Merry Christmas || Henlie (flashback)

Merry Christmas

@Henry Williams et Ellie

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Le 24 Décembre 2099

Le sommeil est agité, petite bouillote dans les bras rassure - George gazouillerait presque et Ellie en oublierait presque que l'enfant a déjà quatorze ans. Soupire, elle ne se rendormira pas et la chaleur du petit-frère ne suffit pas à la rassurer - la voila debout, s'habillant suffisamment pour affronter le froid ambiant, loin des couettes et du confort du matelas. Maison de fortune a été trouvée, nettoyée des possibles squatteurs morts et aménagée pour quelques jours. La blonde était particulièrement contre l'idée de se rapprocher des villes ou autres lieux à forte concentration de macchabés, mais sa petite voix ne raisonnait pas assez fort - et maintenant qu'ils étaient deux adultes et pères de famille alliés, elle n'avait plus son mot à dire. Ah !

Les débuts avaient été compliqués - et pouvons-nous parler de leur rencontre, à peine une semaine plus tôt ? Le froid mordant, l'avancée difficile alors que la neige recouvre le sol - presque blizzard qui s'installe et surtout, au loin, trois silhouettes qui font écho aux leurs. La seule femme de la bande avait décrété qu'il fallait les contourner - et que si le groupe en face était suffisamment intelligent, il ferait de même. Mais non, David, le beau-père, avait décréter qu'il irait faire ami-ami avec de parfaits inconnus. Maudit soit-il, plus encore lorsque leur famille s'est retrouvée face à trois hommes dont deux adolescents, tous en pleine possession de leur moyen physique - elle était prête à bondir à la gorge du premier qui tenterait de faire du mal à son cadet. Mais les choses avaient bien tournées - et ils s'étaient tous retrouvés alliés. Le père était sympathique, la blague facile - bien plus léger que les autres figures paternelles qu'elle avait pu rencontrer. Les jumeaux étaient plus spéciaux, ou alors c'est leur différence plutôt qui l'a marquée en premier - l'un plein de confiance en ses atouts et sa force, l'autre plus froussard, mais pas moins bête.

Au final, ce n'était pas si débile d'avoir trouvé en eux des camarades de survie - ça pouvait intimider les autres, le nombre, dissuader les survivants de tenter de les piller et surtout, Ellie n'aurait aucun scrupule à les donner en pâté aux Kontvykh si cela pouvait assurer sa survie et celle de George dans un instant critique. Heureusement pour tout le monde, ce moment n'était pas encore arrivé - et les darons avaient décrétés qu'il fallait trouvé un logement pour se reposer un peu et refaire leur provision. Ils avaient donc trouvé cette maison en banlieue, un peu isolée et qui leur permettrait d'aller fouiller les environs à la recherche d'objets utiles. Les plus vieux d'ailleurs étaient partis la veille, laissant les enfants se reposer, donne des consignes à la plus vieille - Ellie donc - au cas où cela tournerait mal.

Enième soupire - à vu de nez, il ne doit pas être plus tard que cinq ou six heure du mat' - nuit fût courte, mais au moins elle avait dormi dans un lit, chose qui n'était pas arrivée depuis... longtemps. Flemme de compter, humeur massacrante - peut-être pas la meilleure période pour elle. Trouve dans la poche kangourou du sweat enfilé un vieux paquet de clope, en chope une, pincée entre les lèvres tandis qu'elle fait le tour de la baraque pour s'assurer que tout est bien barricadé - elle n'a rien entendu cette nuit, mais qui sait ? Rien - sauf dans la cuisine où une ombre se dessine. "Henry ?" Qu'elle pense reconnaître - il est bien différent du frère, il n'y a pas de doute possible. "Qu'est-ce qu'tu fais debout si tôt ? Tu devrais encore te reposer." Les mots un peu mâchés pour ne pas faire tomber la cigarette n'enlève rien à la douceur de la voix - différence bien marquée quand elle s'adresse aux plus jeunes, tandis que l'attitude est ferme avec les plus vieux. Surtout qu'elle l'aime bien ce gosse - il est plutôt drôle et gentil et elle ne peut s'empêcher de le voir lui aussi comme un petit-frère à protéger. Sourire, elle se décide enfin de retirer clope du bec, venant la prendre de ses deux doigts. "J'vais fumer, tu m'accompagnes ?" Dehors, pas question de fumer à l'intérieur. "Habilles-toi bien, ça caille."

