloïse c’est important, tes choix auront un impact. »

©crack in time