(c) oxymort

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Les nuits ont toujours été assez courtes – enfant déjà elle était en proie aux cauchemars ou aux réflexions trop longues, qui la poussaient dans les bras de Morphée au bout de plusieurs heures à cogiter. Ellie n’a jamais été une grosse dormeuse, sauf peut-être en lendemain de soirée ou après des examens bien compliqués. Habitude de se réveiller clope au bec a été prise il y a un peu plus d’un an maintenant – elle gère ses pulsions, n’est pas tant accro à la nicotine – mais fume, fume, et fume encore. Les rouler l’apaise, mais manque de temps, elle passe sa frustration sur les paquets déjà prêts. Le cours de ses pensées coupé – corps se détachant de la pénombre. Elle aurait pu le confondre avec son jumeau, mais au bout d’une semaine à épier le moindre fait et geste (vive la paranoïa), elle a appris à reconnaître les démarches et silhouettes. Les frères sont différents et en bien des points. Elle s’approche, annonce sa présence – le bruit de ses pas déjà l’a mis en alerte et le garçonnet s’est retourné avec une rapidité déconcertante – attisant un sourire plus amical encore sur les lèvres de la blonde. Une main en l’air en guise de salutation – voué aussi à apaiser et clamer la paix. Les premières questions qui fusent, la voix calme et l’attitude sereine.

Réponse timide au début, avant de lui donner sa réponse – soif qui aurait eu raison du sommeil, verre d’eau en guise de preuve entre les mains – elle hoche la tête, signe de compréhension, mais ne manque pas de voir les traits tirés du garçon. Arrivera-t-il à se rendormir ? Propose alors de venir avec elle pour fumer, lui intime de bien s’habiller. Clés en mains, d’ordinaire laissée sur un meuble proche de la porte d’entrée, elle ouvre puis referme derrière eux, histoire d’être sûr que personne n’entre en leur semi-absence. L’air y est glacial, la nuit noire et les dernières étoiles avant l’aube étincellent sur le tableau sombre qu’est le ciel. Soupire pour voir s’échapper la fumée glacée de ses lèvres. A terre, fine poudreuse qui rappelle d’autant plus que c’est l’hiver – tapis confortable sur lequel marcher, pieds tassant et marquant leur passage. « On va peut-être voir le lever de soleil. » Réflexion légère – elle se sent à l’aise, Ellie – l’a toujours plus ou moins été, et Henry y participe un peu – elle l’apprécie, ce garçon.

Finalement, enfin, elle sort le briquet et allume sa cigarette, en tirant une première longue bouffée, profitant au maximum des effets apportés – puis relâche la drogue, s’en défait un moment. « J’t’ai pas vu fumé jusqu’à maintenant. Tu m’en veux pas si j’t’en propose pas du coup, hein ? C’est une vraie merde, ces trucs. » Le gosse n’a pas à tomber dans ce genre de travers – elle ne s’en fera pas complice du moins. Le rôle d’aînée qui lui tient à cœur, pas question d’apprendre aux plus jeunes des trucs qu’ils finiront par regretter. « C’est trop tard pour moi, malheureusement. Mais peut-être qu’un jour je saurais m’en passer. » Toujours à propos de la fumette – et qu’au moins, elle n’est pas tombée pour d’autres drogues, un miracle, vu ses dernières fréquentations. « T’es anglais aussi, me semble avoir entendu ton père discuter avec David. Vous venez d’où ? » Nouvelle taffe, le laisse répondre. Elle n’a pas beaucoup voyagé avant l’apocalypse – mais a commencé à voir du pays pendant. Juste dommage de ne pas avoir pu faire les lieux touristiques comme les risques de se faire becter par un mort sont bien trop élevés.

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Garçon n’est pas aussi loquace qu’elle peut l’être – ce n’est pas un soucis, Ellie peut facilement faire la conversation pour deux. Timide, il répond toutefois à toutes ses questions, alors que blonde tasse la neige sous ses pieds, tentant de lui donner une forme. Fumée s’échappe – une chose encore qu’elle trouve poétique, révélation lorsque la clope était joint, il y a longtemps maintenant – une époque révolue. Parle des travers, n’encourage clairement à la consommation. Il bafouille un peu, c’est mignon, ça lui donne envie de lui ébouriffer les cheveux, mais le bonnet les cache et elle n’est pas certaine que le geste sera apprécié – ou qu’il soit de circonstance. Henry encourage, c’est adorable – mais en vient à parler de la mère, l’absence qui signifie beaucoup dans un monde tel que le leur. « J’imagine qu’elle fumait depuis plus longtemps que moi déjà. » Puis soyons honnête, elle a pas les moyens d’fumer comme un camionneur Eloïse. Bah ouais, ça voudrait dire se trimballer avec 40 paquets sur elle et c’est pas super ergonomique. Pas plus de réflexion cependant – sujet peut-être sensible, et elle n’est pas encore suffisamment réveillée pour avoir le tact qu’elle juge nécessaire.

Pose une autre question à la place – ils parlent le même anglais donc. « Sur les cartes postales ça avait l’air sympa Dartford, en vrai c’est comment ? » Réponse par une autre question, tire une nouvelle taffe – le mot famille employé qui fait frémir alors qu’il n’a jamais été autant réaliste qu’à cet instant. « Londres. Pareil, j’y ais toujours vécu quoiqu’il a dû m’arriver de quitter la ville une ou deux fois avec… un autre bout de ma famille. » Hésite sur les mots. « Mais George a jamais connu que Londres. » Évoque le petit-frère, comme si tout son monde gravitait autour de lui. C’est le cas – puisqu’il est sa famille – le seul qu’elle ose à considérer ainsi. « Ca craint quand même, qu’on attende la fin du monde pour voyager. » Rire léger, loin d’être fataliste. « J’imagine que c’est ce qu’on a à force de jouer avec le feu. » L’Humanité n’a que ce qu’elle mérite dans le fond. « Mais ce genre de paysage, ça vaut le coup, non ? » Sourire sincère au plus jeune avant de s’éloigner de trois pas et de s’accroupir, commençant à faire des dessins dans la neige du bout des doigts.

« C’est pas à Londres qu’on aurait pu voir les étoiles. Ou jouer avec la neige. » Regard malicieux alors que les mains formes une boule, pas très ronde, ni très compacte, mais suffisamment bien faite pour la lancer – et qu’elle atterrisse sur le manteau d’Henry. « Ouuuups. » Trois note frivole s’envolent, rire amusé, amusant, qui souhaite oublié les fardeaux de l’environnement. « Si tu te bouges pas, c’est la tête qu’elle va arriver la prochaine ! » Oui, Ellie entame une bataille de boule de neige avant même que le soleil ne se lève – une chose qu’elle pourra cocher dans sa bucket list before she dies.

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L’odeur de cig’, c’est celle de la liberté et du réconfort – parfois elle y retrouve le feu de bois et la douceur – d’autres en tire les épices et la fureur. C’est comme le ciel, un truc qui lui réchauffe le cœur et apaise ses douleurs. Nan, ça la dérange pas quand c’est porté sur les vêtements – quand ça lui est craché à la gueule par contre, ça finit avec les poings. Ricane toute seule intérieurement de vieux souvenirs alors qu’Henry délit un peu sa langue – et que ça lui fait plaisir qu’il soit suffisamment à l’aise pour lui parler d’un absent. « Quand j’aurais des gosses – si j’en ai, hein, j’arrêterais de fumer. Si c’est pas fait avant. » Voilà, une résolution – quoiqu’Ellie n’a encore jamais penser à pondre des mioches, l’idée trop bizarre pour l’instant, seul instinct maternel tourné vers George, et Henry un peu – et damn, toutes ces petites choses fragiles qu’il faut protéger. Ouais, non, faut pas qu’elle tombe enceinte, la blonde (ce qui n’est pas prêt d’arriver).

Ça en vient à parler ville natale, aînée qui creuse un peu du coup. Pas grand-chose à en tirer sur la ville, plus sur le garçon – différence entre les jumeaux augmente encore. « Je vois. » Tout d’abord, le temps de chercher ses mots à son tour. « Je sortais pas souvent non plus, jusqu’à l’université – juste pour aller en cours ou voir un bout de la famille. C’est pas plus mal, ça nous laisse du temps pour d’autres choses. » Solitaire aussi, la sociabilité lui a jamais vraiment réussi – ou plutôt on ne lui a jamais tellement témoigner de sympathie. Quand les gosses traitent la mère de catin, ça donne pas envie de faire copain-copain. P’tit rire qui franchit les lèvres à l’entente de la réflexion. « Ça c’est sûr, c’est pas à Londres qu’on aurait pu voir les étoiles qu’on a là. » Penche la tête pour voir au dessus d’elle, accompagnant les mots de l’action. « C’est quand même dingue tout ce que le ciel peut nous montrer. » Qu’il soit bleu, orageux, nuageux, étoilés – au couché de soleil ou à son lever, la toile peinte n’est jamais la même mais toujours un plaisir pour les yeux.

Les paroles du plus jeune sont sages, pleines d’optimisme et elle le rejoint sur ce point, affirmant silencieusement. Ellie elle crachera pas les beaux paysages qu’elle a pu voir depuis la chute de l’Humanité – elle crachera pas sur ses souvenirs, même si parfois ils sont tâchés de sang. Elle ne se manifeste pas trop, comme elle prépare ses armes, et hop, une première envoyée, promettant que la suite serait bien moins douce. Rit alors que gosse réplique tout aussi amusé, courant se mettre à l’abri derrière un muret alors qu’elle préfère l’arbre un peu plus loin. Trop lente toutefois, elle se fait touchée à l’épaule. « Rapide ! Mais ne baisse pas ta garde ! » Tout en faisant une petite réserve de boule avant de s’en emparer d’une et d’attendre le bon moment. C’est lorsqu’il se relève, s’apprêtant lui aussi à tirer que la demoiselle lance la sienne de la main gauche – sa main forte. Et BAM, dans le visage – heureusement qu’elle l’a pas trop travaillée et que ça reste de la poudreuse. « HAHAHA, j’t’avais dit de pas baisser ta garde ! » Un petit moment de réflexion tout de même, le doute persistant. « Ca va ? Je t'ai pas fait mal quand même ? » Sort lentement sa tête de son abri, histoire de s'assurer que tout va bien.


Lancé de dé juste là : 10 équivaut à une réussite critique, aka une boule de neige dans la figure

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Des gosses – ça serait bien sa première motivation pour arrêter de fumer, mais l’idée même abordée lui semble bizarre – d’où la nuance "si jamais j’en ai". Gamin a ses côtés lui paraît aussi réfléchir à la question, jusqu’à formuler l’interrogation. Haussement d’épaule. « J’sais pas. Là comme ça, c’est hors de question que je mette au monde un môme que j’saurais pas protéger, qui risquerait d’avoir une existence horrible et dans la misère. » Sa propre naissance a brisé suffisamment de choses chez ses parents – l’un une vie, l’autre une part de son humanité – pour qu’elle se dise que pondre des gosses peut être une bonne idée. « Mais historiquement parlant, c’est bien parce que les Hommes n’ont jamais cessé de se reproduire et de s’aimer qu’on est là, nous. C’est pas une bonne chose pour la Terre, mais est-ce qu’on est prêt à voir notre espèce s’éteindre ? » Elle, ça ne l’afflige pas ni ne l’ébranle, les études ont forgé la perception d’une fin possible. Mais il y aura toujours des hommes pour perpétuer leur descendance.

Ciel devient sujet far de la conversation – Henry témoigne de son affection en révélant désirer faire parti de ce beau paysage. Elle sourit, parce que réflexion est innocente mais pure. « J’serais la pluie ou un éclair, pour faire la liaison à la terre, dans ce cas. » Pas de j’aimerais – désir là-dedans n’est pas de circonstance et gamine est au fait que ça place a toujours été entre deux mondes – entre deux famille. N’existant pas avant de quitter le ciel, et se mourant en atteignant la terre. Fatalité qui fait doucement rire – belle représentation du bordel que fût sa vie. « Ou de la neige peut-être. » Froide et éphémère, délicate et légère, se consumant à la chaleur des corps. Voilà ainsi le fond des pensées – mais il serait difficile de leur donner une signification sans connaître le passif de la blonde.

Boule s’abat la première sur la veste, laissant une petite trace du début des hostilités. Mais garçonnet répond bien vite, refusant de se laisser faire. Soit, la guerre est engagée, pas moyen de faire marche arrière ! Soldat Fairley trouve son abri – QG d’une bataille et attend le moment propice pour attaquer. HAHAHA, et bim ! Sauf que très vite, elle culpabilise, voit le partenaire comme George, enfant qu’il faut protéger et non attaquer. Henry la rassure, mais ça ne l’empêche pas de vérifier par elle-même si tout va bien. Et bam ! A son tour de recevoir de la neige en pleine poire, alors que l'adversaire se moque. Surjouant l’instant, l’aînée tombe à la renverse, les mains en l’air, arborant un visage dramatique comme si elle se mourrait. Froid mordant fait rougir le visage tandis que doucement, elle sent la glace imprégner ses vêtements. « Oh grand Henry, maître de la neige et seigneur du ciel ! Vous m’avez eue en profitant de ma grande bienveillance, je n’ai donc d’autres choix que de me rendre ! » Rigole de sa blague intérieurement – se trouve bien trop drôle (enfin pas vraiment). Et la voilà les yeux rivés au ciel. « Eh, viens ! On fait des anges dans la neige ! » L’idée qui traverse la tête et voilà qu’elle agite bras et jambe pour réaliser son œuvre.

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Sujet peut bien vite tourner au drame et à la fatalité – extinction de leur espèce, honnêtement Ellie en a rien à faire – elle ne sera sûrement pas la dernier survivante de toute façon et si c’est le cas, la solitude ne lui a jamais vraiment déplu. Enfin, elle n’aimerait pas en arriver là. Sourire - le gosse a tout compris, il sait bien réfléchir avec sa tête, un point qui lui plaît et qui lui sera sûrement utile dans la survie (du genre réfléchir avant de se jeter dans la gueule du loup par exemple). Des gros bras, c’est sympa, mais une tête bien remplie, c’est mieux d’après elle – parce qu’un crétin ne saura pas réfléchir à comment braver l’infaisable. Dernier mot ceci dit la plonge dans ses réflexions. « J’sais pas… Les enfants, ça reste l’espoir... » Un bébé a proprement dit ne pourra rien faire, c’est vrai – mais élevé, éduqué, si on lui donne les moyens, l’humain est capable du meilleur – de prouesses. Et puis, les livres lui ont appris que l'Homme est un faiseur de miracle lorsqu'il s'agit du bien-être de sa descendance.

Rêves – depuis combien de temps elle n’a pas rêvé, Ellie ? Dans ses souvenirs, on ne lui a pas beaucoup permis de s’évader – devoir à répétition, cours de guitare pour quelques échappatoires, nuit pour plus intime complice. S’y déroulait tous les enfantins fantasmes avant que la réalité ne les brisent. Aujourd’hui, l’absence de soleil est terreur, ou planification du lendemain – elle est réflexion sur les plans prochains, sur le chemin parcouru, regret des actes passés ou manqués. Henry lui permet ça alors, une petite bouffée d’air, là, maintenant, même si elle a du mal encore à affirmer ses désirs. Parce qu’elle serait ce lien entre deux monde, éphémère, incertaine. Main se tend un instant vers le ciel en y pensant, comme voulant l’attraper – mais c’est impossible. Et elle se surprend aussi, à vouloir devenir un oiseau là-haut.

Bataille est entamée, bien menée – puis guerre s’achève sur une (fausse) mort dramatique et des rires. Effondrée dans la neige, froid mordant lui rappelle qu’elle est bien en vie et Ellie s’amuse alors. Côte à côté, ils marquent leur passage dans la poudreuse. Confidence. « Ca remonte ! J’ai pas souvenir d’en avoir déjà fait, Londres s’y prêtait pas vraiment. » Pas ses ruelles pavées ou les parcs qu’elle ne faisait que regarder depuis les trottoirs d’en face. Garçonnet s’arrête de battre des ailes, elle l’imite pour bien entendre ce qu’il a à dire, comme il paraît si sérieux soudainement. Les yeux s’agrandissent, ronds, incrédules avant de se plisser pour mieux comprendre ce qu’il lui raconte. Il n’y a jamais eu que George pour lui être reconnaissant – d’être elle ou de ses actes – ici admet ne pas savoir réellement pourquoi. « Euh, bah, je, je t’avoue que c’est un peu soudain. » Bafouille un peu avant de se redresser, jambe en tailleur. « J’ai pas vraiment l’impression de mériter ces remerciements, j’agis juste d’une façon qui me semble juste. » C’est un peu comme la remercier de respirer – ça lui paraît un peu étrange même si ce n’est pas désagréable.

« Puisqu’on en est aux confidences : t’es pas faible Henry, t’es un merdeux, perdu, comme tout le monde dans l’apocalypse. T’sais, être courageux, être fort c’est pas n’avoir peur de rien, c’est surtout pas se laisser abattre par tout ce qu’il se passe. C’est tenter de vivre encore, malgré tout. » Ca vaut pour elle aussi, qui parfois s’interroge sur l’existence, sur le but – être forte, c’est quoi pour elle ? Elle a erré un an quasiment, sans connaître son chemin, se laissant vivre et aller, aurait pu crever tellement de fois aussi – que l’idée même à l’époque ne l’aurait pas gênée alors qu’aujourd’hui elle tique à chaque fois que ça lui frôle les pensées. « Et merci à toi aussi, de me permettre de m’amuser aujourd’hui – c’est agréable d’être une enfant de temps en temps. » Se recouche soudainement, les yeux rivés au ciel, attirés par ces belles couleurs d’hiver. « Eh, regarde, le soleil se lève. »

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